Episode Transcript
Bonjour et bienvenue sur Antichambre, ton nouveau podcast sans tabou dédié à la sexualité pour toutes et tous.
Je m'appelle Emy, j'ai 22 ans et je t'invite à débuter cette aventure ensemble pour explorer et vivre pleinement ta sexualité.
Alors mets-toi à l'aise et viens écouter les voix d'Antichambre.
Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Antichambre, aujourd'hui je suis avec...
Djeno, merci beaucoup d'être venu.
Cet épisode sera sur le thème de la domination.
Avant de commencer, est-ce que tu peux te présenter rapidement s'il te plaît ?
Je m'appelle Djeno, je pratique le BDSM depuis 5 ans.
J'ai 36 ans et je vis dans le nord de la France.
Comment tu as découvert le BDSM et le rôle de dominant ?
Alors, la première fois que j'ai compris que j'étais un domi, ça s'est passé d'une soirée.
Et en fait, il y avait l'une des personnes qui était un peu néchée.
Alors, j'ai oublié de préciser, j'ai une préférence pour les hommes.
Et donc, c'était un homme, je ne vous fais pas le schéma, 1m90, grands yeux bleus, deux fois plus large que moi.
Et il n'était vraiment pas bien.
Et en fait, ce que j'ai fait, c'est que je l'ai pris dans les bras, je l'ai mis dans la douche et j'ai balancé de l'eau froide dessus.
En fait, quand j'ai mis de l'eau froide dessus, il était à genoux.
Et en fait, il avait une érection, mais genre une érection super dure, alors que c'était de l'eau froide que je lui mettais dessus et il me suppliait de le baiser.
Et moi, je continuais avec l'eau froide et à chaque fois qu'il se relevait, je lui disais juste rassieds-toi et il se rassayait jusqu'à ce qu'en fait, à la fin, il commence à se sentir mieux.
Je l'ai essuyé, je l'ai ramené dans son lit et je n'ai rien fait avec, alors qu'il était juste magnifique.
Et à ce moment-là, j'ai compris deux choses.
J'ai compris une première chose, c'était que juste avec ma voix, j'étais capable de faire écouter quelqu'un qui était plus grand, plus fort que moi.
Et qu'il y avait un côté qui était très excitant là-dessus.
Et j'ai compris la deuxième chose, c'est qu'on pouvait être dominant et bienveillant et qu'en fait, on pouvait utiliser son pouvoir de dominant pour faire des choses bien et pour accompagner ou s'occuper des gens.
Et en fait, ça, ça a été un vrai déclic où je me suis dit, je me rappelle, la fenêtre, elle était ouverte.
J'avais un ami qui était juste de côté de la fenêtre.
Et je sors et je lui dis, je crois que je suis domi.
Et là, il rigole et il me dit, ouais, je sais, j'ai tout entendu.
Et donc, voilà, c'est comme ça que j'ai compris que j'étais un domi.
Mais donc, tu étais déjà un peu dans le milieu du BDSM à ce moment-là ?
Pas du tout.
Je ne savais pas ce que c'était que le BDSM.
Là, à ce moment-là, j'ai juste compris que j'étais domi et que ça m'excitait et qu'on pouvait être domi en faisant du bien.
OK.
Et ça a été le démarrage de plein de choses.
Et puis après, le temps passant, j'ai découvert un artiste qui s'appelle Motard, qui fait du shibari sur lequel il attache des gens et il rajoute des fleurs.
Donc là, je me suis dit, waouh, c'est super beau.
Donc c'est là où j'ai commencé à avoir mon premier attrait pour la corde.
Parce que BDSM, la frame light, c'est bon day.
On en parlera après dessus.
Et de là, j'ai acheté les cordes, j'ai voulu commencer à mettre au shibari.
Et là, le shibari, c'était...
tellement compliqué que je me suis dit, allez, laisse tomber.
Chez Barry, ce n'est pas pour moi, je ne suis pas fait pour ça.
Et c'est là que je me suis lancé dans le puppy play.
Donc, le puppy play, c'est de porter des masques de chien.
Donc, j'ai commencé à acheter mon premier masque de chien et puis après, j'ai rencontré un garçon.
Sur une application, on s'envoyait des photos et en fait, il m'a envoyé des photos qu'on dit kinky, donc des photos avec une sexualité qui n'est pas une sexualité vanilla, une sexualité on va dire...
hors classique, on va dire ça comme ça.
Et en fait, j'ai été très excité par ça.
On s'est mis ensemble.
Et là, on a passé deux années ensemble.
Et c'est là que mon personnage de master est né.
Pourquoi ?
Parce que même si j'avais des pratiques hard avec lui, je vais donner un exemple, même si je pissais dessus.
En fait, je me regardais avec des yeux comme si c'était une bénédiction.
Et là, en fait, j'ai compris qu'on pouvait faire des choses trash tout en étant aimé.
Vous savez, tout à l'heure, j'ai parlé de la partie s'occuper de l'autre.
Et là, j'ai compris...
vraiment j'ai ressenti le bien que je pouvais avoir et l'échange de pouvoir qu'on avait.
Et en fait j'ai eu deux ans de relations avec cette personne-là, ça a été juste incroyable.
On a tout essayé ensemble, vraiment tout.
Vraiment tout, je pense qu'on va pas dans les tailles, mais tout ce qui est possible et inimaginable.
On s'est séparés, j'ai rencontré Nes qui m'a conseillé de faire à l'école des Artsadiens, parce que j'avais le syndrome de l'imposteur.
Pour moi, des gens me disaient « ouais, t'es un bon domi » , mais clairement, ok, c'était des gens qui vivaient une bonne expérience.
Et donc, du coup, j'ai fait l'école des arts sabiens.
Et c'est là où les profs m'ont dit « non, en fait, t'as vraiment un truc » .
Et c'est là où, entre guillemets, j'ai construit mon personnage de master que je suis aujourd'hui.
Moi, justement, je suis tombée sur ton Instagram, c'est Master Geno, et donc il y a plein de photos, il y a vraiment beaucoup de mise en scène, de shows.
Et justement, je me demandais, dans ton rôle de dominant, à quel point l'esthétique peut être importante, toute la mise en scène, les rituels, etc.
Alors, le BDSN, ça doit être beau et bon.
Ok.
Alors, on va peut-être revenir sur la définition de BDSN.
Donc en fait, en gros, BDSM, bondage, discipline, domination, soumission, sadomasochisme.
Moi, je rajoute toujours deux lettres à la fin.
Le K pour kink et le F pour fétiche.
Bondage, discipline, c'est le principe de la restriction.
Ça peut être attaché avec des cordes, avec des menottes, devant des sacs.
Ensuite, domination, soumission, c'est l'échange de pouvoir.
Donc la domination et la soumission, ça va être tout ce qui va être les jeux qui vont consister à créer une différence.
De pouvoir entre deux personnes, en sachant que c'est le soumis qui va donner du pouvoir au demi, et ça va se faire par une différence de statut.
Exemple, très très basique, un soumis va vouvoyer son demi, en voyant son demi, il va mettre sur un pi��destal le demi et on va créer un déséquilibre.
Et donc c'est bien le soumis qui va donner le pouvoir au demi.
Et le dernier, c'est le sadomasochisme.
Le sadomasochisme, tout le monde pense que c'est de la contrainte civique.
Pas du tout.
Le sadomasochisme, c'est de la contrainte mentale.
Donc en fait, l'idée du sadomasochisme...
C'est de pousser une personne mentalement dans ses retranchements grâce à des actions qu'on va faire sur son corps.
Exemple, on peut dire, il va y avoir un pacte de play, on peut taper quelqu'un avec un fouet, un martinet, et du coup le ramener dans une limite de douleur qui va être une limite qu'il va devoir gérer psychologiquement.
Et on peut faire des chatouilles.
Et les chatouilles, on va pas être sous la douleur, mais par contre, on va toujours avoir cette contrainte psychologique où on se dit, je suis au bout et il faut que je tienne.
Voilà.
Dès les dernières lettres.
Le kink, c'est toutes les pratiques sexuelles déviantes.
Exemple, l'exime, faire l'amour dehors.
Exemple, l'euro.
Par exemple, jouer avec de la piste, ça ne rentre ni dans le bondage, ni dans le core exchange, ni dans le sadisme.
Ça peut être un plaisir à part entière.
Et le poopy play dont tu nous as parlé, ça, ça rentre dans quelle catégorie ?
Le poopy play, moi, je l'ai mis dans le kink.
OK.
Après, le truc, c'est que le poopy play, on est sur quelque chose qui est différent parce qu'en fait, il y a plein de gens qui font du poopy.
mais on n'a pas besoin de faire de sexe pour faire du puppy.
Par exemple, des puppies, on va être sur ce qu'on appelle la régression.
Un puppy, tu vas le mettre dans une balle à boules et il peut passer l'après-midi là-dedans.
On ne va pas forcément être dans la sexualité et il va s'éclater pourtant.
Et le dernier point, c'est le fétichisme.
Et le fétichisme, c'est une adoration à l'extrême.
Donc, si je reprends toutes les premières lettres, il n'y en a aucune qui répond à ça.
Exemple, je peux porter du cuir, adorer le cuir, être anticipé par l'odeur du cuir ou juste me sentir bien quand je sens le cuir, sans pour autant...
aimer la contrainte, la douleur, le power exchange ou baiser dehors.
Ok.
C'est un peu ça.
Ok.
Donc voilà, c'était bien de recadrer un peu ce que c'était que le BDSM, parce que j'en parle depuis tout à l'heure et il fallait qu'on mette une définition sur les mots.
Quand on pratique le BDSM, pour moi, le BDSM, c'est juste un outil pour aller créer des émotions ou des sensations qui sont différentes chez les personnes qui sont en face de nous.
C'est-à-dire, en gros, moi, j'utilise le BDSM pour aller créer une émotion.
Je vais donner un exemple.
Si j'attache quelqu'un, par exemple, j'ai vu attacher les mains pour pas qu'il puisse toucher son sexe ou se branler ou des choses comme ça, je vais le faire pour aller créer de la frustration, pour faire monter l'excitation sexuelle, etc.
Donc en fait, quand on approche le BDSM en voulant créer de l'émotion, derrière, premièrement, ça va créer forcément quelque chose d'esthétique.
Déjà, quand on a une intention de créer de l'émotion.
Et la deuxième chose, c'est que l'esthétisme, c'est aussi pour mon plaisir à moi.
C'est-à-dire qu'en gros, ce que j'aime, c'est que ce soit beau ce que je fais.
Et j'aime bien quand je fais un truc, dire « Waouh, en fait, c'est sympa à voir » .
Et du coup, ça crée de l'émotion.
Et la dernière chose, et c'est ce qui est important aussi dans l'esthétisme, quand je suis sur scène, forcément, c'est plus le public qui en profite.
Mais quand je suis en privé, en fait, j'aime bien faire des jeux avec le miroir.
Je vais donner un exemple.
Je vais bander les yeux de mon soumis.
Je vais l'habiller, l'attacher, etc.
Je vais mettre ça sur un miroir et je vais lui enlever les yeux et je vais essayer d'aller chercher de l'émotion.
Et à ce moment-là, il faut que ce soit beau.
C'est-à-dire que c'est un peu comme les émissions où on transforme les gens et puis en fait, on leur bande les yeux et puis tout à coup, nouvelle coupe, nouveau maquillage, ça crée une émotion.
Et bien en fait, le but, c'est d'aller chercher ça.
Et c'est vrai que j'ai appris à créer l'esthétisme juste pour cette raison-là, c'est-à-dire de...
Créer de l'émotion chez mon partenaire quand il se découvre dans d'autres positions, etc.
Ouais, ok.
Voilà.
Et tu nous as dit au début que tu avais des préférences pour les hommes.
Mais est-ce que dans tes soumis, tu n'as que des hommes ?
Ou tu peux aussi avoir des femmes ?
Que des hommes ?
Alors, depuis pas longtemps, j'ai ce qu'on appelle une très...
Alors, elle se t'a appelée...
Elle m'a dit, appelle-moi trainee.
Alors, c'est un mot ultra péjoratif pour parler d'une trans homme.
Donc là, j'ai entre guillemets...
Une trans avec qui j'ai commencé à performer à Madrid la semaine dernière, elle se qualifie comme pain slut, c'est-à-dire en gros, elle n'est pas soumise, mais c'est une vraie maso et on va dire, elle utilise le mot slut comme une personne qui aime la bite, à part qu'elle reste le mot pain pour dire, en fait, j'aime la douleur en mode extrême.
Et en fait, pour moi, le BDSM n'est pas forcément rattaché à une sexualité, c'est-à-dire en gros...
On est vraiment sur des approches de deux personnes.
On est vraiment sur des jeux qui sont totalement différents.
Et 75% du temps, quand je fais du BDSM, il n'y a pas forcément d'approche génitale.
Oui.
Un exemple, quand on fait du fouet, du martinet, etc.
En fait, souvent, on vise les fesses, le dos, etc.
Alors, oui, c'est clair, des fois, on peut le faire au niveau des couilles ou des choses comme ça.
Mais 90% du temps, on va quand même rester sur ces zones-là qui sont pour moi des zones pas forcément liées au sexe.
quand on met une fessée, ça peut apporter une tension sexuelle, mais il n'y a pas de pénétration, il n'y a pas de sucérale.
Donc, tu n'as pas forcément de rapport avec tes soumis ?
Non, parce qu'en fait, j'en ai deux officiels.
J'ai un majordome et j'ai un slave.
Un majordome ?
Oui, j'ai un majordome.
Il s'appelle Icos.
Donc, Icos, en gros, pour raconter l'histoire, de base, il était en couple.
Et en fait, on a démarré notre relation, on a senti une attraction de Misumi, une volonté de power exchange.
Mais vu qu'il était en couple, en fait, on a respecté ça et on n'a pas eu de rapport, on ne pouvait pas avoir de rapport.
Voilà, donc qu'est-ce qu'on a fait ?
On a quand même vécu notre relation de Misumi à travers le service.
C'est-à-dire qu'en fait, une bicose, entre guillemets, il s'est occupé de ma com, créé mon logo, on a fait un pacte ensemble.
et en fait, il s'est vraiment mis à mon service et on a vraiment construit une relation domi-soumise en mode...
Majordome.
D'accord.
À l'inverse, Skipio.
Donc, Skipio, ça va faire aussi un an que je le connais.
Et Skipio, lui, c'est un slave.
Et lui, son but, c'est de me servir en permanence.
Par contre, il est très masochiste.
Donc, du coup, c'est quelqu'un avec qui je m'éclate.
Je vais avoir beaucoup de rapports, de restrictions.
Il va aimer que je m'enferme à la cave.
Il va aimer que j'aggrave sa peau.
Il va aimer...
D'accord.
On va super loin ensemble.
Et par contre, il n'est pas du tout anal.
Donc, je n'ai pas de rapport de pénétration anal avec lui.
Donc, en fait, dans mes deux officiels, non, j'estime ne pas avoir de rapport sexuel, en cas intense ou comme je pourrais avoir avec d'autres personnes.
Et comment tu juges officiel ou pas officiel ?
Officiel, tu les vois régulièrement ?
Oui, il y a une sorte d'engagement et de régularité, en fait.
En fait, il y a trois niveaux quand on parle de relations entre un demi et un insoumis.
et à...
Le premier niveau qu'on appelle la protection, c'est-à-dire en gros, c'est une personne pour laquelle on va considérer qu'elle est sous ta protection.
Donc, je rencontre quelqu'un, je passe un moment avec, j'ai envie qu'elle fasse ma protection.
Si je la revois et par exemple, un master a fait quelque chose de mal vis-à-vis d'elle, en tant que protecteur, je me garde le droit d'aller le voir et entre guillemets, de recadrer ce master-là.
D'accord.
Ou à l'inverse, une personne qui est sous ma protection, elle peut se présenter.
à un autre masque, en se disant « attention, je suis sous la prospection de M.
Geno » .
Et dans ce cas-là, si les gens me connaissent, ils connaissent le principe, ou alors ils vont m'envoyer un message en me disant « qu'est-ce que je peux faire, qu'est-ce que je ne peux pas faire » .
Ensuite, il y a un statut intermédiaire qu'on appelle la considération.
C'est le statut juste avant l'appartenance.
Et là, on est sur une relation quasi exclusive, c'est-à-dire qu'en gros, le soumis va rencontre exactement de tout ce qu'il fait au domi, et il va y avoir un échange sur l'ensemble des pratiques.
Donc ça, c'est le deuxième stade.
Et le troisième stade, c'est l'appartenance.
Et l'appartenance, c'est en gros, je décide tout pour le son.
C'est-à-dire, en gros, je décide tout.
Je décide ce qui couche, quand il met une cage, quand il ne met pas de cage, avec qui il couche.
J'ai le droit de le prêter à quelqu'un d'autre.
C'est la totale appartenance.
Donc voilà les trois niveaux de relation de Misumi.
OK.
Mais en fait, il y a beaucoup de règles.
Moi qui ne connaissais pas le BDSM...
seulement via certains films, donc vraiment les gros clichés, les gros préjugés, il y a quelques mois.
D'accord.
En fait, je me rends compte qu'il y a beaucoup de règles, de consentement, de communication.
Et au final, j'ai l'impression que c'est presque une communauté plus safe que dans le quotidien, tellement c'est bien réglé.
Alors, c'est une communauté beaucoup plus safe que le quotidien.
Ça, clairement, il n'y a même pas de débat sur la partie safe.
Je veux dire...
C'est une partie hard et une partie safe.
Donc, tu as réalisé ce film, je suppose que tu as réalisé 59°.
C'est le seul où je pense qu'on parle du BDSM, parce que je ne regarde pas de porno.
Et je pense que c'est le seul où on voit du BDSM.
Alors, c'est drôle, parce que 59°, si tu parles à la communauté...
Ce n'est pas du BDSM.
Oui, c'est fake, c'est faux, etc.
Donc moi, ça me fait toujours sourire parce que je pense qu'ils sont surtout jaloux parce que dans 50 nuances de grès, il y a du matériel qui vaut des milliers d'euros.
Mais 50 nuances de grès, ça reprend quand même pas mal de codes.
C'est-à-dire qu'en gros, ce qui est intéressant par rapport à la partie safe dont tu parles, si tu vois l'actrice principale, en effet, entre les mains de son demi, ça peut donner l'impression qu'elle est manipulée ou elle dit des choses qui sont trash.
Et en même temps, on ressent aussi dans le film que si quelqu'un ou qui que ce soit met la main sur sa soumise, il pourrait tuer la personne qui met la main sur le truc.
Elle la protège.
Exactement.
C'est-à-dire qu'il y a un sentiment de protection qui est super, super, super, super, super fort.
Ce qui est intéressant dans le BDSM, c'est cette balance entre on joue avec du masochisme pour aller créer du plaisir et en même temps, un master responsable va être en hyper protection de son commis.
Et il va s'assurer que son soumis, il soit protégé, pas violenté, etc.
Donc ça, c'est la première chose.
Deuxième chose, c'est que dans le BDSM, et dans la communauté BDSM, ce qui est super important, c'est le consentement.
Et en fait, ça n'a pas de BDSM, ça n'a pas de consentement.
Chose qui n'est pas le cas ailleurs.
C'est-à-dire qu'en fait, dans une communauté vanilla, entre guillemets, le consentement, on sait ce que c'est, mais on ne le formalise pas forcément, où on n'a pas forcément cette...
Attention sur le consentement.
Alors que chez nous, au BDSM, le consentement, si tu ne fais pas de consentement, déjà, ça va très vite se savoir dans la communauté.
Donc, tu vas être très vite stigmatisé comme la personne qui ne respecte pas les consentements.
Et deuxièmement, c'est dans notre protocole, c'est dans nos règles.
C'est-à-dire que n'importe qui qui te donnera un cours de BDSM, il parlera forcément de consentement.
Donc oui, c'est une communauté qui est bien plus safe que la communauté Vanilla, qui pour moi...
avance ton feeling alors que la structure de la communauté BDSM fait que les valeurs de consentement créent une protection autour des gens.
Et du coup, toi, avec tes soumis, c'est quoi tes tips pour créer une zone safe avec eux ?
Alors, si je dois donner...
Après, on va faire deux choses.
On va parler des règles en général et on va parler de...
De tes règles après.
Ouais.
Alors, clairement, si je dois donner un conseil à un soumis, première chose, et je dis toujours ça à tout le monde et ça, ça va dans la vie en général, Toujours écouter son instinct.
90% du temps où il y a une merde ou une couille, juste après on se dit « putain, je l'ai senti, j'aurais dû y aller » ou « je le savais » .
Et en fait, ça c'est notre capacité à s'écouter soi-même et à, entre guillemets, voir les signaux faibles.
Deuxième chose que je dis toujours, on est sur du consentement.
Normalement, quand on joue avec quelqu'un, on met d'abord un CF Word.
Et bien en fait, je ne sais pas dans quel domaine tu bosses, moi je suis dans la mécanique, etc.
Quand on met un système en place et qu'on met un bouton d'arrêt d'urgence, avant de lancer en production, qu'est-ce qu'on fait ?
On teste le bouton d'arrêt d'urgence.
Ok.
Eh bien, moi, je suis désolé.
Si on veut faire du BDSM, qu'on soit semi ou en demi, la meilleure façon de s'assurer que la suite va se passer bien, c'est de tester le bouton d'arrêt d'urgence.
C'est-à-dire qu'en gros, on commence la relation, on commence le jeu, on commence quoi que ce soit.
Tant que c'est au début, c'est à niveau faible.
Et là, à ce moment-là, on va dire stop.
Et on va voir si la personne en face de soi, elle est capable de s'arrêter.
Considérez que si une personne n'est pas capable de s'arrêter sur quelque chose de faible, elle ne sera pas capable de s'arrêter sur quelque chose de fort.
Donc, c'est tester les choses dès le début, même dans les relations privées.
C'est-à-dire qu'à un moment, il faut faire le test.
Je suis dans une relation avec un mec ou je ne sais pas quoi.
Je pose une limite.
Je vais poser une limite simple.
Si la personne avec qui tu es en couple, elle n'est pas capable de respecter une limite simple, comment elle sera capable de respecter une limite plus extrême ?
C'est vrai.
C'est mon deuxième tip de tester si ça marche ou pas.
Et la troisième chose, c'est la communication.
C'est-à-dire qu'en gros, pour ne pas se retrouver dans une situation où on coupe la dynamique du jeu, et ce qui peut créer de la frustration des deux côtés, c'est juste de fixer les choses en amont.
Alors moi, comment je fais ?
Alors déjà, c'est drôle parce que la confiance, j'arrive à l'installer très très vite et les gens me disent toujours « putain, c'est dingue, on ne se connaît pas » et tu me fais confiance rapidement.
Alors déjà, première chose que je fais moi en tant que demi, c'est être bienveillant.
On est des animaux, si tu t'approches vers quelqu'un de manière bienveillante, la personne, elle va le ressentir.
Si tu vas vers quelqu'un et qu'en fait, tu as envie de faire les choses gentiment, etc., il y a quelque chose qui fait que tu le ressens en fait.
Donc déjà, c'est l'intention.
Une fois que tu es avec la personne, moi, ce que je fais, c'est que je la guide et je lui propose de lui bander les yeux.
Déjà, là, si elle me dit oui, c'est qu'il y a déjà un système de confiance qui va s'installer tout seul.
Pourquoi ?
Parce que quand tu bondes les yeux, tu fais perdre des repères à l'autre personne.
C'est très compliqué.
Alors le truc, c'est que ça dépend comment la personne t'approche.
C'est-à-dire que si elle...
qu'elle t'explique avec pédagogie, qu'elle t'explique que c'est pour une expérience, qu'elle t'explique qu'elle ne va pas dépasser tes limites, déjà, tu vas être beaucoup, beaucoup, beaucoup plus rassuré.
Et en fait, l'idée, c'est qu'au début, moi, ce que je fais, c'est que j'essaie d'attirer la curiosité.
C'est-à-dire, en gros, je...
Voilà, je l'utilise un peu.
Du coup, tu t'essayes petit à petit.
Mais on donne l'envie d'en savoir plus.
À partir du moment où, quand on s'exprime, on rassure.
personne ne voudra en savoir plus sur quelque chose qui est dangereux ou si elle se sent en danger Donc déjà, je me dis, si la personne, elle veut en savoir plus, c'est déjà qu'elle se sent en sécurité.
Et la troisième chose que je fais, c'est que le premier exercice, c'est un exercice de respiration où je fais du bouche à bouche avec la personne.
Et en fait, ce qui est intéressant dans le bouche à bouche, c'est qu'on partage notre respiration et donc on dépend l'un de l'autre.
Et en fait, je trouve que c'est assez symbolique de se dire, OK, la première chose qu'on va faire ensemble, c'est dépendre de l'un de l'autre.
Parce qu'on est obligé de s'écouter quand on respire.
On partage la respiration qui est quand même l'un de nos éléments vitals.
Et en fait, c'est comme ça que je démarre les choses.
Et juste dernier point, c'est qu'en fait, j'ai un rituel que je ne vais pas forcément dévoiler ici.
Mais dans le rituel, j'explique ce que je vais faire, clairement.
J'explique c'est quoi le BDSM.
Et je donne mes règles de sécurité.
Et dans l'une de mes règles de sécurité, je dis, si tu te sens dans une situation inconfortable, il faut dire stop.
Et au moment où tu dis stop, ça ne veut pas dire que le jeu s'arrête.
Ça veut dire qu'on doit communiquer ensemble pour que tu puisses m'expliquer pourquoi tu es dans une situation inconfortable.
À l'issue de ce stop, il y a deux options.
soit je suis capable de te ramener dans une position confortable et on continue le jeu, soit le jeu n'est pas fait pour toi et je passe au jeu suivant.
Cette phrase-là que j'ai réfléchie pendant des années, elle rassure.
Ok, je vois.
Et sur ton Instagram, dans ta bio, c'est écrit « master arabe gay fétichiste » et du coup, je me demandais, est-ce que pour toi, c'était important, par exemple, de tous les préciser ?
Et est-ce que suite à ça, tu peux avoir des préjugés ou justement une pression différente dans le regard des gens ?
Arabe, gay, master, fétiche.
Alors ça, c'est drôle parce que ça fait pas longtemps que j'ai mis le mot arabe.
Alors, si je le reprends à l'ordre, je pense que chacun de ces mots-là, entre guillemets, font de moi une personne, on va dire, qui sort des normes.
C'est-à-dire qu'être fétiche, master, gay et en plus arabe...
Je n'en connais pas d'autres.
Et voilà.
Pourquoi c'est important de le dire ?
Parce que...
Alors, si je prends dans l'ombre, le fétiche, ça permet d'avoir les codes qui permettent, entre guillemets, d'être intérêts dans la communauté BDSM.
D'accord.
C'est triste, mais clairement, dans la communauté gay, si tu ne portes pas de cuir de latex ou de sportswear, malheureusement, tu n'es pas forcément reconnu comme un master.
Ou du moins, quand tu vas sortir, les gens ne comprendront pas que tu es un master.
Contrairement à la communauté hétéro, où tu n'as pas forcément besoin d'être fétiche.
pour être reconnu comme master.
Ensuite, master, pourquoi j'utilise ce mot-là ?
En gros, il y a plein de façons d'appeler un domi.
Il y en a qui appellent sœur, il y en a qui appellent maître.
Pourquoi j'ai choisi le mot master ?
Parce que la première chose que je mets en avant dans mon BDSM, c'est ma compétence.
Je trouve que master, quand on parle de masterclass, quand on parle de masterchef, quand on parle de etc., il y a vraiment ce petit côté où on parle de technique.
Et après, il y a gay.
Forcément, ça, ça fait partie de mon ADN.
Et la dernière chose, c'est arabe.
Alors pourquoi arabe ?
Alors ça, c'est ma vision qui est perso, mais vraiment perso.
Mais je trouve que dans notre identité arabe, en fait, on a ce côté qui est à la fois ferme et à la fois protecteur et à la fois doux.
C'est-à-dire qu'en fait, tu prendras n'importe qui dans notre culture, on va avoir à la fois cet côté un peu ultra strict, ultra protocolaire, ultra dans les règles, ultra dans les principes, ultra dans les valeurs.
Voilà, ça, c'est des choses qui nous représentent énormément.
Et en même temps, on va avoir ce côté protecteur et un peu, on va dire, on a le sang chaud.
C'est-à-dire qu'essayer de toucher la femme d'une personne qui est arabe ou essayer de toucher l'enfant d'une personne qui est arabe, tu verras que sa réaction, elle va être dix mille fois plus chaude et dix mille fois plus importante que n'importe qui.
Pourquoi ?
Parce que quand on est dans un modèle de protection, si quelqu'un touche une personne qu'on aime, on va le vivre.
tellement mal qu'en fait, on va être quasiment hors de contrôle avec des réactions quasiment animales parce qu'on veut protéger les gens qu'on aime.
Il y a ce côté-là qui est intéressant et je pense même, pour être honnête, que je ne vais pas dire que ça se retrouve dans mon BDSM, mais je pense que l'identité de master, elle se retrouve beaucoup dans la culture arabe par rapport à ma façon d'être, c'est-à-dire que je suis ultra-sucre, je suis ultra-attaché à mes valeurs, je suis ultra-protectionniste, j'adore partager, il y a cette culture de partage aussi dans la partie arabe.
Donc voilà, et puis c'est assez unique.
C'est fou parce qu'en fait je ne connais vraiment personne de culture arabe ou arabo-musulmane dans le BDSM et ça c'est dingue !
C'est un truc de fou quand même.
C'est pour ça que je posais la question.
Je me dis peut-être que justement, ils n'osent pas le revendiquer ou ils n'osent pas l'assumer.
Et le fait que quelqu'un le nomme, le dise, peut-être que ça peut ouvrir aussi des portes à d'autres personnes et de s'assumer.
En fait, je suis partagé entre le côté de « ils n'osent pas l'assumer » et c'est l'inverse.
C'est-à-dire que ce mindset BDSM, c'est tellement naturel chez nous et tellement ancré chez nous qu'en fait, on n'a pas besoin d'aller chercher ça dans...
dans une communauté parce qu'en fait, c'est presque quelque chose de naturel chez nous.
Je vais donner un exemple très personnel.
Mon père, c'est la personne qui m'a le plus corrigé.
Et en même temps, c'est la personne qui m'a le plus éno au monde.
J'ai été à la dure.
Quand j'étais petit, je ne comprenais pas.
Je trouvais que mon père était...
ultra dur avec moi, etc.
J'ai très très mal vécu mon enfance.
Et en fait, en grandissant, j'ai compris que aujourd'hui, j'ai un MBA, j'ai un diplôme d'ingénieur, je suis cadre dans une très grande entreprise.
Et en fait, tout ce qu'il a fait, entre guillemets, toute l'éducation dure qu'il a eue, aujourd'hui, je comprends qu'il n'a pas forcément pris du plaisir à ça, mais qu'aujourd'hui, il prend du plaisir à voir ce que je suis devenu.
et que tout est lié, en fait.
Alors, c'est peut-être de la maladresse, c'est très certainement de la maladresse à l'époque, ou juste de ne pas savoir comment faire les choses autrement.
Mais il a fait les choses, entre guillemets, il a utilisé une partie violente pour faire du bien, en fait.
Ce schéma-là est très intéressant par rapport à la partie BDSM dans laquelle je me retrouve.
Alors, je ne suis pas violent, de nouveau, je rappelle.
Le BDSM sans consentement, c'est de la violence.
Donc, tout ce que je fais, c'est avec consentement.
Donc, je ne suis pas violent, je jure.
quand même les choses, ça te ferait ta conclusion par rapport à ce que je veux dire.
Mais la partie psychologique est super intéressante à étudier.
Et justement, là, tu disais tes cadres à côté, etc.
Et en même temps, tu ne te caches pas du tout avec ce côté, justement, de ta sexualité.
Est-ce que ça peut poser problème dans ta vie quotidienne ?
Alors, pour être honnête, je suis gay et je suis dans le milieu BDSM et je travaille dans le BTP.
J'ai très, très, très, très, très peu de chance de croiser des gens ou des gens me croisent, etc.
Après, Je n'ai pas honte.
Déjà, j'ai de la chance d'être master et pas soumis.
Je pense que déjà...
Oui, ça peut effectivement changer le regard.
Ça peut aider un peu.
Et après, aujourd'hui, je n'ai pas mesuré les conséquences de si ça c'est au travail, pour être honnête.
Je n'ai vraiment pas mesuré les conséquences.
Si demain, on vient me voir et qu'on me dit « Attends, tu as vu dans le truc BDSN ?
» Je répondrai « Oui, et ?
» Et j'attendrai que la personne me réponde.
Et l'autre chose que je me suis aussi remarquée par rapport au fait d'être gay, c'est que plus on cache Et plus ça devient un sujet, c'est-à-dire qu'en fait, plus on cache quelque chose et plus les gens vont être « Ah, t'as vu, il est gay !
Ah, t'as vu ci !
Ah, t'as vu ça !
» Alors que quand on l'assume et que c'est clairement assumé, ouvertement assumé, ok, il est gay.
Bon, c'est bon, on le sait, on passe à autre chose.
Et en fait, le fait de le cacher, c'est ça qui va créer, entre guillemets, ce côté blabla derrière.
alors que quand on l'assume et qu'on dit ok je le suis et Allez, maintenant, OK.
Mais quelqu'un a quelque chose à dire ?
Non ?
OK, on passe au sujet suivant.
En fait, même si ça fait des blablas au boulot, ça va éclater les gens six mois et puis après, ils vont passer à autre chose.
Oui, oui, c'est ça.
Mais d'un côté, c'est hyper positif que tu n'aies pas eu de retour, entre guillemets, négatif dans ta vie quotidienne sur tes choix.
Si j'étais soumis, je ne sais pas si ça se serait passé pareil.
Après, j'ai mon chef, Stipio, qui assume à 200% son côté soumis, etc.
Il n'y a que ses parents qui ne l'ont pas dit.
Il a dit à son frère, sa sœur.
Quand il m'appelle, il me voit, il m'appelle master dans tout le monde.
En fait, ça surprend les 30 premières secondes.
Et puis, en fait, après, les gens, en fait, ils trouvent presque normal.
Tu sais, Skipio, quand je me batte dans la rue, si je m'arrête, il se met à jouer par terre, quoi.
Ah oui, ouais, d'accord.
Et en fait, les gens, ça les surprend les cinq premières minutes.
Et puis après, généralement, je mets ma main sur son visage pour montrer qu'il y a de l'affection, etc.
Et puis, en fait, ça surprend.
et puis après au final Les gens, ils s'y habituent.
Oui.
Petite anecdote qui est marrante.
Une fois, on était dans une soirée gay dans l'Est de la France.
Et il y avait plein de monde.
Et la plupart des gens étaient vanillas.
Donc quasiment tout le monde était vanilla.
Et en fait, l'un des fantasmes ou l'un des kiffs de Stipio, c'est d'être utilisé comme un cendrier.
OK.
Donc il a un baillon avec un cendrier qui est juste devant sa bouche.
Ah oui, ce n'est pas vraiment sur lui.
OK.
Ça peut être sur lui, mais en tout cas, dans cette étape-là, dans la première étape, l'idée, c'était de commencer avec un cendrier rattaché à un baillon.
Et en fait, on a eu un soirée et puis Skikyo, il me dit, ah vas-y, moi, j'aime trop ça, etc.
Je suis ok, il n'y a pas de souci.
Donc, je laisse un peu la soirée, je discute un peu avec les gens, etc.
Et puis après, je vais dans l'espace fumeur, parce que la chance, c'est que l'espace fumeur était limité à une toute petite pièce.
Et là, je lui dis, Skikyo, va chercher ton baillon.
Il va chercher son baillon avec le cendrier.
et qu'est-ce que je fais ?
Je retire le cendrier.
étaient à disposition à la pièce.
Et donc, j'ai obligé les gens à s'éclater leur cigarette dans le seuil.
Et en fait, j'ai fait un peu d'éducation à ce moment-là parce que j'ai expliqué aux personnes qui étaient présentes qu'en faisant ça, ils donnaient du plaisir à ce studio et que je restais à côté de lui, ma main était sur sa tête pour montrer aux autres que j'étais présent de façon merveillante.
Et c'était drôle parce que à partir de 5 ou 10 minutes, des gens qui étaient vanillés, qui n'étaient pas du tout dans le BDSM, ont commencé à prendre du plaisir, voire à trouver fun, d'écraser leur code dans le cendrier.
Et ça, c'est super intéressant de changer, entre guillemets, les normes sociales, juste avec un peu de pédagogie et aussi simplement sur un acte qui peut paraître difficile à une personne qui n'a pas l'habitude de ça.
Justement, j'allais dire, tu trouves que la communauté BDSM, elle a évolué depuis quelques années, avec en plus les réseaux sociaux, on en parle un peu plus.
Alors, chez les gays, je vais tourner avec toi.
Il n'y a pas de BDSM ou très peu de BDSM.
Il y a énormément de fétiches, des pupilles, des gens qui adorent le latex, le cuir, etc.
Franchement, il y a une armée de tout ça.
Des gens qui vont pratiquer le BDSM de façon réelle.
Alors, on va de nouveau séparer les lettres.
Bondage, discipline, il y a un manque fou.
Pour faire du bondage, tout le monde adore, tout le monde veut être attaché, c'est trop cool, le shibari, blablabla, il y a un effet de mode, etc.
Donc BD, OK.
Mais dès qu'on parle de SM ou de DS, T'es là où il y a difficulté.
Je vais te donner un exemple.
Quand tu vas chatter sur les réseaux, si un jour tu veux une relation BDSM, etc., tu veux chercher un homme soumis, on va dire, tu vas discuter, tu vas aller chercher un soumis, et puis il y a un gars, il va te dire, ouais, moi je suis soumis.
Sauf qu'en fait, en réalité, le mot soumis, ça veut strictement rien dire.
Moi, je vais prendre les trois S, slut, sub, slave.
Et en fait, c'est trois profils sur lesquels on met ça sous le chapeau de soumission, mais en réalité, c'est des profils totalement différents.
Le sub, c'est celui qui va aimer l'humiliation.
C'est le pouvoir à l'échange de pouvoir, où entre guillemets, soit c'est le soumis qui met en avant le demi, par exemple par le voiement, soit c'est le demi qui va rabaisser le soumis, par exemple en mettant ses pieds sur lui.
Donc là, on est sur l'échange de pouvoir, on est sur du sub, une personne qui va aimer l'humiliation.
L'humiliation va permettre à quoi ?
D'avoir donné un plaisir qui va être lié, entre guillemets, à cette sensation de...
Alors, on peut aller super loin dans la discussion, mais...
Revenons sur les bases de l'humiliation.
L'humiliation, ça sert à quoi ?
L'humiliation, c'est une émotion.
Toutes les émotions servent à nous rendre heureux ou à nous remettre dans un système de société.
Donc l'humiliation, ça sert à quoi ?
L'humiliation, ça sert à dire, si tu fais ça, tu vas te sentir mal et donc vu que tu vas te sentir mal, tu vas avoir un comportement qui va être normal pour la société dans laquelle tu vis.
Voilà à quoi sert l'humiliation.
C'est-à-dire que n'importe quelle chose qui n'est pas...
pas conforme à la société sera humiliante.
C'est ça l'humiliation.
Donc, l'humiliation va servir à quoi ?
À attirer l'attention puisque tu sors d'un modèle sociétal.
L'humiliation va servir à avoir un sentiment, entre guillemets, de décalage, de rébellion et des choses comme ça.
Voilà à quoi te donne le sentiment d'humiliation.
Donc ça, c'est le sub.
Après, le deuxième profil, c'est le slut.
Des gens qui disent soumis et tu dis, ah ouais, tu veux faire quoi ?
Ah bah moi, je vais 10 bits autour de moi.
Ok.
En fait, tu n'es pas sommier, tu es slut.
Slut, c'est quoi ?
C'est le principe d'une personne qui est gourmande, on va dire ça comme ça, et qui a envie de consommer énormément.
Et donc ça, c'est le profil slut.
Et le troisième profil, c'est le slave.
Et le slave, c'est une personne qui va avoir un besoin d'être utile à son maître.
Donc, il a besoin de l'utilité, c'est-à-dire qu'il ne va pas forcément réfléchir à son plaisir, il va vraiment avoir besoin de se sentir utile à son maître.
Alors, ça peut passer par un milliard de façons, mais c'est le principe du slave.
Donc en fait, quand on parle de soumis, on parle de sub, slut, slave, et c'est trois profils qui sont totalement différents.
Donc pour revenir sur la communauté, aujourd'hui la communauté gay, en tout cas celle que je connais mieux, il y a beaucoup de sluts, il y a un peu de sub, et pas du tout de slave, et surtout il n'y a pas de maso.
Donc en fait, en gros, on se retrouve sur une communauté BDSM qui reste pauvre, pour moi.
Et honnêtement, un skipio, il est à Strasbourg, l'icône, il est à Paris.
Moi, je suis à Lille.
Et les personnages qui je parle, 90% ne sont pas en France.
Ah oui.
Contrairement à la communauté hétéro, où tu as plein de soirées avec des munchs, tu as quasiment des munchs dans toutes les villes.
Oui, c'est vrai.
On n'a pas tout ça.
Nous, on a des apéros fétiches, mais le fétiche, c'est du fétiche.
C'est du latex, c'est du cuir, ce n'est pas du BDSM.
Et on n'a pas de dynamique ou de réseau BDSM chez les gays.
On a l'enjeu.
Il faut lancer une dynamique, je suis d'accord.
Après, le truc, c'est que je pense que les gays, ils ont une sexualité qui est tellement ouverte qu'en fait, ils n'ont pas besoin d'aller chercher ça.
C'est-à-dire que je dis les gays, le fist, c'est normal.
Le fist, c'est un basique maintenant.
L'uro, OK, tu fais de l'uro, ce n'est pas du BDSM.
Ils adorent tous l'uro.
Les passifs, maintenant, ils adorent tous porter des caches de chasteté.
Donc en fait, il n'y a pas ce côté qu'il peut y avoir chez les hétéros de...
Il y a moins de cases.
Oui, je vais rentrer dans la communauté BDSM pour faire des choses qui sont originales.
Tu vois ce que je veux dire ?
Nous, chez les gays, les choses originales, elles sont incluses dans la partie vanille.
Donc c'est plus dur à lancer Abîmaïque BDSM dans ce cadre-là.
OK.
On arrive à la fin de l'épisode.
C'est passé super vite, mais on va se retrouver pour une deuxième partie.
Le rituel de cette fin d'épisode à chaque fois, c'est de piocher une question.
Tu m'as pioché pour moi, vas-y.
je te fais confiance alors crois-tu qu'on peut tout dire à son partenaire ?
car moi la réponse c'est oui la réponse c'est oui et au contraire c'est on doit tout dire à son partenaire pour avoir une relation saine et encore plus dans la partie BDSM et je pense même que d'avoir la capacité de tout dire à son partenaire et un gage de confiance dans la première relation dont je vous ai parlé tout à l'heure mon partenaire se sentait bien parce qu'il m'a dit C'est la première fois que je me sens à l'aise avec mes kinks et que je me sens à l'aise d'en parler à quelqu'un.
Et en fait, quand on est une personne qui se sent à l'aise de tout dire, ça la libère.
Et le seul moyen d'avoir une personne qui vous dit tout et que vous-même, vous disiez tout à votre partenaire.
Je suis assez d'accord.
Je ne vais pas être BDSM, mais moi aussi, je suis plutôt pour le fait de tout dire parce que je trouve que ça crée un lien et une connexion.
Et du coup, tu es plus à l'aise aussi avec ton corps.
Au final, je trouve que ça débloque un peu tout.
Et l'autre chose, c'est que...
Plus la chose que tu dis à ton partenaire fait partie de ton intime, et plus tu vas construire de la confiance.
C'est-à-dire que plus ce que tu diras est difficile à dire, et plus tu donneras la clé de la confiance à la personne en face de toi, et plus tu renforceras ta relation.
Donc oui, il faut tout dire, et même dire ce qu'on n'ose pas dire.
Oui.
Ok.
Très belle fin.
C'est mon tour de piocher une question.
Alors, un truc que tu ne pensais jamais aimer et que tu adores finalement ?
Un truc que j'ai pensé...
Ah, toi !
Oui, mais tu vas répondre aussi.
Non, vas-y, vas-y, vas-y.
Un truc que je ne pensais jamais aimer ?
Peut-être que là, je dirais le cunni.
Parce qu'en fait, du coup, à 15 ans, j'ai eu beaucoup de mal avec le cunni.
Et petit à petit, je me tends vers aimer ça.
Ou je sais que j'aimerais essayer justement de nouveau d'avoir les yeux bandés ou d'être attachée.
Mais c'est des trucs que je n'ai pas encore essayé.
Donc, je ne peux pas dire si je les aime.
Voilà.
Et toi ?
Alors, du coup, est-ce que je peux aller jusqu'au bout de ce que tu as dit ?
Oui.
J'en profiterai pour en donner un petit conseil.
Le BDSM, ça commence au moment où on se bande les yeux et tu m'as fait sourire tout à l'heure quand tu as dit « Attends, moi, bander les yeux, surtout pas, etc.
» Ce que je te conseille, c'est qu'avec ton partenaire, un soir, tu prépares ta soirée, tu mets juste un drap de satin sur ton lit, tu mets des bougies pour l'odeur, vous bandez tous les deux les yeux et vous vous mettez à l'extrémité du lit tous les deux.
Ok.
Vous prenez le temps d'aller vous chercher l'un et l'autre.
Vous prenez le temps de vous découvrir, de toucher le corps, de vous sentir.
Et sans la vue, je suis sûr que tu vas avoir une nouvelle approche du fait de se bander les yeux.
Parce qu'en fait, tu vas utiliser tous tes autres sens et tu vas redécouvrir la personne avec qui tu es.
Ça, c'est le tips pour les auditeurs.
Si vous voulez commencer, c'est juste une bougie, un drap en satin.
Commencez à l'extrémité du lit, tous les deux les yeux bandés et commencez à vous chercher.
et vous verrez que ça fera monter tout de suite la tension sexuelle Ah et j'ai oublié, ce qui est important une musique que vous aimez tous les deux Ok, oui c'est toute une ambiance Non mais c'est un bon plan, c'est un bon plan je vais noter, je vais noter, je le ferai Et tu me feras le retour sur l'épisode 2 J'espère, pour que je me dépêche Mais en tout cas merci beaucoup Gino d'être venu on se retrouve dans une partie 2 Merci à vous d'avoir écouté n'hésitez pas à partager et à bientôt sur Antichambre Une production Studio Moya.
Studio Moya.