Episode Transcript
« Safe Pace » , le podcast des sports d'endurance, présenté par Hugo Clément.
À seulement 28 ans, il est entré pour toujours dans l'histoire de l'athlétisme français en remportant le titre de champion du monde sur 10 000 mètres.
Mimi, le gamin des quartiers de Boulogne-sur-Mer.
Mimi qui a dû se battre pour s'en sortir, mais qui a bien grandi depuis et qui est devenu Jimmy Gressier.
Épisode exceptionnel dans Safe Pace aujourd'hui puisqu'on a l'honneur de recevoir ce grand champion pour retracer son histoire et écouter ses conseils.
Safe Pace, c'est parti !
Jimmy, bienvenue dans Safe Pace.
Merci.
On est vraiment ravis de te recevoir et t'es pas venu seul aujourd'hui, tu es accompagné d'Aude Clavier.
Salut Aude !
Salut !
Tu es athlète comme Jimmy, championne de France du 5000 mètres et vous êtes en couple tous les deux.
Donc on s'est dit que c'était vachement bien de vous avoir ensemble parce que qui de mieux que toi Aude pour nous filer...
plein d'infos dossiers sur Jimmy.
On mise beaucoup sur toi.
Je vous présente notre équipe d'experts de SafePace.
Fred Belauvre, triple champion d'Europe de triathlon, Charlotte Morel, championne d'Ironman et Hugo Tormento, double champion du monde de swimrun.
Vous vous connaissiez ou pas ?
Moi, non.
Je ne connaissais pas.
Non, moi non plus.
Désolée.
Non plus.
Bon ben voilà.
Les présentations sont faites.
La même passion, pas la même neutralité.
Une bonne différence d'âge aussi.
Oui, aussi.
Et puis, vraiment, on est nuls sur Paris.
On a enchaîné les télés, etc.
On ne connaissait pas grand-chose.
Je pense qu'on est vraiment déconnectés un peu des réseaux sociaux et tout ça.
Mais il faut qu'on s'y mette quand même.
Jimmy, tu as fait la tournée des médias récemment.
On t'a vu partout.
Mais ici, on est dans un podcast spécialisé dans le sport d'endurance.
Donc, on va faire différemment.
Ce sont essentiellement des athlètes amateurs qui t'écoutent, qui vous écoutent tous les deux.
L'idée, c'est d'entrer un peu dans les détails de ton entraînement, de tes performances, et puis aussi d'écouter les conseils que vous pouvez donner, Jimmy et Aude, à celles et ceux qui nous écoutent et qui veulent progresser en course à pied.
On en profite de vous avoir sous la main.
On va d'abord revenir rapidement sur ta course, la fameuse course du 10 000 mètres, ce sacre de champion du monde.
Au moment où tu prends le départ, est-ce que tu y crois ?
Oui, j'y crois totalement.
Après, on est au championnat du monde, donc le plus dur, c'est de le faire une fois qu'on est sur la piste.
Les quelques semaines après la Diamond League de Zurich, que j'ai gagné, j'y pensais fort.
Je le disais à mon colloque de chambre à chaque fois qu'on faisait quelque chose, qu'on prenait une photo, je lui dis « garde-la, celle-là, parce que t'es avec le champion du monde » .
On allait se balader quelque part, ou même on faisait un footing, etc.
Je lui disais en rigolant, avec un air chambreur, « tu te rends compte, t'es avec le champion du monde, etc.
» Ah ouais, t'y croyais vraiment ?
Oui, oui, oui.
bah en fait J'essayais de me convaincre à chaque fois que je faisais quelque chose, de me dire que j'y vais pour être champion du monde.
Après, bien évidemment, si j'avais fait un top 5, j'aurais été vraiment content parce que ça aurait été ma plus belle place au championnat du monde.
Mais le minimum que je voulais, c'était top 5.
Mais je me disais que si j'allais chercher le podium, je serais proche de la gagne et que dans ma tête, j'y allais pour gagner.
Parce que ce sacre, c'était vraiment improbable au regard de l'histoire de l'athlétisme français.
Ça paraît tellement inaccessible, le 10 000 mètres.
C'est dingue que tu sois arrivé aussi conscient.
En fait, un mois avant les championnats du monde, donc avant Zurich, ça paraissait improbable.
Après Zurich, c'était vraiment devenu un objectif clair et précis.
Il faut peut-être préciser pour les gens qui nous écoutent qui ne connaissent pas forcément l'athlée, la Diamond League, c'est vraiment un événement majeur.
Et remporter cet événement-là, c'est quand même une bonne indication de ton état de forme du moment.
En fait, pour remettre dans un contexte, puisque le football est un peu plus populaire et les gens connaissent un peu plus, C'est la finale de la Ligue des champions.
Tous les meilleurs coureurs de la discipline du 5000 mètres se retrouvent ce jour-là en finale de la Diamond League.
Et il y a eu plusieurs Diamond League dans l'année avant qui ont fait un classement et les meilleurs ont marqué des points et se qualifient pour cette finale.
Et dans cette finale, on se rencontre tous pour essayer de gagner le précieux trophée qui est magnifique d'ailleurs de la Diamond League.
Et donc quasiment les meilleurs sont là.
Et quand tu gagnes cette course, tout le monde a envie de la gagner.
Et du coup, quand il y a les championnats du monde, deux semaines après, tu sais que t'es en forme, tu sais que t'as battu ceux que tu vas rencontrer au championnat du monde à trois personnes présentes sur la ligne de départ et pas des moindres parce que Yomif Kajalcha a plusieurs fois record man du monde.
Donc lui, c'était vraiment le plus gros client à battre.
Donc je savais que j'avais les armes pour faire le podium et j'avais dit que si j'étais sur le podium, la gagne serait plus ou moins une seconde devant moi.
Donc je pensais à la gagne aussi.
Quelle stratégie t'as mise en place ?
C'était quoi tes points forts et tes points faibles par rapport aux autres sur les lignes de départ ?
Alors ce qui est paradoxal, c'est qu'avant cette Diamond League de Zurich, mon point faible, c'était le finish.
En tout cas, beaucoup disaient que c'était mon point faible.
Sauf que moi, je savais que ce n'était pas mon point faible parce qu'à l'entraînement, pendant des années, j'ai répété des gros finishes.
Mais sauf que je n'arrivais pas à le mettre en place en compétition parce que j'étais trop impatient.
C'est-à-dire que la cloche, elle sonnait.
J'étais comme un enfant qui voulait aller chercher ses œufs de Pâques.
ça sonnait, je partais tout de suite et je me crispais tout de suite et je mettais toute ma puissance dès le 400 mètres alors que là, après il y a un événement quand même qui a marqué un tournant je pense dans ma carrière et dans ces derniers mois, c'est le championnat de France avec Yann Schrube du coup du côté de Talens du côté de Talens ça a marqué vraiment un tournant parce que je me fais battre sur cette course je me sens hyper fort je dis à mon à mon coach à la fin de la course que je ne comprenais pas, j'avais des jambes de zinzin et ça m'a embêté de me faire battre après Yann est un gros finisseur ça je le sais et donc de me faire battre alors que je me sentais ultra en forme, je me dis il me manque quelque chose et en fait quand on a analysé je n'arrêtais pas de lui foncer dedans dans le dernier 400 mètres, je voulais y aller je n'étais pas assez impatient et je faisais aussi un complexe d'infériorité par rapport à Yann sur la partie finish parce que Yann avait déjà démontré sur d'autres championnats qu'il arrivait avec un chrono inférieur par rapport au mien, mais qui finissait beaucoup mieux que moi.
Et donc j'avais quand même ce complexe d'infériorité qui a disparu tout de suite après Zurich, en battant les meilleurs.
et quand je suis arrivé au monde, je me suis dit ok les finishes que je faisais à l'entraînement se sont mis en place là et ils vont se remettre en place sur les championnats du monde je précise pour ceux improbables qui n'auraient pas vu la finale du 10 000 mètres que t'es je crois 5ème au moment de la dernière ligne droite à peu près, 5ème ou 6ème et tu remontes place après place jusqu'à franchir vraiment au dernier moment la ligne en premier donc pour le coup quand tu dis que t'étais BIP pas confiant dans ton finish avant, là t'as gagné au finish.
Bah en fait après ta lance, on a travaillé à l'entraînement à chaque entraînement à la fin je finissais fort mon dernier 400 mètres avec étape par étape premier 100 mètres plus lent, deuxième 100 mètres un peu plus rapide, troisième 100 mètres on commençait à s'élancer encore plus et le dernier 100 mètres je mettais tout ce que j'avais à chaque fois dans les jambes et ça je l'ai répété, répété ça s'est mis en place à Zurich j'ai refait un rappel avant les championnats du monde à peut-être 8 jours de la course J'ai fait des 1000 mètres pas très rapides à 2,55, récup une minute, et derrière...
Voilà, alors pour les gens qui nous écoutent, des 1000 mètres pas très rapides à 2,55 au kilomètre, c'est pas très rapide pour Jimmy Grézier.
Parce que moi je tiens même pas 100 mètres à cette allure-là, donc voilà.
Et derrière, du coup, sur le dernier 1000 mètres, le sixième, je fais le premier 600 mètres à l'heure 2,55, et le dernier 400, je dis à mon pote Louis-Gilles Lavergne, là je vais te montrer que je suis en confiance, tu me laisses faire tout le dernier 400 mètres tout seul, et t'es sème de...
t'essayes de me contrer dernier 100 mètres et à la fin il me dit gros tu vas être champion du monde et ça faisait quelques jours il était dans ma chambre ça faisait quelques jours que j'arrêtais pas de lui dire il dit là t'es monstrueux et tu vas faire un truc de fou et je lui ai dit oui et au final j'ai fait un truc de fou du coup il y a une grosse force de persuasion mentale je sais pas quand même de ce que je vois parce que je me répète tous les jours je suis champion du monde tous ces petits clics est-ce que c'est quelque chose que tu travailles aussi avec un coach un préparateur mental ?
non non non je travaille pas avec de préparateur mental, pour autant, je le conseille à ceux qui n'arrivent pas forcément à...
à croire en eux, à avoir confiance en eux.
Ça, c'est hyper important.
Aude travaille avec une préparatrice mentale et ça l'aide beaucoup.
Moi, pour ma part, à travers ce que j'ai vécu quand j'étais jeune, tout mon état, tout le processus qui m'a mené à ma vie d'adulte, à ma vie de sportif de haut niveau, tout ça, ça m'a aidé à prendre conscience que pour moi, le sport, c'était avant tout un plaisir et pas une obligation, pas quelque chose.
où je devais impérativement réussir.
Parce que ce que j'ai vécu dans ma vie quand j'étais jeune, aujourd'hui, je le prends avec beaucoup de bonheur, beaucoup de chance d'être là où je suis aujourd'hui.
Et donc, en fait, je ne stresse pas avant une course.
Je me dis, fais ce que tu as à faire.
Si tu as travaillé à l'entraînement et que tu as fait des choses bien à l'entraînement avant, exprime-toi à 100% et le résultat d'aujourd'hui sera le résultat que tu mérites et de ce que tu auras à travailler sur les mois et les semaines avant.
Du coup, je relativise beaucoup et pour moi, j'ai une image dans ma tête où quand j'arrive sur une ligne de départ, j'éteins le cerveau et j'y vais.
Et à la fin, je fais des comptes.
Et donc, en fait, je m'exprime à 100% à chaque fois sans avoir le stress de ne pas réussir.
En quelques mots, qu'est-ce qui se passe dans ta tête pendant cette dernière ligne droite où tu remontes jusqu'à franchir la ligne en premier ?
Alors, ce qui se passe, c'est que déjà, j'avais déjà dit à mon coach Adrien Taujy.
Quand je suis arrivé sur le vincep, il me voyait faire des séances pendant des années et des années.
Il me disait qu'il n'y a que le top 5 mondial qui est capable de faire ce que toi, tu fais à l'entraînement.
Je lui avais dit, quand je faisais 12e, 9e au championnat du monde, je n'étais pas satisfait, je n'étais pas content.
Je lui avais dit, j'espère qu'un jour, j'arriverai dans cette dernière ligne droite avec eux.
Et même si je ne gagne pas cette dernière ligne droite, rien que le bonheur rentrait en se disant je peux tenter quelque chose, je peux faire quelque chose.
Et pas je suis un pion sur la ligne de départ qui fait que subir.
Parce que ça, c'était...
tellement désagréable d'arriver sur un championnat du monde et de te dire, tu cours pour la dixième place.
Je ne suis pas dans le jeu.
C'est ça, je ne suis pas dans le jeu.
Et là, je lui avais dit, j'espère qu'un jour j'y arriverai.
Et là, quand j'y arrive, je me dis, OK, tu es là où tu as toujours voulu être.
Maintenant, exprime-toi.
Et en fait, quand je pousse sur les jambes, j'ai un seul coup, ça monte en moi.
Et je me dis, let's go, let's go, let's go.
Et sans faire vraiment trop d'efforts, je me retrouve médaillé.
Et là, quand je me retrouve médaillé à 80 mètres de la ligne, donc troisième, je me dis c'est sûr que je vais être médaillé parce que je sens que je suis en train d'accélérer par rapport aux autres et là quand je passe deuxième et que je vois que la gagne est Youmif Gelschak que j'ai jamais battu de ma vie et juste devant moi je me dis allez c'est le jour J, il faut le prendre parce que peut-être que ça se reproduira jamais et là je me dis vas-y encore encore et je pousse sur les derniers appuis et je passe devant et là c'est l'apothéose C'est fou tout ce qu'on se dit en 10 secondes.
Mais j'étais lucide.
Tout ça c'est 10 secondes.
Je ne me vois pas de toi.
J'ai vécu d'autres finish lines comme ça et c'est vrai que c'est incroyable toutes les émotions que tu peux, et tu le retransmets, ça donne les frissons.
Et c'est ça que les gens ne comprennent pas aussi des fois, c'est que...
Pour ma part, des fois, je fais des célébrations un peu olé olé.
Et en fait, l'excitation que tu as dans une dernière ligne droite, ton cerveau ne réfléchit plus à ce que tu pourrais laisser paraître, transparaître, ce qui pourrait être mal interprété, etc.
Tu es vraiment dans le moment à 100%, les endorphines sont au maximum.
Et franchement, si je savais faire un salto arrière, je ferais un salto arrière sur la ligne d'arrivée.
Et c'est une fin de carrière.
Non mais parce que c'est fou.
Aude, tu étais dans le stade évidemment à ce moment-là.
Comment tu réagis quand tu le vois passer de la cinquième place à la victoire en quelques secondes ?
Quand je vois qu'il est là dans la dernière ligne droite, je sais et je sens direct qu'il va se passer quelque chose parce que je le connais sa force.
En fait, je sais qu'il a tellement voulu être à cet endroit-là à ce moment-là un jour que je le connais et je sais que c'est quelqu'un qui ne laissera jamais passer une opportunité.
Et je me dis qu'il va se passer quelque chose et qu'il va aller chercher cette médaille.
Mais c'est quand il passe la ligne d'arrivée et que là, je me dis, non, mais en fait, là, il a gagné.
Là, il est champion du monde.
Et là, en fait, d'un coup, je réfléchis et je me dis, en fait, il est champion du monde du 10 000.
Un truc que moi aussi, en tant qu'athlète, je pensais qu'il était impossible qu'un Français européen gagne le 10 000 mètres.
En fait, c'est quelque chose qu'on n'avait jamais vu et c'est quelque chose qu'on n'avait jamais projeté.
Pour préciser, les athlètes africains, notamment Kenyans, etc., surdominent cette épreuve depuis 50 ans.
Voilà, c'est ça.
et du coup c'est quelque chose que j'avais jamais réalisé que ce serait possible oui on en avait parlé on avait un peu rigolé j'étais là dans la semaine des fois à entendre les petits piques qu'ils pouvaient se dire avec Louis Gilavert tout ça mais de là à ce que ça se passe vraiment pour moi ça a été le choc d'ailleurs il y a des images de moi où je suis à moitié en larmes les mains sur le visage à me demander mais qu'est-ce qui s'est passé à lui de regarder le ciel et me dire mais c'est bien réel et même encore aujourd'hui Oui.
hier soir en discuter avec son manager et il nous dit mais c'est quand qu'on va se réveiller là en fait ?
Mais d'ailleurs même toi Jimmy quand tu franchis la ligne il y a une image qui est assez dingue je vous invite à aller la voir où tu te retournes tu mets le doigt sur toi tu fais c'est moi c'est moi comme ça comme si tu y croyais pas quoi ouais parce que enfin comme je t'ai dit tout à l'heure battre des mecs comme Kajol Ausha etc ça m'était jamais arrivé et là de me dire que je suis devant eux je suis entre guillemets le roi du monde à cet instant T Et puis de voir écrit Dimi Gressier Premier, parce que quand je passe la ligne Je sais que j'ai gagné, mais quand le panneau D'affichage, ça se concrétise Et là je me dis, waouh, c'est écrit quoi, c'est fou Je cite les mots de ta maman Lydia, au lendemain de ta victoire L'émotion elle est tellement énorme qu'elle prend aux tripes Je réalise pas encore, c'est incroyable Je suis encore sur mon nuage, je l'ai vu de mes propres yeux Mais j'ai du mal à dire, mon fils, champion du monde J'ai élevé mes 5 enfants toute seule Champion du monde, je vais pleurer Ouais bah Merci.
Non, c'est sûr que c'est beau parce que ma mère sait ce qu'on a traversé.
C'est elle-même qui a tenu le bateau quand il partait à la dérive.
Bien sûr, il y a des gens qui nous ont accompagnés et que je n'oublie pas d'ailleurs parce que j'aurais pu prendre d'autres chemins beaucoup moins jolis, entre guillemets.
On ne va pas rentrer dans les détails, mais en gros, tu as eu une enfance assez compliquée.
Tu as frôlé avec la délinquance.
Oui, totalement.
Tu as flirté, j'allais dire, avec la délinquance.
dans un milieu très pauvre et donc ça a été un combat en fait moi plutôt que de m'apitoyer sur mon sort et de me dire que je suis né dans un quartier et que je resterai entre guillemets dans ce quartier à faire des conneries je me suis dit ok j'ai envie d'en sortir, pas en sortir parce que j'ai honte du milieu d'où je viens mais parce que j'ai envie d'avoir une vie meilleure et rendre la vie de mes proches aussi meilleure Et puis, j'ai toujours été quelqu'un qui va de l'avant, qui d'ailleurs encore aujourd'hui, j'ai des projets.
J'ai 50 000 projets en tête alors que je pourrais tout simplement me dire OK, reste sur ce que tu fais de bien.
Mais c'est parce que j'aime tellement vivre, j'aime tellement la vie qu'à chaque fois que je me réveille, je veux avancer, avancer, avancer.
Et donc, en fait, le fait d'être parti entre guillemets de ce milieu-là, ça m'a donné une envie débordante.
Et ma famille m'ont vu évoluer.
Et c'est pour ça que je pense qu'elle a c'est moi.
Sur la totalité de la course, la finale du 10 000, ton allure moyenne c'est quoi ?
Là je pense que c'est à peu près du 21 km un peu moins.
Mais c'est une course...
Ça fait combien en allure ?
Là on a couru à peu près, ça doit être du 2,54, à peu près 2,54 au mille.
2,54 au kilomètre ?
Ouais, mais c'était une course très très lente, on est passé en 3,20 au premier mille.
Mais c'est la finale la plus lente de l'histoire du 10 000 mètres, pourquoi ?
Parce qu'il y avait des conditions météo particulières ?
Ouais, déjà, conditions particulières, météo particulière, 30 degrés, 80% d'humidité.
Ce qu'il faut rappeler aux gens aussi, c'est qu'il n'y a plus une personne qui surdomine la discipline comme avant.
Ça pouvait être le cas et qui pouvait partir au bout.
Par exemple, Bekele, au bout de Trois-Bornes, à l'époque, il était tellement au-dessus qu'il partait.
Tout seul, il ne se faisait pas, entre guillemets, vulgairement chier avec ses adversaires.
Alors que là, aujourd'hui, il n'y a personne qui peut faire ça.
Parce que le niveau est tellement compétitif qu'il n'y a personne qui marche sur les autres.
Donc ça s'observe, ça se jauge pendant plusieurs tours.
T'es obligé.
Réga, il a essayé de partir.
Après, Réga, il a essayé de partir.
D'autres ont essayé de partir.
Mais à chaque fois, ça a recollé.
Ils ne peuvent rien faire.
Et donc, en fait, le problème, pour eux maintenant, c'est qu'on se tient tous plus ou moins...
Par exemple, KG Le Chat court 26,30 aux 10 000, 26,20.
Mais moi, j'en suis sûr que dans ma carrière, ou même là, pendant ces championnats du monde, je vais aller aux alentours des 26,35, 26,40.
Donc en fait, 10-15 secondes, s'ils mènent le train devant, ça vient équilibrer les niveaux, et personne ne peut partir.
Voilà pourquoi il y a eu une course aussi lente, c'est que personne ne pouvait s'échapper.
Le temps au dernier 400, c'est ça qui doit être le plus impressionnant ?
Le temps au dernier 400, je pense que moi, ça finit à peu près 54, mais moi, je finis 53 parce que je suis un peu sixième, septième à ce moment-là.
Donc, je dois finir 53, mais ce qui est intéressant… 53 secondes au dernier 400 ?
Oui, mais ce qui est intéressant, c'est le dernier 200.
Je crois que le dernier 200, je fais 25,5 et dernière ligne droite, 12,6.
Donc, c'est ça qui est vraiment intéressant.
Fred, ton record sur 10 000 mètres, c'est quoi ?
Un peu plus.
Un peu plus.
Quand tu étais pro triathlète ?
Déjà, c'était du triathlon.
C'était un 10 km sur route.
J'avais fait 29,59.
À l'époque, dans les années 2000.
La seconde qui compte.
Oui, c'est sûr.
Mais en triathlon, dans un triathlon.
Non, à sec.
C'était le 10 km de Cannes.
C'était en 98 ?
Ah oui, mais il n'y avait pas les carbones à l'époque.
On courait pieds nus à cette époque.
20-25 secondes.
Oui, bien sûr.
Non, mais sinon, c'était plutôt 20 à 30 secondes de gagner sur 10 bornes par rapport à aujourd'hui, je pense, avec les anciennes.
Alors, cette course, cette finale du 10 000 mètres, Jimmy, elle était parfaite, elle était gérée, maîtrisée à la perfection.
Mais ça n'a pas toujours été le cas, ça s'apprend de bien gérer ses courses.
On a retrouvé une archive assez insolite, c'est les championnats de France de cross country en 2016.
Est-ce que ça te parle ?
Ouais ça me parle.
T'as fait une grande partie de la course avec une seule chaussure, on regarde.
11 garçons en tête dans ce groupe sur cette course des juniors hommes.
Oh là, il y a la chaussure qui est partie pour Jimmy Gressier.
Il l'a récupérée, ça va être dur de la renfiler.
Ça risque d'être compliqué pour lui.
On a vu un ancien footballeur de haut niveau, Jimmy Gressier, il s'est pas laissé abattre.
Ça, ça peut être un fait de course, Mehdi.
ça peut être un fait de course mais je pense qu'il a qu'il aurait dû serrer un peu mieux ses chaussures ça serait pas arrivé il peut s'en prendre qu'à lui en gros là j'imagine que c'est sûr qu'il va il ne refera pas deux fois la même erreur il est bien en chaussettes merci pour ce ralenti Pierre Falchero superbe image qui nous permet de voir que il a bien perdu sa chaussure et pourtant il est encore avec les meilleurs mais ça rend forcément la course pour lui plus compliqué Jimmy Gressier sur un pied qui sprint avec Pontier C'est Pontier qui va arracher l'argent, Jimmy Gressier, médaille de bronze avec une seule chaussure.
Quelle performance de Jimmy Gressier.
Bon, avec une chaussure, tu finis quand même troisième.
Ouais.
C'est quand même pas mal.
Ouais, en plus à cette époque, ça faisait peut-être deux ans que je venais de commencer la course à pied.
Et ce jour-là, quand je perds la chaussure, Medibala dit que j'aurais dû mieux serrer mes chaussures, mais on me l'a enlevée en fait avec la pointe, on m'a arraché ma pointe.
Du coup, je n'avais pas d'autre choix que de l'enlever et de courir à pieds nus.
Je crois que le sujet du dopage, c'est important pour toi, Jimmy.
Tu as fait partie des athlètes qui ont un peu dénoncé, notamment du côté des Kenyans, des performances étranges, on va dire.
Du coup, dénoncer, surfer, avérer.
Oui.
C'est vraiment un fléau, ce dopage, notamment dans une partie de l'Afrique ?
Je pense, oui.
Et aujourd'hui, en fait, beaucoup disaient...
que le Kenya a été vraiment dominé, surdominé la discipline.
Je pense que c'est vrai et faux en même temps.
Vrai parce que c'est leur sport numéro un là-bas, qu'ils n'ont que la course à pied, entre guillemets, pour s'en sortir, pour réussir.
Donc moi, ce que je dis à chaque fois, c'est que je comprends qu'un Kenya puisse se doper, mais je ne l'accepte pas.
Je ne l'accepte pas, pourquoi ?
Déjà, je vais commencer par je le comprends.
Je le comprends parce qu'ils n'ont pas la possibilité de...
de pouvoir travailler comme nous, on pourrait travailler en France.
Et donc en fait, au bout d'un moment, si tu n'as pas le choix pour nourrir ta famille que de te doper, moi je le comprends et je pense même, je vais le dire aujourd'hui, si j'étais Kenyan, peut-être que je le ferais aussi comme eux le font pour pouvoir nourrir leur famille parce que là-bas, on ne se rend pas compte de la pauvreté.
Donc ça, je le comprends.
Par contre, je ne l'accepte pas parce que sinon, je ne me mets pas sur une ligne de départ et je ne leur fais pas concurrence et je les laisse gagner.
Et avant tout, le sport, ça doit être un moyen de pouvoir s'exprimer et de réussir des objectifs et ça doit être avant tout un moment de joie plutôt que quelque chose que économique.
Pour eux, ça l'est, mais c'est normal, je le comprends.
Par contre, pour un athlète européen, ça, je ne l'accepte pas, je ne le comprends pas, parce qu'un athlète européen a le droit aux études, peut travailler dans d'autres métiers qu'est la course à pied, et donc je fais bien la différence entre les deux, mais c'est sûr qu'il y en a du dopage, oui.
Tu as commencé par jouer au foot, puis tu as fait du cross.
Est-ce que d'avoir pratiqué d'autres disciplines avant, ça t'a aidé pour gagner le titre sur 10 000 mètres ?
Je crois que tu parles notamment de ta foulée.
qui est un peu une foulée de footballeur, ça veut dire quoi ?
En fait, quand je suis arrivé dans la Corse à pied, certains se moquaient gentiment de ma foulée parce que je courais comme un footeux, les bras larges, complètement assis, avec une foulée rasante et je ne levais pas les genoux.
Et au fur et à mesure, j'ai progressé, progressé sur la technique à l'entraînement, avec la musculation beaucoup plus solide sur l'appui, le bassin un peu plus haut.
et je...
ce qui fait la différence aujourd'hui, je pense, c'est que quand tu es footer, les changements de direction, les changements d'appui fréquents sur quelques mètres t'aident à avoir le coup de rein, comme on dit dans le football.
L'explosivité, le coup de rein.
Et en fait, je pense que moi, j'arrive à tenir des allures à très haute intensité et à raccourcir ma foulée et à mettre beaucoup plus de fréquence d'un coup, malgré que je sois déjà à haute intensité.
Et je pense que ça, ça m'aide aujourd'hui sur les derniers 30 mètres pour passer Kajolcha.
Qui a la plus belle foulée entre vous deux, Aude et Jimmy ?
Parce que je précise quand même que Aude, t'es championne de France du 5000 mètres, un titre que Jimmy n'a jamais décroché pour l'instant.
Si, j'ai décroché deux fois.
Mais pas cette année.
Cette année, j'ai fait mieux que lui pour une fois.
Cette année, on s'était donné le pari de gagner en couple et de faire une belle photo avec nos deux médailles, mais j'ai merdé.
Premier jour, le pari était déjà...
Il courait le premier soir et c'était déjà mort.
Non mais blague à part...
T'estimes qu'elle a une plus belle foulée que toi ?
Ah largement, largement ouais.
C'est quoi qui fait la différence ?
Je pense que moi j'ai une foulée plus aérienne de base, bon ça après c'est un peu propre à chacun sur la façon de courir, mais peut-être qu'elle est plus belle mais moins efficace donc...
Il n'y a pas de note artistique.
Visiblement, elle est bien efficace quand même.
Oui, mais pas de la haie de championne du monde.
Donc, il y a encore un peu de travail.
Attends, tu n'as que 26 ans.
Tu as encore deux ans.
On a retrouvé une autre petite archive assez touchante, Jimmy.
C'était en 2015.
Tu es interviewé par la mairie de Boulogne-sur-Mer parce que tu es un jeune espoir du sport pour la ville.
Est-ce que tu la connais, Aude, cette archive ?
Je l'ai déjà revue hier.
Tu l'as revue hier ?
On en rigole.
Avec plaisir, on s'en remet une dose.
Je suis un vrai boulonnais.
Elle a pu boulonner.
et ça s'entend dans mon accent.
Je fais du football, de l'athlétisme.
Pour moi, ma plus belle récompense, ça serait de porter le maillot français.
Je m'en fous de finir champion de France, champion du monde.
Rien que de porter le maillot français et chanter l'hymne national, ce sera l'une des plus grandes fiertés.
Je m'en fous de finir champion du monde.
Je disais n'importe quoi.
Pour l'anecdote, c'était ma première interview, j'étais stressé comme pas possible.
Tu te donnes à 15 ans.
Ah ouais, ils sont venus chez moi, les caméras, j'étais complètement stressé.
En plus, je mets la montre de mon père, la chemise, je crois que je suis dans un endroit de fou, que je vais passer à la télé, etc.
Et ouais, j'étais vraiment stressé, je dis n'importe quoi à ce jour-là.
Je remarque un truc, c'est que t'avais beaucoup plus l'accent.
du Nord qu'aujourd'hui.
C'est un travail volontaire que tu as fait, de perdre cet accent ou pas du tout ?
Non, mais après, c'est aussi le fait de rencontrer une fille du Sud aussi.
Tu t'exprimes un peu mieux.
Et après, on est venu aussi vivre sur Paris.
Donc du coup, le fait de parler avec d'autres personnes, je pense que pendant cinq ans, tu perds un peu cet accent-là.
Et puis, je pense qu'aujourd'hui, je mange moins de patates qu'à l'époque parce que sur cette vidéo, on dirait que j'ai une patate chaude dans la bouche quand je parle.
Donc je pense que ça a aidé.
En tout cas, c'était une revanche aussi, cette victoire, Jimmy.
Cette victoire sur le 10 000 mètres, une revanche sur ceux qui t'ont critiqué.
Il y en a eu beaucoup.
Je pense à un certain David Douillet, qui t'avait reproché de célébrer ta 13e place au jeu de Paris en disant qu'on ne célébrait pas une 13e place, en gros.
Tu avais fait un tour de stade et il s'était un peu moqué en disant que ça ne se célèbre pas, une 13e place.
Est-ce que tu as le sentiment, et Aude aussi, la question s'adresse à toi, est-ce que tu as le sentiment que les gens, y compris certains sportifs de haut niveau, ...
sous-estiment le niveau d'implication que demande la course à pied ?
Sous-estiment un peu cette discipline ?
Je pense que dans chaque discipline, on peut être égoïste de sa propre discipline et avoir les yeux arrivés que sur notre petite personne et sur notre sport, sans se poser la question et sans connaître sur tous les autres sports l'implication que ça demande.
Et je pense qu'il faut parler et en tout cas...
avoir un avis critique sur son sport, mais pas sur les autres sports qu'on ne connaît pas, parce que c'est un manque de respect pour les personnes qui le pratiquent.
Tu l'avais mal pris, cette critique de Douillet ?
Totalement, parce que pour moi, il ne fallait pas comparer les sports.
Par exemple, dans le judo, en 13e place, ça ne vaut rien, parce qu'il n'y a que le podium qui compte.
Nous, dans notre sport, je l'ai dit et répété plusieurs fois, il y a l'aspect place-position et l'aspect chronométrique.
Donc nous, on peut...
S'entraîner, d'ailleurs on a de la chance, parce que sinon il n'y en a pas beaucoup qui pourraient être heureux, parce que s'il n'y a que les 1, 2, 3 qui peuvent être heureux, ce serait compliqué.
Et donc le fait d'avoir aussi des chronos, des objectifs de chrono dans ta carrière, ça te permet d'avoir des moments de joie, comme j'ai pu l'avoir sur cette finale des Jeux Olympiques, où mon rêve, quand je me suis mis à l'Atlée, c'était de passer sous les 27, et ce jour-là, je passe sous les 27, et donc je suis vraiment content.
Et puis pour la petite histoire, je me rappelle qu'à cette époque, Donc, il y avait beaucoup aussi de...
personnes qui se plaignaient des prix des places très chers.
Et donc, pour moi, il y avait des personnes aussi qui avaient mis un certain budget pour pouvoir assister à ce moment.
Et je me devais de faire au moins un tour d'honneur pour les remercier.
C'est ça qui est super intéressant.
C'est que tu dis, au JO, je passe pour la première fois sous les 27, je finis 13e.
Tu deviens champion du monde en faisant un moins bon temps.
donc c'est vrai que ça relativise aussi les classements par rapport à la dureté de l'entraînement la finale des Jeux c'était la finale la plus rapide de l'histoire pour le coup parce qu'il fait 13ème mais il bat le record olympique donc ça veut dire que si ce jour-là il n'y avait pas les 12 autres devant il aurait fait le record olympique et il aurait été le vainqueur le plus rapide de l'histoire, sauf que c'était un schéma de course là on le voit entre l'année dernière et cette année mais complètement opposé Et la préparation.
Voilà, la préparation.
Et ça montre vraiment le niveau qu'il avait réussi aussi à atteindre l'année dernière.
En fait, lui, l'année dernière, le jour des Jeux, il fait 13e.
Mais par rapport à ce qu'il a couru comme chrono, il est la meilleure version de lui-même à ce moment-là de sa carrière.
Et il bat le record de France de plus de 20 secondes.
Forcément, il y avait une victoire aussi là-dedans.
C'est la cruauté de ce sport.
Mais surtout, en fait, ce que les gens ne savent pas, c'est que j'étais blessé.
les deux derniers mois avant les Jeux et j'aurais pu renoncer aux Jeux, j'arrivais même pas à courir j'avais le pied qui est rentré comme ça je me posais la question est-ce que j'y vais, est-ce que j'y vais pas et les Jeux à domicile ça se refuse pas même si j'avais fait dernier, ça se refuse pas et donc le fait de faire mon record alors que j'ai abandonné 3-4 séances dans les deux semaines avant et que sur les 15 derniers jours j'ai couru peut-être 7 jours sur les 15 derniers jours quand je fais 26-58 je me dis wow incroyable !
Donc chacun son sport Personne n'a envie de faire un combat de judo contre David Douillet ici, mais en même temps David Douillet n'a pas envie d'aller courir un 10 000 avec vous deux.
Cela dit, cette critique de Douillet, elle est anecdotique, mais elle dit aussi quelque chose sur les résultats de l'équipe de France en athlétisme.
Et c'est vrai qu'il y a ce discours un peu de fond de la France n'est pas bonne en athlète, on n'a pas beaucoup de médailles, etc.
Bon, depuis ta victoire, ça a un peu changé, mais il y avait beaucoup ce discours-là.
Comment on explique qu'on est...
si peu de médailles en athlétisme par rapport à d'autres sports ?
Alors, moi, je pense que il faut regarder les finalistes, et du côté de Tokyo, il y en a eu beaucoup.
Je pense que ça fonctionne aussi par cycle, et que là, on a un cycle d'athlètes qui arrivent à maturité, et qui, enfin, on va quasiment tous se rapprocher proche des médailles.
Après, il y a un niveau aussi tellement concurrentiel qui fait qu'on ne peut pas tous être médaillés.
Après, je pense aussi qu'aujourd'hui, dans le demi-fond, pour notre discipline, on a beaucoup de personnes, et moi je les vois aujourd'hui, qui travaillent vraiment très très dur, et qui sont très très professionnels.
Et je pense qu'aussi dans les autres disciplines, ça commence à se rapprocher de ce professionnalisme, et donc des médailles, on va en faire.
Mais je pense encore qu'il faut que la culture de la GAN soit encore un peu plus implantée dans notre fédération.
T'as 28 ans, Jimmy.
Pour les JO de Los Angeles, t'auras 31 ans, si je calcule bien.
Est-ce que c'est encore assez jeune pour décrocher un titre olympique sur 10 000 mètres, 31 ans ?
Ah mais c'est l'âge parfait.
Moi, j'ai toujours dit, j'ai toujours dit de mes 28 ans, j'avais dit de mes 28 ans à quasi mes 35 ans, je serai à l'âge de ma maturité, au top du top.
Et je pense vraiment que ça va être mes meilleures années.
Enfin, c'est là maintenant, mes meilleures années.
C'est le rêve ultime, champion olympique ?
au-dessus encore de champion du monde ?
En fait, pour moi, c'est deux championnats différents.
Olympique, ça touche tous les sports et ça se concentre sur tous les sports pendant un certain moment.
Sauf que là, champion du monde au moment de l'athlétisme, c'est encore une autre chose.
Mais si je dois choisir, je pense que je préfère être champion olympique.
Si on doit miser sur quelqu'un, à ton avis, c'est sur Aude ou sur toi pour les JO ?
Je vais la laisser répondre.
Je suis désolée, mais on va miser sur lui.
Pourquoi ?
Moi, pour l'instant, être aux Jeux Olympiques, oui, ça, c'est un objectif.
Après, moi, pour l'instant, je n'ai pas passé ce cap.
Niveau européen, oui.
J'ai fait une finale au championnat d'Europe senior l'année dernière.
Là, ce niveau-là, je pense que ça y est, je suis dedans.
Le niveau mondial, c'est encore un petit cran au-dessus.
Et là, je travaille pour, d'ici un an, deux ans, vraiment, arriver à rejoindre ce niveau-là et pour, en 2028, être à ce niveau-là.
Mais je n'ai pas encore d'expérience au niveau mondial pour dire je vais aux Jeux Olympiques 2028, je vise une médaille.
Pour l'instant, c'est un rêve qui est trop loin.
Pour l'instant, l'idée, c'est avec la France, on a des critères qui sont quand même déjà assez difficiles pour aller aux Jeux Olympiques, pour faire partie de l'équipe de France Olympique.
Ça nécessite que tu sois suffisamment compétitif pour y aller, pour faire quelque chose, sinon on ne m'emmènera pas.
Donc moi, je vise déjà de viser une finale olympique à Los Angeles.
Ce serait déjà énorme pour moi.
Et puis, je suis quelqu'un qui marche étape par étape.
donc si cette étape là je la rejoins plus vite que prévu bah forcément je pourrais avoir d'autres idées derrière mais step by step quoi Jimmy tu crois en elle j'imagine, t'es son premier fan bien sûr, moi je la soutiens, je sais le travail qu'elle fait dans l'ombre et ce qu'elle explique d'ailleurs très bien c'est que parfois on peut vouloir voir que la gagne, que les podiums sauf qu'il y a beaucoup de travail, déjà rien que entre guillemets pour se qualifier aux Jeux Olympiques et encore après pour performer aux Jeux Olympiques c'est encore une autre histoire, mais il y a des gens qui travaillent très très dur, qui font des des sacrifices monumentaux.
pour, entre guillemets, je dis entre parenthèses, juste se qualifier aux Jeux Olympiques.
Et des fois, comme le commentaire de David Douillet, ça peut être un manque de respect, parce qu'on est les premiers à vouloir être champion du monde, champion olympique.
Nous, on ne fait pas semblant à l'entraînement, on ne fait pas semblant, et on voudrait avoir le meilleur résultat possible.
Et pour autant, Odd s'entraîne 12 fois par semaine, fait 130 kilomètres, autant que moi, elle a la même limite, plus dure que moi, pour atteindre le très haut niveau.
Et c'est moi qui vais être champion du monde alors qu'elle fait les efforts plus que moi presque.
Tu fais la transition parfaite.
On va maintenant parler de votre entraînement, Jimmy et Aude, parce que je pense que ça intéresse beaucoup de monde de savoir à quoi ressemble votre vie au quotidien, de savoir ce que ça implique comme travail pour en arriver à ce niveau.
Puis vous allez aussi pouvoir donner des conseils aux amateurs qui nous écoutent.
Pour commencer, c'est quoi une semaine type de Jimmy Gressier et d'autres claviers ?
Une semaine type, c'est 12 entraînements par semaine.
140-150 km par semaine quand je peux vraiment consacrer mon temps qu'à l'athlétisme.
Deux musculants la semaine.
Ok.
Deux séances, une de seuil, une de VMA.
Donc VMA, c'est une séance de vitesse, on va essayer de chercher la vitesse max.
Et Seuil, c'est une séance allure-course.
Ouais, voilà.
Et encore, moi, je...
Plus lent quand même que l'allure-course.
Parce qu'allure-course, c'est plus spécifique.
Et le Seuil, c'est plutôt...
Moi, j'essaye d'être à peu près à 4 de lactate au niveau physiologie.
Je sais pas si ça parle trop aux gens, mais en gros...
C'est le deuxième Seuil aérobien.
Allure-Seuil, c'est quand même une allure élevée, quoi.
Ouais, c'est quand même...
Toi, c'est quoi ton allure-seuil ?
Par exemple, moi, sur 10 kilomètres...
je cours à 2,42 au 1000 mètres quand je fais mon seuil j'essaie d'être à 2,55 pas plus rapide vraiment et ça me permet vraiment de contrôler et d'enchaîner tu traînes pour pouvoir enchaîner les semaines c'est une allure soutenue mais où il y a quand même de l'aisance dedans et où on n'est pas pris à la gorge et où il peut enchaîner deux séances d'intensité dans la semaine deux séances de muscu une séance de côte et deux sorties longues et le reste c'est du footing du footing Oui.
Tu ne fais pas de séance allure spécifique dans tes semaines ?
Que sur deux semaines, on va dire, deux ou trois semaines avant l'objectif, pour commencer à faire un rappel, mais pas toute l'année, sinon je me crame.
Et d'ailleurs, c'était le cas avant, et ce qui fait la différence aujourd'hui, c'est qu'aujourd'hui, je maîtrise beaucoup plus les choses, je vais beaucoup plus lent qu'à l'époque, et pour autant, je suis plus fort qu'avant.
Le footing, c'est quoi comme allure ?
On les fait ensemble, en général, c'est autour de 4h30.
je fais un peu moins de footing que lui par contre je fais pas autant de kilomètres et je comble avec du vélo ou du vélo elliptique qui est plus proche de la course à pied ça me permet d'avoir un peu moins de choc puisque vu que j'ai eu pas mal de pépins physiques je comble avec ça et ça me fait des semaines à 120-130 kilomètres plus 2-3 sessions à côté d'aérobie sur sport porté, ça c'est pas mal on s'entraîne de la même manière grosso modo je précise évidemment les amis qui nous écoutaient ce sont des athlètes de très haut niveau mondial, professionnel.
Un footing à 4,30, c'est une très mauvaise idée quand on est un athlète amateur qui ne court pas énormément.
Moi, je l'ai expérimenté, le footing à 4,30, avec Hugo.
Je me suis fait mal.
Mais comme quoi, footing à 4,30, ça veut dire que tu sais aussi courir lentement.
Il faut courir vite.
Le footing, il faut récupérer.
Pour moi, le footing, c'est aussi faire des bornes pour venir combler et faire, entre guillemets, un peu plus de kilométrage dans ta semaine.
Lequel de vous deux se fait le plus mal à l'entraînement ?
Ah bah là c'est moi, c'est sûr et certain.
Il n'a jamais rien.
Il a eu une blessure dans toute sa carrière, et encore même pas d'arrêt total course à pied par quelques jours.
Et moi j'ai eu quand même beaucoup de blessures.
J'ai eu quatre fractures de fatigue et une opération de pubalgie.
Donc moi j'ai bien donné à ce niveau-là.
Je prends pour nous deux, on va dire.
Comment tu arrives à éviter les blessures ?
La muscu, ça joue ?
La régularité dans la muscu ?
La muscu, l'écoute de soi-même.
Quand je suis fatigué, je ne culpabilise pas à dire à mon coach que j'ai besoin de dormir, j'ai besoin de me reposer.
Et puis, je pense le fait de profiter d'autres moments de vie à côté.
Et puis, l'hygiène de vie aussi.
Moi, je me couche quand même plutôt tôt.
J'essaye de bien manger sur les périodes où il faut bien manger.
Justement, vous mangez quoi au quotidien ?
Ça ressemble à quoi vos repas ?
En vacances, fast-food à fond.
On va dire en vacances, on se fait plaisir.
Il n'y a pas de limite.
Au quotidien, on essaie de manger équilibré.
Mais quelque chose d'assez simple.
Des glucides, des protéines et des légumes.
Vous vous pesez, vous faites attention à votre poids.
C'est un truc que vous surveillez ?
En vacances, non.
D'ailleurs, quand je remonte sur la balance, j'ai l'impression qu'elle ne fonctionne plus.
Mais sinon, on maîtrise quand même son poids pour avoir le bon rapport poids-puissance.
Et c'est hyper important.
Par exemple, si on perd beaucoup d'eau, on va le voir aussi.
Si on est trop affûté, on va se peser.
Par exemple, moi, quand je suis à 59 kilos, c'est mon poids où j'arrive aux championnats du monde.
Mais toute l'année, je suis plutôt à 61, 62.
Et ça, je vais le chercher vraiment pour les championnats du monde.
Fred, toi, à ton époque, je crois que le poids, c'était limite obsessionnel, non ?
Oui, moi aussi.
Non, je ne vais pas jusque-là.
C'est vrai qu'on se pesait aussi régulièrement.
Après, il y a eu une période où...
on n'était pas aussi bien formé que maintenant et le problème quand tu commences à regarder ton poids c'est que si tu perds du poids et que tu te sens plus performant du coup tu vas à l'étape d'après tu repères encore un kilo puis encore un puis encore un et là tu tombes dans une dérive mais heureusement ça dure qu'un temps si tu arrives à être bien entouré mais c'est vrai que le poids et la perte sur un 10 kg en athlétisme c'est lié.
Il y a de l'alcool de temps en temps ?
quasiment jamais.
Deux fois dans l'année grand max une fête exceptionnelle on va passer à la partie conseil pour les athlètes qui nous écoutent Aude, c'est quoi le secret le mieux gardé de Jimmy Gressier qu'il ne faut surtout pas révéler au monde entier pour progresser rapidement ?
Il dort énormément ça c'est une super réponse c'est vraiment un point fort chez lui, il a la chance la capacité d'arriver à dormir vraiment beaucoup et très bien et d'être combien d'heures par nuit en moyenne ?
En fait, il dort, je dirais, 9h déjà.
Mais sauf que si je ne le réveille pas, il peut dormir 12h en fait.
Ouais, je dors beaucoup.
C'est vraiment mon gros point fort, c'est que je suis capable d'avoir un mode on-off.
Peu importe ce qu'il s'est passé dans la journée, j'arrive dans le lit, en 5 minutes, je m'endors.
Et ça, c'est la meilleure des récupérations possibles.
Si là, je ne l'avais pas réveillé, on y serait, il dormait peut-être encore.
Là, je vois Charlotte et Fred qui viennent d'avoir un enfant.
Il y a quelques mois qu'ils sont là avec des étoiles dans les yeux.
Le sommeil !
Ah oui, 9h.
C'est 9 minutes en ce moment.
C'est du fractionné en ce moment.
On fait des séances.
Jimmy, s'il y avait un conseil le plus important pour progresser avant tous les autres, ce serait lequel ?
Maîtriser les choses.
Maîtriser son entraînement.
Savoir pourquoi on le fait aussi.
Pas se laisser entraîner bêtement.
Réfléchir à ce qu'on fait et programmer ses objectifs.
Et surtout à l'entraînement, il vaut mieux aller 5 secondes plus lent ...
Que 5 secondes plus rapide.
Quelle est la principale erreur que font les personnes qui commencent la course à pied ?
Peut-être de vouloir en faire trop tout de suite et de vouloir s'identifier trop à des athlètes de haut niveau parce qu'ils ont vu que sur les réseaux, tel athlète faisait tant de kilomètres et qu'il faut y aller étape par étape sur la quantité, les allures et la fréquence.
Et donc prendre le temps de se mettre dans la course à pied.
Et ça ne veut pas dire qu'un an plus tard, on ne pourra pas courir beaucoup plus vite.
beaucoup de kilomètres à la semaine, mais prendre le temps...
Moi, j'en ai deux.
Deux, vraiment, et je le vois avec mes amis qui commencent.
Tous ceux qui commencent la course à pied pensent que pour faire un entraînement réussi et pour avoir la satisfaction d'avoir fait quelque chose, ils vont à fond.
Il faut se mettre carpette, quoi.
Mais c'est pas possible.
Comment tu fais pour...
Tu commences, tu pars à fond et tu te dis demain, je vais y retourner ou après demain.
Mais non, si c'est trop dur, ton corps, ton esprit ne va pas vouloir y retourner.
Il vaut mieux se dire étape par étape, je commence mon premier footing, je fais...
2 km, après 4 km, 2-3 jours après, ainsi de suite, jusqu'à aller chercher un footing de 10 km.
Et l'allure, on s'en fout pour l'instant de l'allure.
Déjà courir, répéter les choses pendant quelques mois, courir, courir, le corps s'habitue.
Et surtout d'être bien chaussé.
Et d'ailleurs, chez Decathlon, on est bien...
Qui est mon son de sort.
Voilà, qui est mon son de sort.
Mais ces deux conseils-là, d'être bien chaussé et prendre le temps de monter en intensité et en volume, c'est hyper important.
Si on peut aller courir que deux fois dans la semaine, on fait quoi ?
Deux footings ?
Je pense au début, quand on commence deux footings, et ensuite quand on a commencé à courir de plus en plus, on peut faire un footing et un fractionné pour commencer.
Si on y va trois fois dans la semaine ?
Deux footings et un fractionné.
Et pour commencer en fractionné, tu conseilles quoi aux amateurs qui débutent ?
Des choses classiques, 15 fois 30-30, 12 fois...
Donc 15 fois 30 secondes...
d'activité, 30 secondes de récup.
Ouais, après des 12 fois une, des choses simples, en fait, où on ne se prend pas la tête et qu'on ne court que à la sensation.
Et qu'on peut faire aussi partout, sans nécessiter d'une piste ou d'une boucle forcément plate, sans vraiment regarder l'allure, mais un peu le...
Non, en style fartlek, tu t'adaptes l'allure à tes sensations et au terrain dans lequel tu te trouves, et au moins, c'est cool.
Et d'ailleurs, Aude est une très bonne coach pour l'histoire, vraiment, elle a commencé à entraîner sa sœur.
Sa sœur, elle venait en footing avec nous, on pouvait pas la promener entre guillemets, on était vraiment obligés presque de marcher à côté, j'abuse mais elle faisait peut-être le 10 km en une heure, Aude l'a entraînée, 6 mois après elle a fait 39,23 au Diborn.
39,30 c'est pareil.
C'est une réalité génétique dans la famille.
Ouais mais le promenant à l'abord elle a fait 42 sur le premier, mais on espérait qu'elle fasse 50 minutes ce jour-là, et elle a fait 42.
je l'ai livrée on avait une allure stable et puis elle s'est prise au jeu mais elle a commencé par s'entraîner deux fois semaine, trois fois et puis maintenant elle s'entraîne quand même six fois donc elle s'est pas blessée non une séance d'intensité que t'affectionnes particulièrement Jimmy pour préparer un 10K une séance vraiment clé pour moi 10 fois 1000 récup une minute tout à 2,38, 2,40 au bout du cinquième j'accélère sur 2,30 et le dernier je finis à 2,24 au 1000 ok et ça évidemment alors c'est ne pas reproduire chez vous mais par contre on peut reproduire cette séance avec évidemment des allures beaucoup plus basses par exemple ça c'est une spé c'est pas du coup du seuil c'est une spé je cours sur mes allures course au bout du cinquième j'accélère pour faire monter le lactate et ensuite resynthétiser sur le 1000 d'après en revenant sur mes allures course c'est hyper dur parce que t'as les jambes tellement gonflées et après faut continuer à courir sur tes allures.
course sur le 6ème, 7ème, 8ème, 9ème avant de réaccélérer sur le dernier 1000 et ça c'est ma séance vraiment préférée ça fait que 3 ans que je la fais, je la fais généralement 3 fois dans l'année avant les gros objectifs et elle est très bien parce que c'est 10 fois 1000 donc il y a un volume mais par contre les efforts sur lesquels je cours sont que entre guillemets 1000 mètres et ça permet de pas me cramer mentalement et de pouvoir aller suffisamment vite.
Pour passer sous les 40 minutes aux 10 kilomètres tu penses qu'il faut courir combien de kilomètres par semaine minimum ?
et faire combien de séances d'intensité ?
Je pense que Aude va répondre vu qu'elle a entraîné sa sœur pour le faire.
Moi, ma soeur, quand elle a fait ça, elle courait 40 à 50 kilomètres par semaine.
Donc, c'était quand même déjà mis à la course à pied.
Après, il n'y a pas de réponse clé là-dessus parce que ça va dépendre des capacités physiques de chacun.
Jimmy, quand il a commencé la course à pied, même moi, quand j'ai commencé, j'étais capable déjà de courir directement moins de 40 minutes.
Donc, j'aurais dit zéro.
Mais il faut trouver le...
Voilà, ça, ça va déprimer plein de gens qui nous écoutent.
Rassurez-vous, je ne suis pas dans ce cas-là.
Mon premier 10 bornes de ma vie que j'ai fait, premier 10 bornes, j'ai fait 33-23.
Mon premier 10 bornes.
Je suis parti avec un Kenyan.
Mais tu faisais du foot et tout.
Oui, bien sûr.
Il y avait quelque chose.
Non, mais moi, je faisais du sport.
Il y avait quelque chose derrière.
Mais bon, 33-23, sans faire d'entraînement course à pied spécifique, c'est quand même énorme.
Mais en plus, je suis parti comme un malade avec le Kenyan devant.
J'ai explosé au bout de 1000 mètres.
J'ai fait 33,23 sans carbone à l'époque.
Et vraiment, je courais très, très mal.
Mais je pense que c'est possible de faire moins de 40 minutes au deep board en faisant 30 kilomètres par semaine, mais ça va dépendre des capacités physiques de la personne.
Aussi peu d'entraînement, c'est quand même les capacités physiques qui vont orienter plus ou moins.
Une question qui s'adresse autant à vous, Aude et Jimmy, qu'à Fred.
Jusqu'à quel âge on peut progresser sur un 5 kilomètres ou un 10 kilomètres ?
Vas-y, Fred.
c'est une bonne question, ça dépend de ce que t'as fait auparavant, parce que pour moi progresser ça va être compliqué par exemple est-ce que tu penses que tu pourras courir moins de 29-50 km refaire mon chrono ça va quand même être chaud mais c'est un bel objectif, refaire ça à 45 ans moi je pense que oui je pense qu'en fait à partir du moment où t'arrives à avoir une consistance dans l'entraînement sans te blesser c'est ça la clé, c'est si tu te blesses par exemple avec ses enfants, il le disait tout à l'heure, ils dorent très mal donc en fait le...
S'il commence demain à reprendre un entraînement intensif avec un kilométrage élevé, il va se blesser, ça ne va faire que de le freiner.
Pour autant, s'il arrive à trouver une stabilité et à re-s'entraîner correctement, entre guillemets, avec les carbones aujourd'hui, qui déjà, ils gagnent 30 secondes par rapport à avant quasiment.
Je rebondis sur ce que tu dis.
Les chaussures carbone, avec plaque carbone, ça change vraiment les choses ?
En fait, ce qui change, on dit carbone parce que ça parle à tout le monde, mais c'est surtout la mousse aujourd'hui qui est plus réactive qu'avant.
Mais tu gagnes vraiment du temps.
Ah oui, oui.
À un niveau équivalent, tu gagnes vraiment du temps avec ces chaussures-là.
Il y a vraiment, avec ces chaussures-là, il y a quand même vraiment une économie de foulée et d'énergie et à tous les niveaux, je dirais, et encore même...
Même quand on court assez lentement ?
Bah oui, parce qu'en fait...
Si on court à 5 minutes 30 au kilomètre, ça a un intérêt de mettre des chaussures avec du carbone ?
Non seulement tu vas plus vite, mais en plus, t'as moins mal aux jambes.
la chaussure est court à ta place.
Donc en fait, tu vas être moins entamé à l'approche de la fin de course.
Et en fait, c'est presque une chaussure qu'au moins, tu as l'habitude d'avoir, on appelle ça avoir du pied en athlétisme.
En fait, les coureurs qui courent peu et qui courent lentement n'ont pas beaucoup de pieds.
En fait, la chaussure va compenser le fait de ne pas avoir de pied.
L'effet rebond.
Elle est d'autant plus utile.
Donc, vous êtes unanime que, quel que soit le niveau, ça peut être intéressant.
Vous, les chaussures, vous les mettez dans votre entraînement quotidien ?
Les chaussures carbone, je veux dire ?
Sur les séances rapides.
On ne les met pas en footing, mais par contre, quand on va faire du seuil, qu'on va faire de la VMA sur piste.
C'est vraiment notre chaussure d'utilisation quotidienne.
Dernière question, est-ce qu'il faut rechercher la motivation ou la discipline, Jimmy ?
Pour moi, les deux.
Mais pour moi, la discipline est plus importante, parce que la motivation, ça peut être « éphémère » , alors que la discipline, même quand ça ne va pas, tu te tiens à ce que tu t'es fixé, et ça t'aide.
Et pour moi, ce qui paye, ce n'est pas l'entraînement instantané, c'est vraiment l'entraînement sur des années, Moi, je suis champion du monde aujourd'hui, mais ça fait quatre ans qu'à l'entraînement, je suis entre guillemets monstreux, d'après les dires de mon coach.
Et même moi, ce que je vois en tant que chrono de ce que je produis à l'entraînement, pour autant, c'est que quatre ans après que je suis champion du monde et je ne suis pas plus fort qu'il y a quatre ans.
C'est juste que j'ai gardé la même discipline depuis quatre ans.
J'ai rajouté un petit peu au fur et à mesure.
Et ça fait de moi aujourd'hui un athlète plus complet, physiquement et au niveau de la maturité aussi.
Aude, discipline, motivation en un mot ?
Moi aussi, je dirais les deux, parce que l'un va prendre le relais de l'autre.
Quand il y a moins de motivation, c'est la discipline qui va faire qu'on continue à aller à l'entraînement.
Et ce qui va faire les exploits, c'est quand même la motivation.
Alors, comme vous êtes tous les deux ensemble dans SafePace, on va en profiter pour un petit quiz les amours.
Vous connaissez le concept.
Vous allez avoir des petites ardoises.
Je vais vous poser des questions avec Charlotte.
Et l'idée, ça va être de voir si vous vous connaissez vraiment bien.
C'est parti pour le quiz les amours.
C'est bon, vous avez vos petites ardoises, vos petits feutres.
On peut commencer.
Aude, Jimmy.
La principale qualité de Jimmy.
On n'a pas 50 minutes, Jimmy.
Il hésite pour sa propre qualité.
Aude hésite à la limite.
Aude a l'air de ne pas hésiter trop.
Allez, c'est bon.
Généreux, son mental.
C'est pas contradictoire, ça peut s'ajouter.
Ok.
Le principal défaut.
De Aude.
Jimmy est en train d'écrire un roman là.
Il y a six paragraphes.
Déclaration.
Une seule Jimmy, une seule.
Allez-y.
Trop cérébrale, beaucoup réfléchir.
C'est vrai, tu réfléchis trop ?
Ouais, moi j'ai quelqu'un qui...
Ouais c'est ça, en fait sympathique, donc je suis obligée de réfléchir beaucoup avant de dormir.
La principale qualité de Aude, du coup.
Vas-y.
Résilience, résilience !
C'est beau !
Alors là c'est un gros point les amours !
Et pour boucler la boucle, le principal défaut de Jimmy du coup maintenant, c'est dur d'en choisir un Aude ou il n'y en a qu'un seul ?
Non mais j'essaie de trouver un qui rassemble...
Un que tu trouves ?
Allez-y !
Aude Harmer !
prodormeur désorganisé.
Ça peut se rejoindre.
C'est vrai, t'es bordélique, Jimmy.
Tu cherches tout le temps quelque chose, quand même.
Combien de fois par jour tu me demandes où est-ce que c'est ça ?
Oui, non mais d'accord, mais...
On a huit valises chez nous.
Ça me rappelle quelqu'un, n'est-ce pas, Fred et Charlotte ?
Charlotte ?
C'est marrant parce qu'on se rejoint.
Peut-être que le côté cérébral, c'est plus féminin.
Le côté désorganisé, plus masculin.
C'est vrai.
Charlotte, vas-y.
Des questions précises sur...
des performances.
On va voir si vous vous connaissez vraiment bien, y compris au niveau sportif.
Aude, est-ce que tu peux me donner le chrono exact de Jimmy lorsqu'il a décroché son titre mondial en 10 000 mètres ?
Oula, je l'écris.
Elle est centième.
Oui !
C'est une bonne réponse.
28, 55, 77.
Je ne me rappelle pas du plus beau jour.
C'était l'élément le moins important de tout ce qui s'est passé ce jour-là.
Oui.
C'est beau ce que tu dis.
Question suivante.
Du coup, Jimmy, on va voir si tu connais bien Aude.
Est-ce que tu peux me donner son chrono exact pour son titre de championne de France de 5000 mètres ?
En combien j'ai gagné les France sur 5000 ?
Aïe.
Rapide, conne.
Fais gaffe, Jimmy, parce qu'elle, elle a trouvé le tien.
Je ne sais pas, mais normalement peut-être ça.
15-33, pas loin, pas loin, pas loin.
Ouais, t'es...
ça va.
Je te voyais encore plus râle.
Il est dans le bon sens.
T'as craqué dernière et il rate ça.
Petite question un peu sexy.
À choisir entre aller courir et passer un moment câlin sous la couette, que choisit Jimmy ?
Bon...
Je vais jeter un toast.
Vas-y, vas-y, vas-y.
Je vais jeter un toast aussi.
Allez-y.
Calin et après sourire.
Je pensais que t'aurais dit ça.
En même temps, elle m'aurait tué si je disais que...
C'est vrai, non mais c'est vrai, ça passe avant l'entraînement.
Non, c'est pas au même moment.
C'est pas incompatible en même temps.
C'est pas incompatible, ouais.
Le principal complexe de Jimmy.
On va lui donner trop d'indices non plus.
Je suis obligé.
Allez-y.
Aucun non-finish.
Mon finish.
A l'heure actuelle, je vois...
C'est pour ça que j'ai dit c'était.
C'était mon finish.
C'est vrai, t'as zéro complexe aujourd'hui.
C'est rare ça.
Si, j'avais un complexe, c'était mes dents quand j'étais plus jeune.
Je les ai refaites, j'ai de la chance, mais aujourd'hui, du coup, j'ai plus ce complexe.
Parce que t'avais des dents qui étaient un peu tordues ?
Quand j'étais petit, je me suis cassé les dents avec une canette.
le truc est passé entre eux, j'ai tiré et mes deux dents ici, elles étaient ouvertes, j'avais un trou et du coup ça a été mon complexe quand j'étais jeune et du coup quand j'ai pu, j'ai refait mes dents d'accord Jimmy, toi en sexe et le foot si Aude n'avait pas fait de l'athlétisme, dans quelle discipline aurait-elle excellé ?
il faut que tu répondes aussi Aude Ouais bah c'est compliqué là...
C'est pas forcément une discipline sportive, ça peut être une passion, genre le chant, la danse...
Ah bon ?
Dimi a plus d'idées, visiblement !
Apparemment...
T'as écrit quoi ?
L'écriture !
Ouais bah l'étude quoi !
Ouais bah tu m'as dit que tu voulais écrire un livre sur moi quand même !
C'était quoi du coup le premier mot que t'avais noté ?
Euh...
Ah le premier, oui !
Le vélo !
parce qu'elle roule quand même bien bon pas dans les descentes donc ça aurait été compliqué mais ça s'apprend on le voit avec Cassandre Bouran qui techniquement avant c'était compliqué et qui a bien progressé mais je ne sais pas nager ah non c'est pour ça que j'ai dit le vélo parce que sinon j'aurais adoré faire du triathlon ah ouais moi aussi j'aurais adoré être triathlète j'aurais ah bah moi je suis de la génération pourquoi vous trouvez ça stylé d'être triathlète ?
je sais pas les trois sports les transitions ouais c'est un c'est un sport Je trouve que c'est un beau soir.
Puis nous, je sais que la course à pied, on a fait déjà un sport difficile, mais alors le triathlon, c'est vraiment pour moi le summum de la difficulté.
Pour moi, c'est les trois sports les plus difficiles réunis en une épreuve et à travailler.
D'accord, comme ça leur fait plaisir.
Non, mais je le pense vraiment.
C'est vrai, c'est des warriors.
Ils se lèvent le matin, pendant que nous, on est en train de dormir.
Ils vont sauter dans la piscine, ils vont nager.
Derrière, après, ils font du vélo.
Après, derrière, ils font de la course à pied, mais ils ne font pas ça.
Tout ça le même jour, mais il y a quand même cette...
Mais si !
Mais pas tous les jours !
Il y a des jours...
En tout cas, moi je trouve que les 3 têtes c'est vraiment inspirant.
Tous les jours, sauf une fois peut-être.
Non, non, c'est tous les jours, mais après c'est pas comparable ce que tu fais.
Ouais, mais bon, vous c'est 35 heures quasiment par semaine au final.
On finit pas 10 fois 1000 à 2,27.
Ouais, mais ça, c'est propre à son niveau, parce que tu te mets autant de cartouches que moi ce jour-là dans ton niveau.
Jimmy, à ton avis, Aude préfère s'entraîner seule ou en groupe ?
En groupe.
Bon là, vous ne me racontez pas que tu es seule, ça te saoule.
C'est difficile quand même comme sport, et donc si on peut le partager, ça passe quand même toujours mieux.
Courir avec du monde, moi je sais que si je fais une séance toute seule ou si je la fais accompagnée par un entraîneur...
ou par un groupe d'entraînement, la séance ne sera pas du tout la même, mais même les chronos ne seront pas les mêmes.
Donc, plus de plaisir, ça passe mieux avec du monde.
Et enfin, la toute dernière question.
L'athlète que Jimmy admire le plus ?
Ça peut être n'importe quel sport.
N'importe quel sport.
L'athlète que Jimmy admire le plus ?
Vas-y.
Zizou.
Évidemment, Zizou, qui t'a félicité après ta victoire aux 10 000.
Ouais, il m'a envoyé son maillot, du coup.
qui est chez moi, je vais l'accrocher dans ma salle de muscu grâce à Dorian Dorian Louvet, ton pote qui a harcelé Zizou sur les maisons ils ont abusé quand même, je pense qu'ils n'avaient pas le choix sinon ils allaient essayer de trouver son adresse et aller le chercher eux-mêmes bon merci beaucoup Jimmy, merci beaucoup Aude c'était vraiment passionnant, c'était super de vous avoir je pense que les gens qui nous ont écoutés repartent avec plein de petits conseils à utiliser dans leur quotidien bravo encore pour ce sacre historique Bravo Aude !
pour ton titre sur le 5000 au championnat de France et puis on va continuer à vous suivre on vous souhaite le meilleur pour la suite merci les amis, merci beaucoup n'hésitez pas à vous abonner sur Safepace, sur toutes les plateformes et à laisser des petits commentaires pour nous dire ce que vous en avez pensé à très bientôt bye bye safe pace le podcast des sports d'endurance présenté par Hugo Clément
