Episode Transcript
L'humain est-il vraiment fait pour courir ?
Sommes-nous physiquement constitués pour courir vite, pour courir lentement, ou tout simplement pour marcher quand on se blesse en courant ?
N'est-ce pas finalement parce que nous ne sommes pas faits pour ça ?
Nous allons répondre à ces questions aujourd'hui.
« Safe Pace » , épisode 3, c'est parti !
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Et on retrouve l'équipe d'experts de SafePace.
Salut les amis, ça va ?
Salut Hugo !
Fred Belaubre, triple champion d'Europe de triathlon, Charlotte Morel, championne d'Ironman, et Hugo Tormento, double champion du monde de swimrun, il y a du niveau.
Avec nous aujourd'hui pour nous éclairer sur notre sujet « L'humain est-il fait pour courir ?
» , deux invités qui vont nous apprendre plein de choses.
Gilles Bérillon, bonjour.
Bonjour Hugo.
Vous êtes paléo-anthropologue au CNRS, spécialiste de la préhistoire, et en particulier de la manière dont les premiers humains se déplaçaient.
Est-ce que nos ancêtres couraient déjà ?
Vous allez nous répondre.
Aymeric Vervarde, salut !
Salut !
Ça va ?
C'est nickel !
Merci d'être là.
Vous êtes kiné spécialisé dans le sport, plus connu sous le nom de M-Ton Kiné sur Instagram, où vous êtes suivi par 230 000 personnes quand même.
On va avoir besoin de vos lumières, notamment pour parler des blessures en course à pied.
Ça intéresse, j'en suis sûr, les gens qui nous écoutent.
Première question Aymeric, est-ce que vous recevez beaucoup de patients qui se blessent en courant ?
Oui, vraiment énormément.
C'est peut-être dans le sport l'un des motifs de consultation que j'ai le plus.
Ça va être surtout des douleurs de genoux, un petit peu de douleurs au niveau du pied, et même sur les douleurs de genoux, il y a plein de choses qui peuvent redécancher ces douleurs, mais ouais, c'est classique.
Le numéro 1, c'est quoi ?
Je dirais ce qu'on appellerait le syndrome rotulien, c'est l'articulation du genou qui est sensible.
Et en numéro 2, je le dis parce que le nom est connu, c'est l'essuie-glace, qu'on a beaucoup sur les douleurs de genoux.
Là, je vois une team qui acquiesce.
Je vois une team d'experts.
Alors c'est quoi l'essuie-glace ?
Une astuclase, c'est une douleur qu'on va voir sur la face externe, donc sur l'extérieur du genou.
un tout petit peu au-dessus qui va apparaître quand il y a un petit coussinet graisseux qui en théorie est là pour limiter les frictions, va devenir sensible.
En général, quand on a un peu trop fort augmenté le volume de course à pied, et c'est des douleurs qu'on retrouve vraiment pendant longtemps, qui peuvent mettre du temps à passer si on ne module pas son volume d'entraînement.
C'est handicapant pour les coureurs.
Ça vous est déjà arrivé ?
Je valide, j'ai coché.
J'ai coché les suites de glace.
Pendant que tu étais pas au niveau ?
Bonne galère, j'avoue, ça met du temps à partir.
Après, la pratique du vélo et de la course à pied, ça peut aussi déclencher des essuie-glaces.
On ne sait plus si c'est à cause du vélo ou à cause de la course à pied.
C'est là la complexité de la blessure.
Charlotte et Hugo, pareil, vous avez déjà eu des blessures liées à la course à pied ?
Moi, pareil, j'ai déjà eu l'essuie-glace.
C'est une des blessures qui a été la plus longue à passer.
J'ai vraiment galéré.
J'ai tout essayé, actus ponctu, le renfort.
Et puis, comme dit Fred, on essaie de modifier la position de ses cales.
On ne sait plus d'où ça vient, si c'est les chaussures course à pied, la position vélo.
donc c'était assez pénible.
pareil Hugo j'imagine moi je pensais y échapper jusqu'à novembre dernier ah donc les gens qui nous écoutent peuvent se rassurer on peut être sportif de haut niveau faire des super performances et avoir des blessures récurrentes en course à pied on va reparler des blessures en course à pied parce que c'est évidemment lié avec notre sujet du jour mais d'abord on va commencer par le commencement Gilles on a plein de questions pour vous vous vous en doutez on entend souvent dire que l'être humain est fait pour marcher et pas pour courir.
C'est une idée reçue qui est assez répandue.
Quand on dit « oui, moi, je fais de la course à pied » , beaucoup de gens répondent « tu sais qu'on n'est pas fait pour ça, on est fait pour marcher, pas pour courir » .
Qu'est-ce que vous en pensez ?
On est fait pour les deux.
C'est-à-dire que dans l'histoire humaine, on a toujours couru ?
On a toujours couru et les primates non-humains, aujourd'hui, courent aussi, à leur manière.
Donc, nos ancêtres communs couraient forcément.
Les primates non-humains, c'est-à-dire les chimpanzés, les gorilles, les orang-outans, les macaques, pas pour moi.
Voilà, tout ce qui fait...
Quand est-ce qu'on a commencé à courir, nous les humains ?
Est-ce qu'on arrive à dater ça ?
Alors, ça dépend de quelle course vous voulez parler.
Alors, la course à pied, c'est-à-dire d'avoir à un moment donné les deux pieds qui ne sont pas en contact avec le sol, c'est ça la course ?
C'est la particularité de la course humaine aujourd'hui, c'est la seule course parmi les primates qui se fait en décollant les pieds.
Les autres primates, en principe, ne décollent pas les pieds, ou alors de manière très occasionnelle.
D'accord, parce qu'il faut préciser que nous sommes des primates.
Ça peut en surprendre certains, mais l'être humain, on est des singes en fait.
D'accord.
Et donc, on est les seuls à avoir ce type de course un peu aérienne.
Un peu aérienne, absolument.
D'accord.
Qu'est-ce qu'on sait de la manière de courir de nos ancêtres ?
Est-ce qu'on sait pourquoi ils couraient déjà ?
Est-ce qu'ils couraient par plaisir comme on le fait aujourd'hui ?
Ou est-ce que c'était essentiellement pour chasser, fuir des prédateurs ?
Dans mon langage à moi, en tout cas, la course, elle sert à une chose, à accélérer, à aller plus vite d'un point à un autre.
Donc, elle est motivée par diverses choses.
Ça peut être une prédation.
être attaqué, agressé, ou ça peut être être soi-même prédateur pour aller agresser une proie.
Est-ce qu'on est constitué pour courir ?
Qu'est-ce que dit notre anatomie sur ce point-là ?
Tous les primates, tous les singes et les humains sont faits d'une manière ou d'une autre pour courir puisqu'ils le font.
Donc la question c'est quel type de course sont-ils capables de réaliser ?
Nous les humains, on est capables de réaliser toute une gamme de courses.
On choisit la vitesse à laquelle on court.
Une vitesse minimale qui nous oblige finalement à marcher, et puis une vitesse maximale, à chacun son rythme.
Donc tout dépend de la vitesse à laquelle vous voulez vous déplacer et la durée pendant laquelle vous souhaitez vous déplacer un petit peu plus rapidement.
Vous m'avez expliqué en préparant l'interview qu'on a quand même des caractéristiques anatomiques, notamment le talon et certains tendons.
notamment le tendon d'Achille particulièrement développé, Aymeric, je pars sous votre contrôle, qui nous donne des facilités à courir tel qu'on le fait.
Oui, alors le tendon d'Achille, et ce n'est pas uniquement, de mon point de vue d'anatomiste et de spécialiste de primates, c'est le tendon d'Achille et l'ensemble d'autres traits anatomiques ou caractères anatomiques.
Parce que le tendon d'Achille, on le connaît chez les macaques et les babois.
Et donc, il est présent depuis toujours, en fait, dans notre histoire évolutive.
Il a disparu chez les chimpanzés et les gorilles, ils n'en ont pas, mais chez nous, il existe depuis toujours.
Donc, c'est le tendon plus d'autres espèces.
Ce qui est intéressant avec le tendon d'Achille et ce qu'on a sous la plante des pieds, qu'on appelle la ponevrose plantaire, c'est une combinaison de tissus qui sont capables d'accumuler de l'énergie et de la restituer.
D'accord.
Et ça, ça ne coûte rien.
Oui.
Ça coûte.
pas d'énergie et c'est à partir du moment où ça ne coûte pas d'énergie qu'on parle de course d'endurance parce qu'elle nous permet de courir plus longtemps.
Alors justement vous m'avez expliqué que notre capacité à l'endurance elle est assez unique dans le monde des mammifères en tout cas la plupart des autres mammifères nous battent au sprint je pense aux guépards au lion aux chevaux etc on n'a aucune chance face à eux sur une courte distance en revanche vous m'avez dit que sur de l'endurance longue on les bat tous Sans exception.
Oui.
Ça, ça paraît incroyable.
Après, il faut peut-être relativiser, parce qu'expérimentalement, on ne s'est pas amusé à courir à côté d'un guépard.
Mais le fait est, c'est que nous, on a cette capacité à gérer notre effort sur la durée, ce qui n'est pas forcément le cas.
de ces autres mammifères.
Donc, voilà.
Qu'est-ce qui nous différencie là-dessus ?
C'est quoi ?
C'est la capacité à réguler notre température ?
C'est la capacité à nous projeter, à savoir pourquoi on fait la chose, et sur la durée, en fait.
Un guépard, il va avoir certainement une stratégie de chasse, mais elle ne va pas être à une heure, à deux heures, à trois heures, ou plus.
Donc, c'est des limites cognitives.
Ce sont des limites cognitives.
Plus que physiques.
En tout cas, la première, elle est forcément cognitive.
ensuite physique, là, il faudrait le démontrer expérimentalement.
Mais déjà, on ne peut pas faire de l'expérimentation sur un guépard, on ne peut pas le faire sur un tapis, ce ne sont pas des choses qui se font comme ça.
Non, mais ça peut se faire sur certains animaux.
Dommage parce qu'on a un tapis ici pour l'interview tapis qui arrive tout à l'heure.
Avec certains animaux, moi-même, je travaille avec des primates et on a pu les faire courir ou marcher sur tapis.
Il court en quadrupédie, il décolle en quadrupédie.
Tout à l'heure, je parlais de bipédie.
Mais il court en quadrupédie sans aucun problème, comme les chevaux, du trot, du galop.
Il y a des études anthropologiques qui ont été menées sur cette question, notamment une qui a été publiée en 2007 dans la revue Sportsmed, et qui expliquait par exemple qu'un cheval pouvait galoper sur une dizaine de kilomètres, et donc sur 10 kilomètres, il n'y a pas de match, il va beaucoup plus vite que nous.
Par contre, dès 20 km, 30 km, il n'arrive pas à maintenir son galop et donc il redescend à la vitesse du trop.
Et là, sur cette vitesse du trop, un bon trailer, un bon coureur de fond va plus vite, plus longtemps qu'un cheval.
C'est vrai que ça paraît dingue dit comme ça.
Là, la limite, elle est aussi en termes de thermorégulation.
Tant que vous courez, vous échauffez votre corps, vous grillez l'énergie, donc forcément la température augmente du corps et il faut l'évacuer.
Nous, on a cette capacité à évacuer.
via la transpiration.
Donc, ce n'est pas un défaut de transpirer.
Petit message entre parenthèses.
C'est un atout.
Voilà, c'est plutôt un atout.
Nous, on a ça.
Effectivement, un animal poilu n'a pas cette capacité à transpirer comme nous, on peut l'avoir.
Donc, à partir de là, sa température corporelle augmente et au bout d'un moment, ça ne peut pas durer.
Il n'y a plus de carburant et c'est terminé.
Le moteur chauffe.
Surtout quand il fait chaud, du coup, où là, la différence est assez importante.
Aymeric a une réaction sur ce que nous explique Gilles, sur le fait qu'on est visiblement constitué physiquement pour courir longtemps.
Alors je suis assez d'accord avec cette décision-là.
La notion de tendon a été hyper pertinente, parce qu'il faut vraiment voir ça comme un ressort, et un tendon c'est cette capacité qu'il va avoir à emmagasiner de l'énergie lorsqu'on pose le pied au sol pour pouvoir la restituer.
On a l'arche interne, alors on a plus ou moins des pieds plats ou des pieds creux chez les individus, mais qui a aussi ce même rôle lorsque le pied se pose, elle va...
s'ouvrir et elle doit avoir cette capacité ensuite à restituer d'énergie.
Et c'est pour ça que lorsqu'on se met debout et qu'on monte sur la pointe des pieds, la forme du mollet, en fait, la partie vraiment du corps musculaire, est très haute et vous avez vraiment un tendon qui est très large et qui descend très bas, parce que justement, il y a ce rôle-là.
Et il y a une autre capacité que tous les humains ont, enfin, que tous les vivants, pardon, que les humains peuvent développer, c'est la capacité à renforcer nos structures.
Et nous, par l'entraînement, On va être capable d'entraîner nos tendons, nos fibres musculaires, pour pouvoir augmenter les distances qu'on va être capable de parcourir.
Aujourd'hui, une personne non entraînée, elle va avoir du mal à courir 4 heures sans se blesser ou se faire mal, mais dès qu'on commence à s'entraîner régulièrement, de courir plusieurs heures, tous les tissus du corps vont s'adapter, et ça va nous permettre comme ça d'augmenter aussi, sur de l'endurance, voire même de l'ultra-endurance, la durée de l'effort qu'on peut faire avant d'arriver à la blessure.
Gilles ?
La capacité à l'endurance s'est développée avec les premiers hominidés, ce qu'on appelle les hominidés, c'est-à-dire les premiers hommes, qui nous ressemblaient plus ou moins.
C'était il y a combien de millions d'années, ça ?
La capacité à l'endurance, d'un point de vue purement anatomique, c'est avec les premiers humains.
Les premiers humains, c'est un peu après 3 millions d'années, 2,8 millions d'années.
C'était quelle espèce humaine à cette époque-là ?
Ce qu'on appelle les Homo habilis ou Homo rudolfensis.
D'accord.
Les tout premiers humains qu'on ne trouve qu'en Afrique de l'Est et Afrique australe.
D'accord.
Donc, nos ancêtres couraient déjà il y a plus de 3 millions d'années.
Donc, ils ont la structure anatomique.
Je parlais de voûte plantaire, effectivement, le tendon et la ponevrose plantaire.
Je pense que s'il y a une voûte plantaire, pour justement restituer cette énergie, elle est présente à ces périodes-là, par exemple.
Est-ce que le fait de courir nous a aidé à dominer le monde ?
Ça a certainement été un atout pour survivre, oui.
À partir du moment où il faut se nourrir...
C'est une notion vraiment de...
C'est comme ça qu'on le conçoit.
Après, on a...
Le problème dans nos sciences, c'est qu'on n'a pas la possibilité de remonter dans le monde pour vérifier.
On ne peut pas faire un time-lapse pour revenir à 3 millions d'années.
Voilà, il y a des cadres théoriques, disons, avec lesquels on s'inscrit.
C'est comme ça qu'on raisonne.
Il y a une théorie qui s'appelle la théorie du coureur de fond.
J'aimerais bien avoir votre avis là-dessus.
Selon cette théorie, certains caractères évolutifs de l'être humain peuvent s'expliquer par une adaptation à la course de fond.
En gros, le fait qu'on puisse courir longtemps nous aurait aidé à développer notre intelligence et à dominer le monde.
Par exemple...
Cette capacité à l'endurance, elle nous aurait permis de couvrir plus d'espace dans notre recherche de nourriture et nous aurait ensuite permis de pratiquer la chasse à l'épuisement, c'est-à-dire de traquer pendant très longtemps des animaux qui vont plus vite que nous, mais à force de les traquer, ils finissent par s'épuiser, puis arriver à fuir, et donc on peut les capturer et les manger.
Qu'est-ce que vous en pensez de cette théorie du coureur de fond, Gilles ?
C'est cette théorie qui est à l'origine, qui a permis pour la première fois, de proposer que la spécificité humaine est la cause d'endurance.
Donc, il y a deux et quelques millions d'années, les premiers humains sont là et leur réussite, c'est la course d'endurance.
Emric, ça me paraît cohérent par rapport à, par exemple, la vitesse.
Là où la vitesse, ça va demander un travail qui est beaucoup plus spécifique de force et d'explosivité.
Et autant l'endurance, en faisant de l'endurance, on va pouvoir continuer de se développer.
Autant le travail sur des coureurs qui vont faire plutôt du 100 mètres ou du 400 mètres.
demande de courir évidemment mais demande aussi beaucoup de renforcement musculaire associé et des coureurs de 100 à 400 m donc des vraiment distances très courtes sont des gens très forts très puissants sont capables de soulever des charges très lourdes nous on les voit courir très vite mais en fait ce sont vraiment un capital musculaire et autant il ya des millions d'années je l'imagine bien courir longtemps autant je les vois pas soulever des troncs d'arbre dans le but de se renforcer dans un but de potentiellement être plus explosif donc même d'un point de vue Qu'est-ce qu'on a mis en place pour se développer ?
Juste courir plus permet de courir plus longtemps.
Mais si on veut être très rapide ou très explosif, ça demande du renforcement à côté qui me paraît moins naturel.
Fred, entre une séance rapide et une séance d'endurance, tu préfères quoi ?
Soulever des troncs d'arbre ?
Voilà, toi tu as un physique un peu similaire à celui d'Emeric, des gros biceps.
Voilà, pour ceux qui nous écoutent qui n'ont pas l'image, bon, Emeric est très costaud, Fred aussi est très costaud à sa manière.
Tu préfères quoi ?
Une grosse séance de vitesse ou une grosse séance d'endurance ?
Ben non, mais moi c'est vrai que les soulevés des poids ça va être compliqué, donc par défaut, je vais aller vers l'endurance, tu vois.
Mais ça me parle parce qu'on parle aussi d'anatomie, on a évoqué l'énergie gratuite qu'on appelle en course à pied, le fait d'avoir cet effet rebond, cet effet ressort, et on essaye de même le développer chez les coureurs.
Donc ça fait sens aussi sur les entraînements, à essayer de capitaliser sur cette énergie gratuite pour optimiser l'endurance, l'économie de course.
Toi Charlotte, tu es spécialiste du long distance en triathlon, donc plutôt distance Ironman.
Est-ce que tu as choisi les longues distances ?
Parce que tu as des capacités, des prédispositions sur la longue distance, l'endurance finalement, plutôt que le sprint.
C'est vrai que j'ai fait longtemps du court distance et je me suis dirigée vers le long parce que j'avais plus de qualités sur l'endurance, la résistance musculaire.
Mais comme le dit Aymeric, j'ai aussi travaillé le renforcement musculaire qui m'a permis de développer mon endurance et ma résistance sur la longueur de l'effort.
donc je pense que à l'entraînement les deux restent reste lié.
Dans une certaine mesure, c'est un bon point ça, parce qu'en fait on ne peut pas être très très bon en endurance sans un moment aussi chercher à tamponner notre vitesse maximale.
On peut faire toute l'endurance qu'on veut, si de toute façon à un moment donné on n'est pas capable de courir à 23 à l'heure, ça ne va pas le faire.
Gilles ?
Oui, vous lisez par le haut et regardez vers le bas, moi je lis par le bas et je remonte.
Et en fait, ces questions de renforcement, elles sont hyper pertinentes, hyper importantes, mais elles ne se posent pas forcément pour les préhistoriques.
Nous, on est dans une chaise, dans un lit, dans un baby, machin, et on glande jusqu'à ce qu'on ait...
On fait du sport quand on est ado, mais grosso modo, on glande jusqu'à l'adolescence.
Et quand on réfléchit et qu'on se dit « Ah, je peux peut-être faire un peu plus que ça » , on a déjà perdu 14 ans, en fait.
d'activité physique.
Super intéressant ce que vous dites là.
Et en milieu naturel, parce que nous, nous sommes des animaux d'un milieu artificiel, en milieu naturel, ce n'est pas du tout comme ça que les choses se passent.
Donc, les gens sont sollicités en permanence, ils portent du poids en permanence, ils portent des poutres, des poutres de bois, ils portent tout un tas de choses.
Et la question ne se pose pas tout à fait comme ça.
Par contre, effectivement, quand on veut atteindre ce niveau de performance, certainement qu'il faut accélérer.
Vous m'avez dit juste avant, on peut faire autant de sport qu'on veut aujourd'hui dans notre milieu artificiel, on ne sera jamais autant sollicité physiquement que les humains de la préhistoire qui vivaient en milieu naturel.
C'est-à-dire que dans un milieu artificiel, avec les villes, des chaises, des moyens de transport, forcément, on utilise moins notre corps que nos ancêtres.
Oui, absolument.
Il y a un autre élément qui est pertinent, c'est aussi l'importance de l'activité physique pendant toute la période de développement de l'enfant.
Et c'est-à-dire que d'un point de vue tendineux, d'un point de vue des disques intervertébraux ou même de la capacité respiratoire, ce qu'on fait pendant l'enfance permet de développer les tissus.
On sait que les enfants, par exemple, qui pratiquent une activité physique ont des disques intervertébraux en général qui sont ensuite plus épais, plus résistants, donc en meilleure santé, que ceux qui ne vont pas le faire.
Et ça, c'est quelque chose qui, une fois qu'on arrive à 20 ans, même si, comme vous le dites, on fait tout le sport qu'on veut, on ne pourra pas rattraper ce qu'on a fait ou ce qu'on n'a pas fait pendant la croissance.
D'où l'importance de faire faire du sport à ses enfants, même si parfois il y a des réticences, si c'est difficile de les motiver, c'est quand même vachement important.
Il faut de l'activité, il faut aussi doser, parce qu'on voit très bien, une activité poussée très tôt peut avoir aussi des impacts plutôt négatifs.
Notre espèce, Gilles, elle a quel âge, Homo sapiens ?
Nous, on a quel âge en fait ?
Les homo sapiens, c'est 300 000 ans.
D'accord, on a à peu près 300 000 ans.
Pendant combien d'années on a été nomades et vraiment immergés dans le milieu naturel sur ces 300 000 ans ?
Dans le milieu naturel, jusqu'à il y a quelques dizaines, 10-12 000 ans à peu près.
D'accord, donc pendant la quasi-totalité de notre histoire, on a été dans le milieu naturel.
Oui, on a conquis le monde à pied, probablement sans chaussures pendant très longtemps.
Est-ce que...
Du coup, aujourd'hui, on garde notre corps qui nous a servi, le même corps qui nous a servi pendant quasiment 300 000 ans à nous déplacer en permanence, à être très actif.
Oui, on garde les mêmes bases, oui, absolument.
Donc on a un mode de vie qui n'est pas du tout adapté à notre corps, finalement, si je comprends bien.
On a un corps qui est fait pour bouger et on ne bouge plus.
On a un mode de vie, exactement.
Est-ce qu'on commence à avoir justement des adaptations dans l'autre sens ?
Évolutive dans l'autre sens.
Évolutive dans l'autre sens.
Malheureusement.
Non, non, non.
Les adaptations sont plutôt des blessures, des pathologies, des problèmes de posture.
Mais on ne peut pas parler réellement d'adaptation, parce que ça vaut le temps de la vie de la personne.
Mais la descendance n'en hérite pas.
On va reparler de la sédentarité et des blessures.
Mais je voudrais d'abord qu'on aborde une question passionnante, c'est à quelle vitesse couraient les hommes préhistoriques ?
Je vous ai posé la question, Gilles.
avant l'émission, et vous m'avez envoyé une étude qui est juste hallucinante, une étude scientifique que j'ai là sous les yeux, qui a été publiée en 2006.
Et donc, c'est une étude qui a été publiée dans le journal de l'évolution humaine, qui est un journal très respecté.
Et ils ont trouvé, ces chercheurs, des traces de pieds humains fossilisés en Australie, qui dateraient environ de 20 000 ans avant notre époque.
Et en analysant l'écartement...
entre les différentes traces et en estimant la taille des hommes d'il y a 20 000 ans, ils ont réussi à calculer la vitesse de course de ces hommes, en l'occurrence de ces aborigènes d'Australie d'il y a 20 000 ans.
À votre avis, à quelle vitesse le plus rapide...
Alors Gilles, vous répondez pas parce que vous connaissez la réponse.
À votre avis, à quelle vitesse le plus rapide de ces hommes préhistoriques courait ?
Ce qu'il y a, c'est qu'on a nos référentiels.
Justement, à partir de vos référentiels, à votre avis, c'est quoi ?
22 km heure.
22 km heure pour Charlotte.
Si tu dis que c'est impressionnant, c'est peut-être plus que...
Mais sur combien de distances ?
En fait, c'est des traces qui font quelques centaines de mètres, quelques dizaines ou quelques centaines de mètres.
Donc ça peut être du sprint.
Oui, parce que s'il y a un lion derrière, c'est quand même pas la même.
Donc 22, Charlotte, tu dis ?
Oui, plus que ça, si c'est du sprint, je dirais même au-delà de 25.
Au-delà de 25 ?
Allez, 30.
Emric ?
30, ça me paraît beaucoup, non.
Ouais, je dirais...
Allez, pour ne pas dire 25, je vais dire 22.
22.
C'est un peu vague.
Eh bien, la trace la plus rapide qui a été analysée fait état d'une vitesse pour l'un de ces aborigènes de 37 km heure.
Et tout ça pieds nus, avec une lance à la main, a priori.
Alors, on a contacté avec l'équipe de SafePace les auteurs de cette étude, qui depuis ont revu un tout petit peu leurs estimations, un tout petit peu à la baisse.
On serait plutôt...
à peu près autour des 35 km heure, ce qui reste énorme.
Juste pour qu'on ait un point de comparaison, la vitesse record du Schoenbolt sur 100 mètres en 2009, donc le record du monde sur 100 mètres, avec des chaussures modernes sur une piste d'athléisme, c'était 37,5 km heure.
Donc, on peut en déduire que les humains de l'époque, en sprint, dans les mêmes conditions qu'aujourd'hui, auraient probablement couru plus rapidement qu'Uschoenbolt.
Une réaction à ça, Charlotte ?
C'est impressionnant.
Tu entends, on en connaît.
Hugo, qu'est-ce que ça t'inspire pour les prochaines courses de swimrun ?
Charlotte et Fred, il ne faut pas hésiter.
Dès qu'il sort, on le met à courir, direct.
Pas de chaise.
Tu parles de l'heureux événement que Charlotte et Fred attendent pour quelques semaines.
Il aurait fallu mettre un lion derrière Usain Bolt pour voir s'il arrivait à courir encore plus vite.
Je ne sais pas s'il y avait des lions en Australie.
Je ne sais pas si c'est scientifiquement fondé.
Gilles, juste une réaction sur ces chiffres qui paraissent juste un...
incroyable.
Oui, c'est très surprenant.
Mais voilà, nous, on est habitués à avoir des morphologies un peu atypiques, quand on regarde derrière nous.
Donc, des morphologies, des os, des squelettes, une morphologie globale qui permet de proposer quand même des individus souvent assez robustes, très musculeux, donc avec une puissance bien supérieure aux ménés mortels aujourd'hui.
Sachant qu'on a estimé, ce 37 km heure, que c'était un homme, ils ont même estimé le poids de cet homme c'est vraiment passionnant, entre 64 et 66 kilos t'es dedans Fred ?
donc c'est le gabarit de Fred 37 km heure ok, ils ont estimé c'était un homme adulte mais ils ont aussi étudié des traces de femmes adultes notamment une femme qui courait ici à 21 km heure une autre à 29 km heure des traces d'enfants aussi entre 4 et 8 ans ...
qui allait plus lentement, on est autour de 10 km heure, mais c'est vraiment dingue.
Et il y a même une info qui est juste hallucinante, c'est qu'ils ont retrouvé les traces d'un humain unijambiste, qui n'avait plus qu'une seule jambe, et bien il a quand même des pointes à 21 km heure, à une jambe.
Donc il bondissait à une jambe, vous me regardez comme si j'inventais, je vous jure que je n'invente pas.
Gilles, vous me confirmez que ce journal, c'est un journal sérieux.
Oui, c'est le journal de l'évolution humaine.
C'est pas un petit blog ?
Non, c'est pas un petit blog.
La question des hommes versus femmes, il faut juste être un peu critique sur ça.
C'est juste une question de stature estimée à partir des longueurs de pied.
Donc vous pouvez avoir des petits hommes et des grandes femmes, et inversement.
Par contre, avec les enfants, là, il y a des petits traits morphologiques qui permettent de distinguer ce qui est fini, entre guillemets, dans le sens adulte, de ce qu'il n'est pas dans le sens enfant.
Effectivement, ils précisent dans l'étude que c'est que des estimations, et qu'on ne peut jamais être sûr, vu qu'on n'était pas là pour mesurer.
Mais en tout cas, ça donne une idée.
37 km heure, 29 pour un autre, 21 pour un autre, 32, 26.
C'est vraiment des chiffres impressionnants.
Alors après, évidemment, il y en a qui courent plus lentement, mais il y avait visiblement des Usain Bolt qui étaient Déjà en Australie, il y a 20 000 ans.
Charlotte, toi, tu as repéré une info historique.
Alors là, on fait un bond un peu en avant.
On n'est plus dans l'après-histoire, on est dans l'histoire.
Une info historique que je ne connaissais pas, c'est que la course à pied a déjà été interdite.
Exactement, c'était pendant l'Empire romain, en 393 avant Jésus-Christ, sous le règne de l'empereur Théodose.
Et il estimait que la course à pied était une pratique païenne pour les barbares.
Et il avait donc interdit cette pratique pendant l'Empire romain.
Carrément.
D'accord.
Heureusement, ça n'a pas duré longtemps, parce que c'était seulement une petite période de l'Antiquité.
Parce que la course à pied, c'était vraiment au cœur des premiers Jeux Olympiques organisés dans la Grèce antique.
Exactement.
Les premiers Jeux antiques ont eu lieu en 776 avant Jésus-Christ.
Tous les quatre ans, c'est de là que sont tirés les Jeux Olympiques modernes.
Et à l'origine de ces Jeux, il n'y avait qu'une seule épreuve qui était la course à pied.
Donc, c'était un des piliers fondateurs des JO.
Il n'y avait que la course à pied ?
Au tout premier JO, il n'y avait pas lancé de javelot, disque, tout ça.
C'est d'autres.
C'est arrivé dans un second temps, la boxe, la lutte, le lancé de disque, qui sont venus s'ajouter à la course à pied.
Mais finalement, c'est la course à pied qui était la première discipline olympique.
Une réaction, Gilles, à cette info ?
Incroyable !
Aymeric, vous êtes kiné spécialisé dans le sport, donc les blessures liées à la course à pied, vous connaissez ça par cœur.
Parce que bon, certes, on est fait pour courir, on l'a vu avec Gilles, mais pas n'importe comment.
C'est ça ce que je dis.
À quoi il faut faire attention, notamment quand on commence la course à pied, pour les gens qui nous écoutent et qui se mettent à la course à pied, quelles erreurs il faut éviter ?
Je pense que l'erreur numéro une est… Je pense que vraiment une grande partie de mes patients à la fond, c'est le volume d'entraînement qu'on va commencer à faire.
D'accord.
Le piège de la course à pied, c'est qu'on a tous un peu déjà couru, c'est assez facile à faire, c'est intuitif, je mets une paire de baskets, j'y vais.
Et souvent, on se base même un peu trop sur nos anciennes performances.
À l'époque, je faisais des 10 km, à l'époque je courais une demi-heure sans problème.
Ça a l'air de parler à Gilles.
Gilles acquiesce.
Et donc, quand on va reprendre, on va un peu se baser sur ça.
Je faisais une demi-heure, allez, je vais faire 25 minutes.
Et puis, je suis motivé, une bonne résolution, c'est la rentrée, il fait beau, la raison peut être variée, et on s'y remet.
Et en réalité, moi, quand je discute avec mes patients, parce que quand ils viennent me voir, malheureusement, souvent, ils sont déjà blessés, et que je les questionne un peu sur, ok, on est parti de où et jusqu'où vous êtes allés avant que la douleur apparaisse, les volumes sont trop importants, on a tendance à sous-estimer, je trouve, l'effet cumulé des petites séances.
Et quand je dis à des patients, là, on va courir 5 minutes et on rentre à la maison, ils me disent, mais c'est pas efficace.
Alors, en fait, tout dépend pourquoi.
C'est pas efficace, mais en tout cas pour vos tendons, ça va déjà avoir un effet.
Il faut parer du principe que quand on court, en une minute, on fait entre 160 à 180 pas.
Donc en fait, courir 10 minutes, c'est quand même déjà 1800 impacts au niveau de votre corps.
C'est pas mauvais cet impact, votre corps va s'y adapter, s'y habituer.
Mais 1800 impacts, c'est beaucoup plus que éro quand on est un peu sédentaire.
Donc pour moi, l'erreur numéro une, c'est ça.
C'est reprendre trop vite, reprendre trop fort.
Et c'est comme ça qu'on se déclenche les différentes douleurs.
Qu'est-ce que vous en pensez, coach ?
René Charlotte, vous êtes coach en plus d'être athlète.
Le principe fondamental de la progressivité qui s'applique à toute activité sportive.
Et il y aura aussi après d'autres conseils, je pense.
On peut résumer ça par ne pas y aller comme un bourrin.
En général, c'est vrai qu'on voit des athlètes qui arrivent et disent j'ai mon marathon dans trois mois, j'ai pas couru depuis six mois, il faut que je m'y mette à fond.
Donc c'est un peu le truc à éviter.
Et surtout, c'est facile d'être motivé au début quand on est frais.
Le plus dur, c'est d'avoir l'endurance dans la motivation aussi.
Et donc, quand on est trop motivé au début, on en fait trop.
Est-ce que c'est inévitable de se blesser quand on fait de la course à pied ?
Non, ce n'est pas inévitable.
Parce qu'on entend beaucoup ça.
On entend beaucoup le discours qui est de dire, finalement, est-ce que c'est vraiment bon pour la santé de faire de la course à pied ?
On finit forcément par avoir mal aux genoux, par avoir des problèmes de tendons, de machins.
J'ai même entendu, ça aggrave les rides.
Parce qu'avec les à-coups, ça fait...
tomber la peau et ça aggrave les risques.
On a tous vu cette photo de nous où on pensait être trop bien et en fait c'est au moment où le pied tape au sol et toute notre...
Est-ce que c'est vrai ça Aymeric ?
Est-ce que c'est vrai qu'on est obligé de se faire du mal ?
Non, c'est pas du tout vrai.
Et une fois encore, il faut différencier le sport santé du sport compétition.
Là on a des super athlètes à la table aujourd'hui.
Je parle de vous Gilles évidemment, et de moi.
Et c'est deux choses différentes.
Le sport santé, c'est excellent et comme je l'ai dit en tout début d'épisode, le corps va s'adapter.
Donc, ces impacts-là ils sont bons pour le corps et Quel que soit le tissu, vos tendons, vos muscles, votre cartilage, ça peut se renforcer.
Par contre, plus on va viser la performance, un marathon dans trois mois, une compétition, un Ironman, plus il va falloir fortement augmenter le volume et se rapprocher de la limite de mon corps.
Et ce qui est compliqué, c'est qu'aujourd'hui, il y a un patient qui va être en face de moi, personne ne me dit, ok, il peut courir chaque semaine 22,4 km sans se blesser, mais s'il court 22,5, c'est là que la douleur va apparaître.
Et ça, je ne les ai pas, ces infos-là.
Donc ça va être du...
Essais, erreurs, restez progressif.
Donc plus on a des objectifs difficiles, plus on augmente la probabilité de se faire mal parce qu'on essaie d'en faire toujours un peu plus.
Mais quelqu'un qui veut juste être en bonne santé, bouger pour se faire du bien, il peut se permettre d'être beaucoup plus doux et beaucoup plus lent sur sa montée en quantité de course, en volume, en distance ou en vitesse.
Et comme ça, il réduit la probabilité de se faire mal ou de se blesser.
Est-ce qu'on vieillit plus vite alors quand on court, notamment au niveau de la peau ?
Est-ce que ça détend la peau ?
Au niveau cutané, je vais botter en tout parce que vraiment, j'y connais rien.
Par contre, d'un point de vue vieillissement sur tous les autres tissus, c'est plutôt l'effet inverse.
C'est-à-dire que le sport, quel qu'il soit, a un effet protecteur sur l'intégralité des tissus.
Cardiaque, pulmonaire, tendineux, musculaire, même au niveau du cerveau.
Au niveau des os, on sait que courir met de l'impact et ça, ça renforce les os.
Si on prend l'extrême opposée...
de la course à pied, donc de mettre de l'impact, c'est de ne pas en mettre c'est quoi ?
La sédentarité mais encore mieux c'est dans l'espace et on sait que les astronautes qui n'ont même pas la gravité pour mettre un peu de poids sur leur corps ils ont une déminéralisation, ils ont leur corps qui s'affaiblit, évidemment une fonte musculaire donc le sport, quel qu'il soit est bon, mais chaque sport va demander de la progression, là on a des triathlètes, donc évidemment natation au vélo, il y a moins d'impact donc les douleurs en lien avec ça vont être un peu plus basses mais on peut avoir d'autres douleurs Gilles, est-ce que dans les ossements qu'on retrouve, on arrive à détecter des blessures qui pourraient être liées à une pratique physique intense ?
Non, on les rattache rarement à une pratique...
Vous voyez des fractures, j'imagine ?
Oui, on a des fractures consolidées, on a effectivement de l'usure de manière générale, mais ça peut arriver, oui, des fractures.
Maintenant, c'est extrêmement rare et on n'a pas les éléments pour conclure.
Et sur l'espérance de vie de nos ancêtres, est-ce qu'on a une idée des premiers homo sapiens, par exemple, il y a 300 000 ans, combien d'années ils vivaient ?
Ils devaient déjà être vieux à 40 ans.
Ah oui ?
Et alors, comment on explique ce vieillissement ?
Comment on explique ce vieillissement ?
Non, mais usés, c'est juste la vie qui était comme ça.
C'est pas physiologiquement, ils étaient armés, mais ça devait pas être la même vie qu'aujourd'hui.
Et vous avez pris les mots magiques, là ?
Arthrose, vieillissement, osteoporose, tout ça ?
On entend souvent que quand il y a beaucoup d'intensité, beaucoup de course à pied, il y a souvent des problématiques d'arthrose derrière.
Est-ce que c'est vérifié ?
Dans ma population, ce qui est sûr, c'est que le sport, quel qu'il soit, a un effet protecteur, mais avec ce qu'on appelle un peu une courbe en U.
Ne pas faire de sport est plutôt néfaste pour la santé, surtout avec nos modes de vie très sédentaires.
Plus on va augmenter le volume sportif, plus on va avoir d'effets positifs.
Il y a un moment donné où plus on va continuer, moins on va avoir ces effets positifs et on va avoir...
les conséquences d'un excès de sport.
Cette fois, la limite, il y a...
La limite, elle est compliquée parce qu'en fait, elle dépend de l'individu, de sa capacité de récupération.
Vous qui avez été athlète élite, vous le savez, qu'à un moment donné, vous avez des tels volumes d'entraînement chaque semaine que vous ne pouvez plus optimiser ça.
Et en fait, c'est plus optimiser votre récupération.
Et ça dépend aussi du mode de vie.
C'est-à-dire que la plupart des gens, vous voyez qu'ils ont leur travail à côté, le stress, les transports, les enfants et compagnie.
Et donc, il y a des fois, quand des gens ont un peu de temps à disposition et qui font déjà beaucoup de sport ?
Ils ont plus d'intérêt pour leur santé à investir ce temps dans de la récupération ou dans du repos que dans une heure supplémentaire qui va les faire passer de 12 heures d'entraînement à 13 heures d'entraînement.
Et par contre, ça évolue en fonction de notre âge.
Plus on vieillit, moins on récupère bien.
Mais aussi, au sein de la même année, en fonction de si je suis malade, de si je suis plus ou moins stressé, de ma charge de travail et compagnie, ça, ça évolue.
Et des fois, j'ai des patients qui, d'ailleurs, me disent « Aymeric, je ne comprends pas.
Je n'ai pas changé ma charge d'entraînement et je me suis blessé.
» il y a eu le déménagement, il y a la tata qui est malade, il y a l'enfant qui a eu ceci, cela.
Donc, sa capacité de récupération a diminué.
Et c'est ça qui fait que la blessure est apparue.
Il n'y avait pas de déménagement.
C'est pas préhistorique.
Ça a réglé ce problème.
Emric, est-ce qu'il y a un nombre maximum de compétitions ultra dans une vie ?
Je sais, par exemple, d'Ironman.
Je sais que chez les boxeurs, on dit qu'il ne faut pas dépasser deux ou trois KO dans une carrière professionnelle.
Est-ce qu'il ne faut pas dépasser dans une vie 5 Ironman, 10 Ironman, 10 Ultra Trail ?
C'est une question qui est délicate parce que tout dépend comment on s'y prépare et quelle est la performance qu'on va viser sur cet Ironman.
Il y a une différence entre terminer un Ironman et vouloir gagner un Ironman.
Et vraiment, le volume d'entraînement, et je pense que là-dessus, vous me rejoignez, et ce que ça demande en termes d'investissement, c'est vraiment du simple au quadruple, j'imagine.
Et puis, comme tu l'as dit, si tu recherches un chrono, tu vas flirter en permanence avec les limites de la blessure, alors que Si c'est finir, t'es presque dans le sport santé, t'as pas de pression, tu soins une petite douleur arrivée et tu lèves le pied.
Quand ça va mieux, tu reprends l'entraînement, t'es plus à l'aise.
Je me tendance à dire que par contre, les sports d'endurance sont peut-être ceux où on peut encaisser le plus de volume avant de vraiment surutiliser notre corps avec ses effets négatifs par rapport à l'inverse des sports d'impact avec les coups comme à la boxe où là, il y a des vrais risques de saignement au niveau du cerveau ou alors des sports de force.
comme des altérophiles qui vont chercher des forces maximales en permanence.
Et c'est comme ça qu'on se retrouve avec des gens qui sont capables de faire un marathon par jour pendant je ne sais combien de mois et qui n'ont quasiment pas de douleur en fait.
Emery, est-ce que tu aimes courir ?
Oui.
Oui ?
Ben ça tombe bien.
Non, on va faire des pompes.
Non, on va courir.
Ça va être l'heure de l'interview de tapis, qui est un moment important dans SafePace.
Le concept, il est très simple.
Tu vas aller sur un tapis de course qui est juste derrière.
Je vais te poser des questions en rapport avec le sujet qu'on a abordé aujourd'hui.
En cas de bonne réponse, la vitesse reste la même.
Tu peux courir tranquille.
À chaque mauvaise réponse...
C'est Gilles qui me remplace.
Non, Gilles ne te remplacera pas.
Il te regardera.
Et à chaque mauvaise réponse, la vitesse va augmenter.
C'est moi qui choisirai l'augmentation de la vitesse.
On va voir ça.
Je te laisse aller t'échauffer.
Notre partenaire Oka t'a préparé les nouvelles Clifton 10 avec lesquelles tu vas pouvoir courir.
Ça devrait t'aider à passer ce test-là.
Je te laisse aller t'équiper et je te retrouve dans 5 minutes quand tu seras échauffé.
Pendant qu'Emerick s'échauffe, Gilles, je crois que Fred, tu avais une question.
Oui, en fait, il y a quelque chose qui m'interpelle.
Le fait que, OK, c'est vrai que maintenant, on est habitué, on marche et on court de manière bipodale.
À deux pieds, quoi.
Donc, à deux pieds.
On a beaucoup parlé des primates qui, eux, se déplacent encore quand ils veulent aller vite à quatre pattes.
À quel moment l'humain a décidé de choisir cette stratégie de courir et marcher à deux pieds ?
Pourtant, on s'est levé, quoi.
Oui, c'est la question qui anime toute notre communauté.
Les primates sont tous bipèdes.
Chimpanzees, gorilles, peuvent marcher à deux pieds.
Tous capables.
Tous nos plus proches parents sont capables de se déplacer en bipédie.
Donc, la conclusion...
dans le cadre de l'évolution, de la théorie de l'évolution des espèces, c'est que notre ancêtre commun était capable de se déplacer en bipède de manière occasionnelle.
Ils le font aujourd'hui de manière occasionnelle, alors que nous, on le fait de manière naturelle, quasi permanente, mais ils sont capables de le faire.
Donc la question, ce n'est pas tout à fait à partir de quand on s'est redressé, c'est à partir de quand on a choisi cette stratégie de bipédie comme préférentielle dans nos modes de déplacement.
À partir de quand, du coup ?
À partir de 7 millions d'années.
D'accord.
Et pourquoi ?
Il y a plusieurs théories.
Une capacité à porter, transporter des charges, transporter des enfants.
Le bilan énergétique, la lippédie peut être considérée comme énergétiquement plus favorable à la survie de l'asple.
On a bien compris, Gilles, qu'on est fait pour courir depuis toujours, depuis nos ancêtres.
Ce qui est sûr, c'est qu'on n'est pas fait, en revanche, pour rester sédentaire.
Et aujourd'hui, c'est le...
Gros fléau peut-être de santé publique avec la malbouffe, la sédentarité.
Quelles conséquences ça a sur notre santé et sur notre espèce aujourd'hui ?
L'activité c'est quelque chose d'essentiel pour la santé.
L'activité physique est essentielle au renouvellement cellulaire, quel que soit le type de cellule, qu'elle soit musculaire, tendineuse, ligamentaire ou osseuse.
Sachant que les êtres humains commencent à vieillir physiologiquement à partir d'une pointe d'animalé.
L'activité permet de reculer un peu cette détente.
L'activité permet de...
Par exemple, les cellules du cerveau ne se renouvellent pas.
Donc, si vous ne les activez pas, si vous ne les maintenez pas actives, eh bien, forcément, il y a un vieillissement qui se met en route.
C'est plus complexe que ça, évidemment.
Et c'est la même logique.
Donc, c'est clair.
Non seulement on est fait pour courir, mais en plus, c'est conseillé de faire du sport, en tout cas, d'être le plus actif possible pour mieux vieillir et rester en meilleure santé.
Absolument.
C'est bon.
On a la validation du spécialiste.
On le sait.
Bon, je pense que Emric est chaud.
Ça va ?
T'es prêt ?
T'as fini ?
Je suis bouillant.
Allez, c'est l'heure de l'interview tapis.
Est-ce que les choppements s'est bien passé ?
C'était nickel.
Bon, je vous rappelle le concept rapidement.
Je vais vous poser des questions qui sont liées à notre thème du jour.
Culture sportive, culture générale.
Si vous trouvez la bonne réponse, la vitesse ne bouge pas.
Donc là, on est à 10 km heure, c'est la vitesse footing.
Vous pouvez rester à 10 km heure si les réponses sont bonnes.
Si les réponses ne sont pas bonnes, ça va augmenter petit à petit.
Ok.
Et on va voir jusqu'où vous tenez.
Parfait, ça me va.
On est parti ?
On est parti.
Allez, en quelle année a été créé le marathon de Paris ?
C'est archi...
J'ai oublié.
Il ne faut pas que je prenne trop de temps pour répondre.
Non.
1975.
Mais c'est impressionnant.
C'est pas ça.
Alors, 1976, mais je l'accorde.
Je l'accorde, je l'accorde.
Incroyable, bravo.
Merci, merci.
Bon, ça va se corser.
Combien de kilomètres ?
L'Américain Dean Carnazez a couru sans s'arrêter ni dormir à 50 km près.
300.
560 km.
Il a couru pendant 80 heures et 44 minutes sans s'arrêter.
Ça fait 3-4 jours, ça.
Ouais.
Sans s'arrêter, 560 km.
Donc là, c'est la durée de l'interview, c'est 3-4 jours, ça ?
Non.
C'est une mauvaise réponse.
On passe à 11 km heure.
Quel est l'âge de Fred Belobre, notre expert de Sykes Face ?
Il est vieux, il est vieux.
Ouais, je dirais...
On a dit que la course à pied, ça vieillissait un peu les traits.
Il m'excusera si je le vieillis.
Allez, 38.
Oh, c'est sympa, c'est sympa, mais c'est une mauvaise réponse.
Il a 45 ans.
45 ?
Je l'ai voulu être sympa.
Ça augmente.
C'est ça, prendre un 45.
On est bon.
Allez.
Qu'est-ce qu'une tendinite calcanéenne ?
Ah, ça, c'est facile.
Tendinite, aussi appelée tendinopathie, c'est en général une douleur ou une inflammation en lien avec le tendon d'Achille, qu'on appelle aussi le tendon du calcanéum.
Très bien.
Très bien.
Je suis assez sûr de moi.
Ça aurait été inquiétant si vous répondiez à côté.
Je rajoute une question qui n'est pas dans le plan.
Qu'est-ce qu'on appelle le syndrome du cinéma ?
Pas mal.
Le syndrome du cinéma, c'est une douleur qu'on va avoir plutôt sur l'avant du genou, qu'on va ressentir quand on a des positions immobiles prolongées, donc cinéma ou en voiture.
En général, c'est plutôt en lien avec un syndrome rotulien, une douleur au niveau du cartilage du genou.
Il est bon.
Il est bon.
Combien y a-t-il de kinés en France ?
À 10 000 près.
À 50 000 ?
109 000 en 2025, âge moyen 38 ans, 52% de femmes.
Désolé pour mes collègues.
C'était une mauvaise réponse.
On passe à 13.
Une question qui n'est pas dans le quiz mais qui m'intéresse.
C'est quoi votre pire souvenir avec un patient ?
Je pense qu'en réalité les pires souvenirs, c'est les patients sur lesquels on n'arrive pas à poser un diagnostic.
Le patient qui a des douleurs et on a beau faire toutes les techniques, on ne trouve pas pourquoi il va mal.
Et en vrai c'est le plus frustrant en tant que thérapeute parce que même si on met toute l'énergie pour les aider, on n'arrive pas à savoir ce qu'ils ont.
C'est ça le plus dur.
Et le plus chelou ?
Le plus jelou ça va être des patients par exemple, ils viennent pour...
Une douleur d'épaule, je m'occupe de son épaule, pendant que je touche son épaule, il me dit « Waouh, ça me déclenche un truc dans le pied » .
Je regarde son pied et je me dis « Ah, j'ai mal à la hanche » .
Ça part dans tous les sens des poids comme ça.
Là, on est complètement perdu et on se dit « Il n'y a aucun lien anatomique cohérent » .
Question suivante.
En quelle année le statut de masseur kinésithérapeute a-t-il été officiellement créé en France ?
Ça me dit qu'il s'est beaucoup développé post-secondaire mondiale.
Je dirais 1947.
1946, mais encore une fois, je vous l'accorde.
avec une nouvelle profession qui a été créée dans la perspective de reconstruction du pays après la seconde guerre mondiale.
Plus difficile.
Ok.
Qui est le ministre de la santé actuel ?
Le pire, c'est que j'ai une telle absence de culture géopolitique que je ne peux même pas donner un nom hasard.
J'ai absolument aucune idée.
Bon, alors je vous rassure, je pense que pas beaucoup de Français le connaissent.
C'est Yannick Nöder.
En attendant, c'est une mauvaise réponse.
Et ça augmente.
On est à 15 km heure, Améric.
Très bien de battement par minute.
On est monté, on est resté à 152.
152 ?
Un peu, mais...
C'est stable.
Il est résistant, le Kinect.
Ça me sert un peu.
Quel est le record du monde de marathon dans la catégorie des plus de 85 ans ?
À 10 minutes près.
Un quart et demi.
Beaucoup plus rapide que ça.
3h56min38s.
Le Canadien Ed Wiltlock, marathon de Toronto en 2016 dans la catégorie des plus de 85 ans.
C'est énorme.
Chapeau, Ed.
Respect.
Ça fait mieux que sur mon premier marathon.
On augmente encore.
Vous avez mis 4 heures sur le premier.
On est maintenant à 16 km heure.
Il va plus falloir augmenter trop là.
Faut se concentrer.
Je s'articule de moins en moins.
Allez, on se concentre.
Comment a été baptisé le célèbre fossile de femme australopithèque découvert en Éthiopie dans les années 70 ?
Lucie ?
Bonne réponse !
Lucie, dont le fossile a été daté à plus de 3 millions d'années.
On ne sait pas en revanche à quelle vitesse elle pourrait.
Éplez-moi, sans faire de fautes et en une seule fois, kinésithérapeute.
K-I-N-E-S-I-T-H-E-R-A-P-I-E.
Non, il y a un I qui traînait, pas du tout.
C'est un E, pas un I.
P-E-U-T-E.
Non, non, c'est pas bon.
C'est pas une kinésithérapie ?
Kinésithérapeute, c'est une I.
Non, non, il fallait mieux écouter la question.
Je ne pardonne pas.
On passe à 18 km heure.
Combien de muscles dans le corps humain ?
C'est beaucoup, c'est 532.
639.
On va monter à 20.
On va voir si ça tient, le dernier palier.
Attention, c'est un tapis qui peut monter beaucoup plus.
Ça va ?
Ouais ouais !
Nickel !
Votre métier de kiné, il vous plaît ?
C'est vous votre jeu de journaliste !
Ouais bah là le moins cher !
Non !
Là moi je profite à fond !
Quelle est la proportion d'eau dans le corps humain ?
80 !
60% ?
C'est déjà beaucoup !
Bravo !
On est sur un arrêt à 20 km heure !
20 km heure, Emeric, bravo, parce que franchement, il fallait déjà tenir jusque-là pour un effort total quand même de 22 minutes avec l'échauffement.
Sacré test VMA, là.
Je n'avais jamais fait avec des réponses aux questions, c'est original.
C'est dur de se concentrer quand on court.
À kinésithérapie, en théorie.
J'y arrive.
Bravo, en tout cas, on va se mettre là-bas avec nos copains.
Bon, bravo, Emeric, on peut l'applaudir.
Bravo, Emeric !
Une serviette, quand même.
Impressionnant !
Ouais, à tous les niveaux, t'étais impressionnant.
Gilles, vous regrettez du coup de ne pas avoir fait l'interview tapis ?
Un petit peu.
Mais si vous aviez les réponses ?
Pas toutes ?
Pas toutes.
Lucie quand même.
Oui.
Ah Lucie !
Lucie, on se fait inquiéter, si le spécialiste de la préhistoire n'avait pas l'infos.
Si, le nombre de muscles, j'étais pas loin.
Ouais.
Hugo ?
ton analyse de champion du monde de swimrun sur la performance de Emric je transpire bien mais ça on a compris que c'était une bonne chose pour l'endurance moi je suis impressionné en tout cas par ta culture globale bravo bravo bravo félicitations Emric, merci beaucoup Gilles Bérion et Emric d'être venu nous voir aujourd'hui, on a vraiment appris plein de choses perso, toutes les infos sur la préhistoire, sur notre capacité à l'endurance, c'était vraiment passionnant, Emric on peut vous retrouver sur Instagram vous donner plein de conseils aux sportifs c'est le compte Mtonkine n'hésitez pas à vous abonner, franchement on apprend plein de trucs surtout quand on a plein de petits bobos liés à la course à pied, moi ces derniers temps ça vient beaucoup dans mon fil et à chaque fois je me dis des conseils pour bien réparer les genoux les articulations en tout genre etc c'est passionnant Gilles Bérion, merci pour votre éclairage merci les amis et merci à vous surtout d'avoir écouté et regardé Safe Pace, on espère que ça vous a plu autant qu'à nous et à très vite pour un prochain numéro, bye bye Sous Merci.