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CES AMATEURS QUI S'ENTRAÎNENT COMME DES PROS ! Avec Marine Leleu et Félix Bour

Episode Transcript

Safe Pace, le podcast des sports d'endurance, présenté par Hugo Clément.

Ils sont sportifs, amateurs, mais ils s'entraînent parfois plus de 15 heures par semaine.

Comment font-ils pour conjuguer leur vie sociale, leur boulot avec leur passion sportive ?

Jusqu'où un amateur peut-il aller dans la performance ?

Comment ont fait les anciens amateurs qui sont devenus pros sur le tard ?

On va répondre à toutes ces questions aujourd'hui.

Safe Pace !

C'est parti !

Comme chaque semaine, on retrouve l'équipe d'experts de Safe Pace, Hugo Tormento, double champion du monde de swimrun.

Ça le fait rire.

Ça le fait rire.

Fred Belovre, triple champion d'Europe de triathlon.

Charlotte Morel, championne d'Ironman.

Salut l'équipe, j'espère que vous êtes en forme.

Visiblement, oui.

En tout cas, Hugo, ça a l'air d'aller au top.

Avec nous aujourd'hui, deux invités qu'on est ravis de recevoir.

Salut Marine Leleu.

Bonjour.

Bienvenue dans Safe Pace.

Tu as 33 ans, tu es coach sportive, influenceuse, blogueuse, vidéaste.

Tu es sportive amateur, mais tu t'entraînes comme une pro, je pense qu'on peut le dire.

Et cette passion prend énormément de place dans ta vie.

En 2018, tu es devenue la première Française à terminer l'Enduroman, c'est ça ?

Je l'ai bien dit ?

Oui.

Un triathlon de l'extrême, on va en parler juste après.

Tu partages ton quotidien de sportif sur les réseaux sociaux et tu es aujourd'hui une des personnalités les plus suivies en France sur cette thématique des sports d'endurance.

Oui, oui, c'est le cas, c'est le cas.

C'est vrai ?

Avec plus de 400 000 abonnés sur Instagram.

Merci beaucoup d'être là, Marine.

Félix Bourg, bienvenue dans Safe Pace.

Bonjour.

Toi, tu es athlète professionnel depuis 2018.

Tu as 31 ans, ancien champion de France du 10 000 mètres sur piste, du 10 km sur route, avec un record de 27 minutes et 42 secondes.

27, 27.

27, 27, ça s'est amélioré depuis.

Tu performes aussi en cross-country et sur la distance marathon avec un record de 2h06 et 46 secondes.

Là, je suis bon.

Ça t'a valu une qualification JO de Paris sur marathon auquel tu as participé.

Et bien sûr, tu fais partie des meilleurs Français aujourd'hui.

Merci beaucoup d'être dans Safe Pace.

On va commencer par essayer de comparer votre quotidien entre une sportive amateur et un sportif pro.

Marine, tu as fait 9 marathons, 5 Alpha Ironman, 5 Ironman, 1 Enduroman combien d'heures par semaine tu t'entraînes pour faire tout ça ?

déjà les chiffres je sais jamais 3 mois exactement ce que j'ai fait j'ai dit au hasard les courses je les ai dit vraiment au hasard on a pas du tout fait de recherche je pense qu'on est bon sur les chiffres les heures d'entraînement par semaine ça dépend vachement ce qui est différent avec mon quotidien c'est qu'aucune journée se ressemble vraiment il y a des moments je travaille donc comme je suis coach sportif je peux coacher toute la matinée Merci.

L'après-midi, des fois, pas du tout.

Des fois aussi avec la création de contenu, ça me prend aussi du temps.

Mais je n'ai pas vraiment de programme de planning.

Là, sur ma prépa Ironman, j'ai fait des semaines des fois à 24 heures.

Ah oui, quand même.

Ce qui est quand même pas mal.

Donc quand je dis que tu t'entraînes comme une pro, je n'exagère pas.

Mais par contre, la semaine d'après, je vais m'entraîner avec 8 heures.

Ça n'a aucun sens, mais c'est parce que je ne peux pas.

C'est ça, c'est qu'en fait, j'essaie de gérer un peu avec...

Ce que je fais, mon emploi du temps, donc des fois c'est pas très construit.

J'ai pas de coach, j'ai pas de préparateur, c'est que moi, donc c'est pas le plus optimal ce que je fais.

Mais c'est le plus optimal pour moi, mon emploi du temps et moi-même, je pense, mes objectifs, je pense.

Du coup, quand tu prépares une course, ça ressemble à quoi une semaine type de Marine Leleu ?

Ça dépend si je suis en stage ou si je suis...

On va dire une semaine classique.

Ouais, une semaine classique, ça va être le lundi, je peux aller courir.

le lendemain ça va être vélo course enchaîné avec peut-être un petit peu de de piscine le matin si j'arrive à la Calais.

Le mercredi, une grosse piscine.

Le jeudi, un gros vélo.

En général, c'est plutôt le week-end où j'essaie d'enchaîner les disciplines.

C'est rare que j'enchaîne natation, course à pied ou natation vélo, mais je fais très souvent vélo, course à pied.

J'essaie.

Et du renfaux aussi.

Donc vraiment un programme très chargé.

En même temps, si tu t'entraînes autant, c'est parce que tu fais des trucs de fou.

On peut le dire.

Raconte-nous cette course de l'extrême que tu as été la première française à finir L'Enduroman, c'est quoi ce délire ?

L'Enduroman, d'ailleurs j'ai fêté les 1 an hier Bravo !

Les 8 ans Mais ça fait 1 an L'anniversaire C'est pour ça qu'on l'a pris dans Safe Pace L'Enduroman c'est un gros triathlon En fait en gros on part de Londres et on arrive à Paris ça s'appelle Arch to Arch donc Arch to Arch ...

Et donc, du coup, on fait 150 kilomètres de course à pied.

On arrive sur les côtes anglaises, on traverse la Manche à la nage.

Et après, c'est Calais, Paris en vélo.

D'accord.

Voilà.

OK.

Et alors, pourquoi ?

Pourquoi tu t'es inscrite à ce truc de fou ?

Pourquoi tu fais ça aussi, toi ?

Non, mais attends.

Attends.

Traverser la Manche, juste déjà ça.

traverser la manche déjà La partie natation de l'enduromâtre est traversée la manche.

C'est que du bonheur.

En vrai, c'est vrai que c'est un sacré dossier.

Moi, en étant coach sportif, je trouve que le corps est fou, qu'il s'adapte sur les entraînements, vous devez le voir.

C'est fou comment on passe d'un état en s'entraînant, on progresse, on progresse, et le corps apprend, et le corps progresse.

Et moi, j'ai vraiment voulu voir comment on prépare un truc comme ça.

Moi, j'avais juste fait des Ironman, ce qui est déjà incroyable pour beaucoup de gens, il ne faut pas le minimiser quand même.

mais comment tu passes à ça surtout la manche c'est un peu l'Everest de la natation en mer, j'ai nagé 50 bornes 49, c'est pas rien ça a été quoi le plus difficile ?

la manche il faut gérer le froid, les méduses, les phoques tout ça et tout, moi l'eau était à 13°C donc c'est pas très chaud il y a les courants, parce que à vol d'oiseau c'est 33km et avec les courants on en fait toujours plus mais tout le monde fait ça, tout le monde fait un S tous ceux qui traversent la manche font un S c'est normal et Et après, il y a les bateaux et tout.

Mais en fait, comme c'est homologué et comme du coup, tu es un pilote, il y a tout ça, il gère un peu ça.

Quand tu dis qu'il faut gérer les phoques, c'est-à-dire ?

Oui, qu'ils viennent nager avec toi.

Et ça, c'est un problème ?

Non, en vrai, ça fait un peu peur quand même.

Ah, d'accord.

En fait, le truc, c'est que moi, j'ai fait beaucoup d'entraînements.

Enfin, beaucoup, j'en ai fait quelques-uns dans la Manche ou en mer.

Du coup, je savais.

Et j'avais fait un stage à Lanzarote.

Le stage complètement de cinglés, c'est tous les gens qui allaient traverser la Manche à la nage dans l'année.

Ah oui, d'accord.

C'est là que j'ai rencontré...

Vous vous êtes retrouvés sur une semaine, c'est bien ça pour préparer.

C'est là que j'ai rencontré Steve Le Focq qui lui...

Qui est un spécialiste de la nage en eau froide notamment.

Exactement, mais du coup tu rencontres des Russes, des Espagnols, des Italiens et c'est tous...

Bon bah cette année on fait quoi ?

On va traverser la Manche.

Et voilà, et après il y a du toujours plus, on pourrait en parler mais...

T'as ceux qui traversent la Manche comme moi dans l'Enduroman et t'as ceux qui vont traverser la Manche qui vont faire aller-retour, aller-retour.

Moi je l'ai fait une fois, c'est déjà énorme, c'est déjà très bien.

Dans quel état t'as fini cette course ?

La manche ou la course ?

La course.

Ça m'a beaucoup marqué mon arrivée sur la plage, enfin beaucoup moins si quand même l'arrivée à Paris.

En plus je suis arrivée en pleine nuit à 3h du matin, il y avait un monde de fous, c'était dingue.

Les gens étaient venus alors qu'ils étaient en pleine semaine, c'était incroyable.

Et tu étais à bout de force ou t'as géré ?

Sur le vélo tu récupères, c'est la récup active.

C'est la manche qui t'a quand même le plus...

Donc là les gens qui nous écoutent sont en train de se dire ok c'est des barjots Non mais vous, ce que je veux dire c'est que c'est quand tu t'entraînes pour quelque chose, c'est que vraiment t'arrives, c'est ok j'ai fini c'est vraiment ce truc de j'ai fini, je l'ai fini ok, c'est validé Félix, ça te tente l'enduroman ?

Traverser la manche ?

La partie course à pied peut-être, mais le reste c'est compliqué Non, le vélo j'aime bien aussi, c'est vrai qu'après la natation c'est moins mon...

J'ai jamais pris trop de plaisir à faire quoi.

Donc là on a un exemple type d'une amateur qui s'entraîne parfois avec des volumes aussi importants que les pros, qui fait des courses extrêmes.

Toi Félix, t'es athlète professionnel, la semaine type ça ressemble à quoi ?

En prépa marathon, ça peut monter à 10-12 séances à peu près par semaine.

Et au niveau kilométrage, le but en fait c'est de chercher de la consistance, d'être régulier.

Donc en général c'est des semaines autour de 200, des fois un peu plus, 200 km par semaine.

Vraiment dans les grosses semaines.

Après forcément il y a des semaines où on relâche un petit peu, où on récupère, notamment quand il y a des compétitions entre temps, etc.

Mais sinon le but c'est d'être vraiment régulier sur 10-12 semaines de prépa quand même.

Sur une prépa t'en fais combien à 200 ?

On va dire sur les 12 semaines, j'essaie de faire au moins 6 semaines autour de 200 km quand même.

C'est incroyable.

Avec, comme on disait, tout le travail de musculation aussi qui vient s'ajouter à tout ça.

Ça serait qu'on ne compte pas trop les heures qu'on passe dans la salle, mais c'est un travail qui est tout aussi important.

Tu es devenu pro un peu sur le tard, Félix.

C'était en 2018, parce que jusqu'à cette date, tu avais un travail à temps plein.

Tu étais éducateur sportif à Bar-le-Duc, exactement.

Tu t'entraînais déjà beaucoup à l'époque.

pendant que tu avais ce travail à temps plein à côté ?

On va dire que j'étais encore jeune, entre guillemets.

Je n'étais pas encore senior.

J'étais espoir.

Il faut savoir qu'il y a trois années de catégorie espoir en athlétisme.

Et du coup, ça m'a permis justement de ne pas me professionnaliser trop tôt, de gravir les échelons, passer par des étapes intermédiaires.

Et du coup, j'étais détaché à mi-temps.

Donc, je pouvais quand même m'entraîner un peu plus.

Et même si j'étais payé à plein temps, j'étais détaché à mi-temps par la ville.

Donc ça me permettait justement de pouvoir accumuler les heures d'entraînement nécessaires pour faire des performances et continuer à faire des sélections en équipe de France.

Mais c'est vrai qu'à un moment donné, je pense qu'il fait la différence.

Toi-même, tu disais, c'est de faire des stages aussi, c'est de passer des caps comme ça, d'aller s'entraîner en altitude, c'est très important dans nos disciplines.

Et c'est des stages en général qui font 3, 4, 5 semaines.

Donc là, ça devenait compliqué un peu par rapport à ça.

Et c'est la raison pour laquelle j'ai pris un petit risque au début.

Oui c'est ça, c'est qu'un beau jour t'as pris ton courage à deux mains, t'as réuni toutes tes économies, t'as démissionné de ton boulot d'éducateur sportif pour te consacrer à 100% au sport, sans savoir à ce moment-là si t'allais vraiment réussir à percer au niveau professionnel.

Ouais c'est ça en fait, j'avais pas encore de contrat pro, donc j'ai dû déjà changer de région, j'ai signé dans un club qui m'a aidé un peu plus que ce que j'avais en meuse à Bar-le-Duc, et ça m'a permis justement de me lancer avec les quelques économies que j'avais mis de côté.

Et en attendant un an, je m'étais donné deux ans maxi.

Et si ça ne marchait pas, forcément, il aurait fallu que je reprenne une vie entre guillemets normale.

Parce que bon, c'est quand même des vies assez atypiques.

Quand tu es athlète professionnel, tu pars trois, quatre mois de l'année en stage.

Donc, il faut aussi le temps de mettre tout ça en place.

Et ça demande quand même quelques moyens au début pour se lancer.

Et ensuite, j'ai eu la chance justement d'être sponsorisé par ASICS, qui m'accompagne depuis 2020.

et qui m'a permis justement de lancer ma carrière professionnelle.

Ça s'est passé comment ce plongeon dans l'inconnu ?

Est-ce qu'il y a eu des moments difficiles au début ?

Il y a des moments de doute, parce qu'au début, tu ne sais pas trop si tu vas y arriver ou pas forcément.

Mais comme je disais, moi, je savais que ça passait par quelques étapes.

Il fallait déjà que je me qualifie à un championnat d'Europe.

Après, ça devait déboucher logiquement sur un championnat du monde ou justement sur les Jeux.

Les Jeux, c'était mon rêve et mon objectif depuis le départ de ce projet-là.

Donc, j'avais toujours ça dans un coin de ma tête.

Et aujourd'hui, je peux dire que j'ai la chance.

Pour moi, ça a marché.

En tout cas, j'ai réussi à mener mon projet au bout en participant aux Jeux de Paris 2024 sur le marathon.

Mais ouais, ça n'a pas été facile et il y a eu des moments un peu plus difficiles que d'autres.

Il paraît que pendant tes premières sélections en équipe de France, tu te cachais pour fumer à la fenêtre, que tu t'es fait gauler.

C'est vrai ça ?

Alors je ne me suis pas fait gauler par le staff, mais ouais, effectivement j'ai fumé pendant longtemps, jusqu'à 2016.

Bon, je ne fumais pas un paquet par jour, mais c'était quand même entre 5 et 10 cigarettes par jour.

Et en fait, j'arrivais quand même à me qualifier à chaque fois en équipe de France, c'était plutôt dans les catégories jeunes.

Et tu faisais quoi ?

Tu camouflais l'odeur de la cigarette avec des chewing-gums ?

Ouais, tout le temps, chewing-gum, brossage de dents, parfum, tout.

En plus, j'étais au Crêpes à Nancy, donc forcément, des fois, tu croises dans les couloirs les dirigeants.

Enfin, tu sais jamais quand t'es toujours un peu...

Ça rajoute du stress, en fait, à tout ça.

T'étais déter, tu la voulais vraiment, cette cigarette.

Du coup, forcément, à la période-là, c'était avant 2018.

avant que je me lance et après j'ai dû prendre des décisions entre guillemets radicales pour devenir professionnel.

Un jour tu as décidé d'arrêter de fumer et tu avais deux cartouches de cigarettes dans le placard et tu les as mis à la poubelle et tu n'as plus jamais touché une cigarette.

Plus jamais.

C'est fou ça quand même.

C'est fou parce que j'ai pensé pendant longtemps avant d'arrêter et j'avais du mal.

Parce qu'en fait je partais en stage des fois pendant 2-3 semaines et j'ai arrêté de fumer.

Et quand je revenais, au bout de 2-3 jours, allez hop c'est reparti.

Et tu reprends.

reprend un mauvais rythme, mais au final, j'ai réussi vraiment, juste au mental, entre guillemets, à arrêter.

Il s'était passé un truc le jour où t'as acheté les cigarettes ?

Je préparais pas une compétition en particulier, c'est juste que je me suis réveillé ce matin-là et je me suis dit en fait, je savais qu'il fallait que je le fasse comme ça d'un coup, sinon j'allais pas y arriver.

Tu sentais que ça avait un impact sur les performances, le fait de fumer ou pas ?

Disons que j'arrive à me qualifier au championnat de Roi d'Espoir.

Tu étais jeune en même temps.

Après voilà, j'allais passer en catégorie senior et on sait que le gap est quand même élevé entre espoir et senior.

Donc si je voulais mettre toutes les chances de mon côté, forcément.

Est-ce que ce n'est pas cet événement précis, l'arrêt de la cigarette, qui marque finalement vraiment ton passage d'amateur à professionnel ?

Est-ce que ce n'est pas une pierre angulaire dans ton parcours ?

Après, s'il n'y avait eu que la cigarette… Ah !

Alors vas-y, raconte-nous !

Qu'est-ce qu'il y avait d'autre ?

Alors qu'est-ce que tu as dû arrêter ?

Non, mais franchement, honnêtement, je n'avais pas du tout l'hygiène de vie d'un athlète, d'un sportif de haut niveau.

Et je voulais vivre ma vie de jeune.

Je traînais avec les gens de mon IUT, sortir, aller en boîte.

Picoler.

Picoler, donc picoler, fumer.

Déjà, forcément, c'est deux choses qui ne vont pas avec le haut niveau.

Et ça entraînait beaucoup de blessures.

J'ai eu plein de blessures entre junior et sport 3.

J'ai eu énormément de blessures.

Et du coup, un jour, je suis arrivé à l'entraînement, un jeudi soir.

Et mon coach, il m'avait sorti un papier.

Il m'a dit écoute je te laisse ces papiers là mais par contre quand tu reviens à l'entraînement mardi prochain ou tu le signes et je m'occupe de toi comme un athlète professionnel ou tu le signes pas tu décides de continuer de vivre une vie entre guillemets normale et je t'en voudrais pas du tout.

Et en fait justement il m'avait un peu énuméré tous les points qu'il fallait pour devenir athlète professionnel et pour réussir dans le sport.

Donc il y avait quoi ?

Pas de cigarette ?

en fait c'est des choses pas d'alcool parce que ça je le savais pas en plus comment il s'appelle ?

Michel Poitel du coup Michel si tu nous écoutes viens nous raconter des petites anecdotes je vais jamais raconter en plus peut-être qu'il l'apprendra comme ça mais ouais du coup c'est aussi un peu grâce à lui et grâce à ce papier là où vraiment je me suis engagé vis-à-vis de lui et de son temps parce que bon ça demande du temps quand t'es entraîneur de s'investir comme ça Il fait aussi des sacrifices autant que moi pour m'accompagner en compétition, m'accompagner des fois pendant 2-3 heures sur les entraînements.

Après, je me suis tenu aussi au plan qu'on avait mis en place et j'ai décidé de signer le contrat, entre guillemets.

Et c'est parti.

Et c'est parti comme ça, oui.

Marine, ça t'inspire, ce parcours ?

Est-ce que toi, tu t'es déjà demandé si tu allais passer pro ?

Jamais de la vie.

Non, en vrai, c'est juste que moi, c'est pas un truc qui m'inspire, que j'ai envie de faire.

Moi j'adore ma vie, j'ai pas une vie très pudente, j'ai jamais bu, jamais été bourrée, jamais fumé, c'est juste que c'est comme ça, j'ai pas la fille qui sort beaucoup etc, je suis pas très drôle, en vrai je suis très très drôle, mais non, de ce que je vois je trouve que c'est hyper inspirant ton parcours.

Et vraiment, bravo, parce que la volonté d'arrêter de fumer, je pense qu'une addiction, quelle que soit, t'as le corps aussi, je pense que ça va être vachement dur.

Et puis cette décision d'un coup complètement se dire, ok...

Je lâche mon taf, je me mets dans ça et tout, c'est un risque et c'est pas simple quoi.

Et qu'en plus tu sais pas si ça va marcher, je trouve ça vraiment top.

Après moi j'ai jamais voulu être athlète pro, j'ai jamais, enfin vraiment j'ai jamais voulu.

J'adore mon quotidien, par exemple moi je suis coach mais je coach pas du triathlon.

J'aime bien changer un peu, paraisser que dans cet univers.

Parce que j'ai plein de copains, tous mes copains, tout mon cercle c'est des triathlètes et tout ça.

C'est mon sport et tout, donc voilà j'en parle beaucoup et tout.

Donc non, moi, j'aime bien avoir mon petit truc à côté et faire mon sport et puis pas avoir d'obligation.

Moi, je m'entraîne quand je veux.

Je fais une cour, je n'ai pas envie de la faire, je ne la fais pas.

Parce qu'avec le professionnalisme, viennent les obligations et on va en reparler.

Oui, voilà.

Moi, les comptes à rendre, c'est jusqu'avec moi-même.

Alors, ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui, il y a de plus en plus d'athlètes amateurs qui s'entraînent énormément avec des volumes d'entraînement très importants, parfois quasiment similaires aux athlètes professionnels.

Je vais donner quelques chiffres.

selon une étude d'Union Sport et Cycle.

parmi les pratiquants de course à pied, 66% s'entraînent au moins trois fois par semaine, quand même, contre seulement 28% qui s'entraînent une à deux fois par semaine.

Et 39% des coureurs placent la performance parmi les raisons de leur pratique.

C'est en troisième position, derrière la santé et derrière la lutte contre le stress.

Donc on a quand même 66% des coureurs qui s'entraînent au moins trois fois par semaine.

C'est beaucoup pour des amateurs, Félix.

Oui, c'est beaucoup.

Et en même temps, euh Aujourd'hui, je pense que dans ma discipline, le marathon, ce que j'ai l'habitude de voir, c'est des gens hyper motivés, qui sont prêts même à...

J'ai entraîné deux marathoniens à côté, qui voulaient battre leur record, et eux qui étaient plus dans une approche de performance, plutôt que de santé, mais qui restent amateurs, qui travaillent 35 heures par semaine à côté.

Et en fait, les deux ont réussi à monter jusqu'à 130 km par semaine.

En ayant un boulot à temps plein à côté.

Il y en a un, il a deux enfants.

il travaille 35 heures il se tape la route aussi tous les jours donc il perd quand même du temps tous les jours et il arrive quand même à faire ces kilométrages là et être performant, il fait 2h35 au marathon donc c'est quand même une super performance et je suis impressionné par ça moi en fait de voir qu'ils ont la motivation et nécessaire Il a conjugué finalement la vie classique professionnelle, familiale avec une pratique sportive intense.

Fred et Charlotte parmi les athlètes que vous entraînez, vous constatez cette tendance de fond A toujours plus d'entraînement, toujours plus de volume chez les amateurs ?

Oui, c'est sûr que, bon pas tous bien sûr, parce qu'il y a des amateurs qui gardent une priorité ailleurs que le sport mais qui veulent quand même performer, mais il y en a qui sont prêts à mettre vraiment le sport en priorité dans leur vie quitte à faire des stages sur toutes leurs vacances, à organiser vraiment des séances d'entraînement avant le travail, après le travail et pendant un laps de temps donné, par exemple pour une prépa Ironman Se dire pendant 3 mois, 4 mois, 5 mois, c'est vraiment priorité au sport et aller régulièrement chez le kiné, faire des stages, avoir une chambre dans leur maison, vraiment que pour le sport avec le home trainer, le tapis de course à pied et vraiment optimiser chaque seconde pour monter à un volume d'entraînement, comme tu le dis, par exemple 15 voire 20 heures d'entraînement par semaine parfois, en plus du travail.

Charlotte, c'est quoi le cas le plus extrême que tu aies vu ?

C'est vrai qu'après, ça reste aussi des périodes un petit peu spécifiques.

Je pense que tous les amateurs ne font pas 25 heures de sport de manière régulière.

Mais sur les stages, il y a des amateurs qui sont capables de faire 30-35 heures sur un stage.

Et puis d'avoir des volumes réguliers de 15 heures par semaine, en plus de leur travail, de leur vie de famille.

Ça demande de l'organisation, de la motivation, bien sûr, un objectif.

Mais c'est vrai que la part du sport fait partie prédominante de leur vie.

Marine, toi t'entraînes aussi, t'es coach à côté de ce que tu fais toi-même.

Est-ce qu'il y en a qui font passer leur pratique sportive avant le reste, justement avant le boulot, la vie de famille ?

Je dirais que c'est un peu différent.

Moi, les gens que je coache, c'est moins des gens qui vont se préparer à des courses, etc.

C'est plutôt des gens qui veulent se remettre en forme, bouger, etc.

Mais en fait, moi, de ce que je vois et de ce que je fais aussi un petit peu, c'est qu'en fait, je trouve que des fois, c'est plus facile de s'entraîner quand t'as un gros emploi du temps.

parce que quand t'as pas le choix de t'entraîner c'est Ok, j'ai deux heures là et en fait, tu ne te poses pas la question si tu as envie d'y aller ou pas.

Et des fois, moi, les jours où j'ai une journée beaucoup plus cool pour aller m'entraîner, je vais repousser ma sortie, je prends le temps.

Et en fait, des fois, quand tu es à fond, comme hier, je n'ai pu m'entraîner que de 21h à 22h pour aller à la piscine.

Heureusement qu'il y a des piscines qui sont tard.

Mais sinon, si je m'étais posé la question, je ne serais jamais allée.

Donc en fait, je pense que les gens...

Ils font passer le sport dans leur emploi du temps, pas forcément en priorité, mais essayent de s'arranger pour que ça passe.

Est-ce qu'avec l'augmentation du volume d'entraînement qu'on voit chez les amateurs, c'est le cas en course à pied mais aussi en triathlon, est-ce qu'il y a une augmentation du niveau des courses amateurs ?

Incroyable.

Des gens, même des petites meufs qui se doublent en vélo, je suis là mais attends, qu'est-ce qui se passe ?

C'est un moteur d'enjeu.

Tu sois en triathlon, sur marathon, on voit les performateurs.

Incroyable !

Je pense que c'est une conséquence mais c'est aussi une cause en fait.

C'est un peu lié, le niveau augmente donc les amateurs qui veulent perfer dans leur groupe d'âge se disent bon si je veux m'imposer un peu dans ma catégorie, il faut que je m'entraîne un peu plus, il faut que j'ai un coach, il faut que j'aille chez le kiné, etc.

C'est très lié les deux entre le niveau qui augmente, l'entraînement qui augmente et puis ça tire tout vers le haut.

C'est aussi un peu lié avec tout ce qu'on met sur les réseaux sociaux et la technologie aujourd'hui où finalement avant le savoir était un peu caché et maintenant tout le monde sait comment un athlète s'entraîne, combien d'heures il fait, comment il s'organise et donc c'est beaucoup plus accessible et ça permet de mettre plus de choses en place pour pouvoir y arriver.

Justement là-dessus, sur le partage de l'activité sportive Marine, toi tu as été une des pionnières dans le fait de partager vraiment ton quotidien de sportive amateur sur les réseaux en décrivant tes séances, tes repas etc.

Tu sens que ça intéresse de plus en plus de gens, tu sens que ça prend sur les réseaux mais dans la société en général ?

Oui, ça intéresse beaucoup les gens après moi j'ai beaucoup même, j'ai évolué avec les réseaux sociaux qui ont évolué aussi eux-mêmes J'ai fait des erreurs des fois en partageant trop de choses perso, etc.

J'ai beaucoup appris avec les réseaux.

Mais je trouve qu'en fait, il faut faire la part des choses entre s'inspirer d'une personne qui fait ça, mais il ne faut pas copier.

Encore une fois, on est tous différents.

On a tous des vies complètement différentes.

Tu ne peux pas calquer une séance, etc.

Mais je pense que c'est prétentieux.

Mais des fois, les gens me disent que je les inspire pour faire quelque chose.

Tant mieux, c'est trop cool.

mais il ne faut pas copier.

Je pense que c'est bien, ça aide, mais il faut prendre du recul aussi, des fois, dézoomer et se dire, ok, attends, là, il y a ça, la personne, elle a partagé ça, c'est qu'une petite version de sa vie.

Est-ce qu'il y a des choses que tu ne partages pas, justement ?

Oui, des choses qui sont très perso, ouais.

Non, mais certaines séances, je veux dire, parfois.

Non, moi, je mets tout sur Strava.

Après, moi, clairement, je ne suis pas une fille à tout décrire mes séances, mais si tu regardes vraiment, tu vas trouver tout.

Je ne cache rien, je ne cache pas du tout.

Félix, toi ?

Je cache juste, si je peux me permettre, le lieu exactement, des fois où c'est.

Ça, il faut faire attention à la localisation, mais c'est le seul truc que je peux cacher, vraiment, c'est tout.

Félix, toi, tu mets tes séances, tes entraînements sur Strava ou sur les réseaux ou tu essaies de garder un petit secret ?

Je ne mets pas tout, par respect aussi pour mon coach, parce que je sais qu'il a son plan d'entraînement, que lui, il fait aussi du coaching et je n'ai pas envie que tout le monde recopie forcément ce qu'il fait.

Et je pense qu'il a aussi une méthode qui marche bien.

Donc voilà, si les gens veulent s'en inspirer, ils n'ont qu'à le contacter tout simplement.

Mais après, ça ne me dérange pas de partager quelques séances et de montrer un peu ce qu'on peut faire, entre guillemets, sur certains volumes, justement sur les sorties longues.

Tout ça, je sais que ça parle beaucoup aux marathoniens.

Donc j'aime bien partager ce type de séance, par exemple.

Les chronos aussi, c'est quand même impressionnant.

Des fois, quand on voit tes séances de piste, ça cause, forcément.

Les allures, c'est incroyable.

Comment réagit un sportif pro quand il voit cette mode sur les réseaux, de plus en plus de créateurs de contenu running, de sportifs amateurs qui partagent leur quotidien, etc.

Tu te dis, ah bah c'est cool, tu peux y aller, tu peux tailler Marine.

Je suis habituée, je me fais tailler tout le temps.

Non mais tu te dis quoi, tu te dis c'est bien pour le sport parce que ça permet de démocratiser ou tu te dis, il y en a plein qui se prennent pour des pros alors que...

qu'ils en sont loin.

Franchement, à partir du moment où tu mets le sport en avant, moi je suis un amoureux du sport en général, je veux dire pas forcément que de l'athlétisme, je m'en fous.

Et à partir du moment où tu mets ton sport en avant, que tu donnes envie aux gens de le pratiquer, je trouve que dans tous les cas, c'est que du positif.

Après, ce que les gens ont envie de partager ou pas envie de partager, ça les regarde, c'est personnel.

Mais en tout cas, comme tu disais tout à l'heure, à partir du moment où les gens n'essayent pas de copier, parce que forcément, comme tu dis, on est tous différents et qu'on n'a pas tous le même mode de vie ou les mêmes capacités à la base, il n'y a pas de problème.

En tout cas sur les réseaux sociaux aujourd'hui, il y a de plus en plus de sportifs amateurs qui font des vidéos pour montrer comment ils cumulent une vie normale entre guillemets et une pratique sportive intensive.

Il y a certains comptes qui cartonnent, c'est le cas de Romane Gaillère ou Gaillère, je sais pas comment on dit et je sais pas si tu le connais Marine, a suivi quand même par plus de 400 000 personnes.

Il est journaliste à Paris avec des horaires de bureau et il prépare en même temps un Ironman.

Il partage son emploi du temps en vidéo, je vais vous la montrer cette vidéo, on va la commenter ensemble.

Voilà, on le voit à l'image.

Il se lève à 6 heures du matin pour aller nager.

Ensuite, il prend le métro pendant une heure pour aller bosser.

Il arrive au bureau.

Il va manger ses petits œufs durs avec un thé devant son ordinateur.

Ensuite, il bosse de 9 heures à midi sur la pause repas.

Il va à la salle de sport et il court 14 km.

Au retour, il mange tout seul devant son ordi au bureau, en mangeant de la protéine.

Il rebosse de 14h à 19h.

Puis il dîne tout seul en sortant du bureau.

Il rentre chez lui.

Il boit une tisane en lisant un bouquin.

Et on va le voir là.

Et à 22h, dodo.

Et le lendemain, ça recommence.

Alors ce qui frappe avec ces vidéos qui cartonnent vraiment, qui font des millions de vues, Quand même 12 millions de vues pour celle-là.

C'est la solitude qui est mise en avant et qui est revendiquée.

Qu'est-ce que ça t'inspire, Marine ?

Déjà, le gars, il bosse, il s'entraîne et il fait des vidéos.

On oublie souvent que créer du contenu, ça prend du temps aussi.

Parce que le gars, il faut qu'il pense à filmer toute la journée, qu'il fasse le montage.

Et ça, on l'oublie très souvent en disant, oui, c'est facile, mais c'est story, c'est machin.

Allez-y, voilà, déjà.

C'est ça, je tiens à le dire, déjà.

Oui, en fait, moi, ce que je dis toujours, ce qui est trop cool, c'est que moi, je m'entraîne aussi.

J'ai la chance d'avoir des copains qui font du sport aussi, donc je m'entraîne aussi avec eux quand je peux.

Donc, je suis moins seule.

Après, moi, je n'ai pas de problème à m'entraîner seule et tout.

Mais moi, j'ai un métier où je vois des gens, donc c'est un peu différent.

Mais c'est vrai que oui, en fait, des fois, tu es très seule sur des prépa.

Tu es souvent seule.

Enfin, tu t'entraînes quand tu peux, en fait.

Mais là, c'est vraiment un mode de vie presque, j'allais dire, monacal, qui est revendiqué tel quel.

Il le dit d'ailleurs, il en parle sur son compte.

Il dit je suis toujours seul, mais je suis heureux comme ça.

Et avec cette espèce de rigueur, de millimétré où chaque journée se ressemble sans distraction, quelque part, en tout cas sans les loisirs habituels que les personnes de 30 ans font habituellement.

Je dirais qu'en fait, ça dépend vachement des gens parce que lui, si c'est sa façon de faire, moi, j'ai quand même besoin de voir un petit peu des gens et tout ça.

Et peut-être que moi, j'ai moins de rigueur dans l'entraînement.

Et si je m'entraîne moins pour moins performer, moi, ça ne va pas changer trop ma vie.

En fait, c'est ça.

Je pense que ça dépend des objectifs.

part sociale, avec son boulot, il avait l'air d'être derrière un ordi, donc je ne suis pas certaine.

Peut-être qu'il ne montre pas tout non plus.

Il y a ce côté social qui est complet avec d'autres activités extra-entraînement.

Mais moi, ce que je remarque souvent chez les amateurs qu'on peut entraîner en triathlon, c'est que c'est vrai qu'il y a cette rigueur qui est là, où tout est millimétré, un peu comme tu disais Marine, sur son quotidien, où tu as un créneau horaire pour aller faire ton sport et tu respectes ta journée timée.

Après, si la personne est heureuse comme ça, s'il s'y retrouve, c'est le plus important.

On a l'impression qu'il y a aussi de nouvelles valeurs qui sont mises en avant à travers ces vidéos.

Franchement, il y en a des centaines et des centaines sur les réseaux.

Elles réunissent des millions de vues.

Il y a des centaines de milliers de personnes qui suivent ces vidéos de routine, de morning routine et tout ça.

On a vraiment l'impression qu'il y a de nouvelles valeurs.

de rigueur, de discipline sportive qui prennent le pas sur d'autres qui étaient auparavant plus mis en avant, comme faire la fête, etc.

T'en penses quoi, Félix, là-dessus ?

Ouais, c'est possible, mais après, en tout cas, pour en revenir à son mode de fonctionnement dans son entraînement, où vraiment on a l'impression qu'il est tout le temps seul, ça c'est vrai qu'on retrouve beaucoup ça quand même en Europe et en France, l'entraînement en solo.

Et je pense que mentalement, ça peut peser aussi.

En fait, la chance qu'il est quand même contraint par ses horaires.

Après, s'il a un coach avec qui il débriefe, malgré tout, il a un échange, s'il a un...

Une communauté derrière, dans laquelle il s'identifie, un club qui peut retrouver peut-être que le week-end, mais pas la semaine.

Peut-être qu'il est seul cinq jours par semaine, mais que les deux jours du week-end, il voit du monde aussi.

Mais j'ai l'impression que chez les amateurs, c'est entre guillemets, malheureusement, à moins que tu aies un collègue de travail qui partage un petit peu tes pauses d'aige, tu es un peu obligé d'avoir cette rigueur-là.

Tu essayes de faire comme tu peux sur le peu de temps qui te reste en dehors du travail.

de ta vie perso quoi donc c'est pas évident Est-ce que c'est possible avec des enfants cette vie là ?

Parce que le point commun de toutes ces vidéos c'est qu'il n'y a jamais d'enfants dans les vidéos En fait si t'as des enfants et que t'as la même vie bah t'as plus le temps de faire ton montage donc on les connait pas les gens qui font ça C'est la seule différence en fait c'est juste qu'ils ont pas le temps de se filmer mais il y en a plein moi je les connais et voilà c'est tout en fait c'est la petite digue Vous avez des enfants tous les deux ?

Marine, Félix ?

Tu penses que ça aurait un impact sur ta pratique sportive, le fait d'en rajouter un enfant dans l'équation ?

Je pense que oui, forcément, parce que moi, mon temps libre, c'est m'entraîner.

En fait, c'est ça.

Et puis, je pense que du coup, tu as beaucoup moins de temps.

Tu as la fatigue aussi, parce que tout à l'heure, on parlait beaucoup des entraînements, etc.

Mais c'est con, mais la récupération, en fait, ça fait tellement partie.

Moi, les stages, ça me permet aussi de dormir.

C'est bête, mais on n'y pense pas.

Enfin, ça aussi, la récup, moi...

J'ai 33 ans, j'ai plus 20 ans, franchement avant je pouvais enchaîner tranquillement.

Ça va, ça va.

Mais je vous promets que quand même.

Autour de cette table, il y a des gens qui ont bien plus.

Non mais, on est d'accord, il faut dormir un peu, et ça va en ce moment ?

Les nuits sont compliquées.

On dit ça, on précise pour les personnes qui nous écoutent, parce que Fred et Charlotte viennent d'avoir un bébé qui s'appelle Léo, qu'on salue bien sûr, puisqu'il nous écoute à un mois, et que ça se fait sentir sur la forme générale et la pratique sportive ?

Ouais, c'est sûr, on parle beaucoup du sommeil comme élément dominant de la récupération, donc dès que tu enlèves le sommeil, il y a tout qui est compliqué.

Mais au niveau organisationnel, je pense que quand tu as ta vie professionnelle et ta vie de famille, effectivement, le temps qui te reste, ça devient compliqué pour des sportifs amateurs.

Et là, ça devient encore plus timé.

Je pense que tu as intérêt de bien t'entourer aussi, si tu veux tout conserver.

Mais moi, je suis hyper admiratif de tous ces amateurs, parce que pour avoir été professionnel avant et maintenant, où je pratique plus de manière loisir, pour le plaisir.

Par la passion pour le sport, je vois bien la différence et travailler et s'entraîner ou faire que s'entraîner, c'est pas du tout la même chose.

Et je suis admirative de ces amateurs qui sont capables de se lever à 5h du mat, s'entraîner jusqu'à 22h le soir, prendre leur temps de week-end pour pas être avec leur famille mais préparer un objectif, c'est quand même beau.

Donc c'est ce qui fait la différence finalement, c'est la récupération entre les amateurs et les professionnels.

On va y venir sur cette question précise de la récupération et de la charge mentale aussi de la vie hors du sport.

Marine, est-ce que tu connais des amateurs qui se sont surinvestis dans leur pratique sportive et ça a eu des conséquences sur leur vie sociale ou sur leur vie professionnelle ou sur leur vie de couple ?

Oui, je connais.

C'est sûr qu'en fait, des fois, tu as des gens, ils ont envie d'y aller trop vite, trop fort, trop tout d'un coup.

Je pense qu'il faut y aller par étapes.

Moi, j'ai un chemin de sport qui est différent, mais moi, ça va faire presque 10-12 ans que je m'entraîne et que je fais ça.

Donc, je pense que moi, je dure dans le temps.

Et oui, je ne suis pas la meilleure, je suis loin d'être la meilleure, je n'ai pas envie, mais moi, je fais mon petit truc, je fais mon petit chemin et je continue dans le temps.

J'espère continuer très longtemps.

Mais je pense qu'il y en a, en fait, d'un coup, ils vont se mettre d'un coup à fond, à s'entraîner à fond, à vouloir être partout, acheter le dernier matériel, tout.

En fait, allez-y étape par étape.

parce qu'en fait sinon au bout d'un moment T'as tout qui claque.

Moi je dis toujours j'ai trois piliers dans ma vie et les trois ne peuvent pas être à 100% d'un coup.

C'est quoi les trois ?

La vie perso, donc la famille, les amis et les amoureux.

Le...

Les amoureux.

Curiel.

Curiel.

Mais tu fais ce que tu veux Marie.

On accepte tout aujourd'hui.

Tu fais ce que tu veux.

Non, non, non.

L'amoureux.

Non, non, mais voilà.

Être content s'ils nous écoutent.

On l'embrasse.

Enfin, on les embrasse.

C'est comme si j'étais plusieurs tellement l'amour est fort.

Tu vérifies bien.

Merci.

Donc, perso, le sport et le travail.

Et en fait, quand je suis en prépa, j'ai le sport qui est à fond.

Du coup, la vie perso, peut-être un peu moins, ou le travail un peu moins.

Et en fait, j'essaie toujours de me dire, il faut toujours qu'il y en ait un qui tienne la barque.

Sinon, c'est fini, t'es out.

Et en fait, quand t'es amateur et que tu fais trop, que du coup, au bout d'un moment, tu te blesses, donc t'as plus le sport, mais du coup, t'as tellement réduit le taf ou t'as pris une année sabbatique ou machin pour ça, mais tu l'as pas et qu'en plus tu t'es disputé avec ta famille tes amis ou ton mec parce que enfin c'est pas Parce que j'ai toujours le conseil que je pourrais donner aux gens.

C'est mon conseil à moi, ça vaut ce que ça vaut.

Mais essayez de garder un pilier qui aille bien.

Et si c'est le sport, ok, mais récupérez.

N'y allez pas trop.

Parce que quand vous blessez, c'est fini.

Il faut entretenir aussi les deux autres piliers.

Exactement.

Et ça demande du travail.

Alors on a ici autour de cette table un sportif de haut niveau, double champion du monde de swimrun, le meilleur du monde dans sa discipline, de loin, mais qui n'est pas sportif professionnel.

puisque tu ne vis pas de ton sport, il n'y a pas encore assez d'argent dans ce sport pour en vivre, même pour le meilleur du monde.

C'est toi Hugo, dont je parle évidemment, Hugo Tormento.

Tu as donc toujours un boulot à temps plein, à côté du swimrun, à côté de tes entraînements.

Tu bosses dans le e-commerce avec de gros horaires.

Comment tu arrives à cumuler les deux ?

Ça ressemble à quoi ta vie au quotidien ?

Moi le maître mot c'est l'organisation.

Je suis énormément reconnu tout à l'heure dans ce que tu disais sur tout est timé en fait.

et du coup, certes, ça a avantage aussi de ne pas...

poser la question et ça évite de reculer l'entraînement.

Mais moi, je ne peux pas faire autrement.

Et à tel point que du coup, j'ai tout calculé pour pouvoir rentrer.

Donc, à l'opposé de toi, je ne fais pas des semaines à 15h et la semaine après à 8h.

Toutes les semaines sont toutes timées.

Il y a tout qui rentre et je fais les 135 bandes par semaine avec à côté les 25-30 dans l'eau.

De natation.

Et je n'ai pas les enfants, pas encore.

Mais j'ai la vie amoureuse aussi à côté, avec une femme.

Une amoureuse, désolé.

Oh, le loser !

Il n'en a qu'une.

Petit score.

Petit joueur, petit joueur, désolé.

Ça prend suffisamment de temps déjà.

Et je suis obligé de passer par là.

Et donc ça ressemble à quoi une semaine type, pour qu'on se rende compte ?

Ça ressemble à quoi une semaine type de Hugo Tormento ?

Moi, tous les jours c'est du bi quotidien.

Donc deux fois par jour, deux séances par jour de sport.

Au moins deux séances de sport.

Et donc là par exemple, aujourd'hui, on avait une journée de tournage pour pouvoir vous parler, chers auditeurs.

Et ce matin, je me suis levé, je suis parti en courant à la piscine, j'ai nagé, et puis je suis revenu en courant, ce qui fait que j'ai fait mes deux sports.

Ça a pris d'un seul coup deux heures et demie.

Et c'est consacré très tôt le matin, et tout est passé.

à Neuvaer.

Je peux repartir sur toute la journée et ça va jusqu'à la fin, il n'y a pas de problème.

Et en termes de fatigue et de performance, de devoir cumuler ça avec un boulot à temps plein, ça n'a pas d'impact ?

Dire que c'est facile tous les jours, ça serait mentir.

Par contre, c'est sûr que je suis, comme tu as utilisé tout à l'heure, pas fun.

Le soir, à 21h, 21h30, il n'y a plus trop de son.

Et donc si Charlotte, ta copine qu'on embrasse, veut aller au resto, au ciné ?

Alors j'essaie de pas le faire Tous les soirs, le coup du 21h30, je vais au lit.

Mais effectivement, je ne fais pas d'activité tous les soirs.

C'est un peu compté.

J'essaie de les poser au maximum le week-end parce que du coup, le week-end, j'ai le temps de pouvoir faire la sieste, j'ai le temps de pouvoir dormir un peu plus le matin et autres.

Mais c'est surtout sur la semaine, j'essaie de maîtriser cette partie-là et de faire au maximum une activité, et quoi qu'il arrive, être à 23h au lit.

Si demain, il y a un athlète qui débarque dans le swimrun, qui a tes capacités physiques, etc., etc.

et qui fait 100% du swimrun, sans boulot à côté, qui consacre toute sa vie à s'entraîner en swimrun, est-ce que tu penses que tu arriveras toujours à rester le meilleur ?

Ah ouais, avec la niaque.

Et la modestie.

Non, non, c'est sûr que on ne peut pas bagarrer là-dessus.

Félix a commencé à apporter le sujet, mais le maître mot c'est la récupération, et on en parlera.

Félix, pour faire moins de 3 heures au marathon, en tant que sportif amateur, c'est quoi le volume d'entraînement minimum ?

C'est compliqué à dire si tu as des capacités naturelles aussi de base, une bonne VO2 max.

Tu es plutôt en bonne santé, tu as 35 ans, tu es journaliste, tu présentes un podcast sur les sports d'endurance.

Fais le rêver, fais le rêver.

Je pense que le marathon, c'est une discipline à part, tu ne peux pas comparer aux 10 km, aux semis.

Tu as besoin de créer, d'essayer de reproduire un peu la fatigue musculaire que tu vas avoir le jour de la course.

Donc ça passe quand même par des sorties longues où tu vas peut-être courir des fois pendant deux heures et demie voire jusqu'à trois heures.

On veut la réponse, on veut le volume horaire par semaine.

Non mais je pense que tu peux réussir à le faire en faisant 110, 120 kilomètres par semaine.

Quand même.

C'est possible.

Après je m'attendais à un truc important mais donc c'est 110 kilomètres.

C'est possible.

100 km par semaine, pour faire moins de 3 heures au marathon tu peux pas faire moins de 100 km par semaine en tant que sportif amateur c'est quand même individualisé, c'est une réponse qui est quand même assez vaste parce que ça c'est le pic en plus je parle au max sur les semaines au max tu vas chercher en général à S-3 du marathon, si t'arrives en calune à 110, 120 déjà c'est bien après faut avoir le temps de le faire, c'est pareil mais c'est vrai que c'est un bon exemple parce que moi justement j'ai entraîné un mec qui faisait 3h06 au marathon et lui son rêve c'était de passer sous les 3h Et du coup je lui ai dit bah écoute moi je veux bien t'aider, je te fais une prépa marathon.

Du coup il a fait le marathon de Valence il y a deux ans et il a fait 2h59.

Et je dis ça parce que lui justement...

Alors lui par exemple il était à combien d'heures ?

Combien de kilomètres par semaine ?

Bah je crois qu'il était monté pas loin des 120 quand même.

Avec un boulot à côté.

Avec un boulot à côté.

Ouais mais sur le pic comme tu dis.

Ouais sur le pic.

Non sinon il était régulier on va dire entre 90 et 100.

Oui donc quand même.

Non mais voilà c'était ça le sens de ma question.

C'est que quand tu vises des performances quand même importantes, moins de 3h au marathon, il n'y a pas tant de coureurs que ça, de coureuses que ça qui y parviennent, c'est une petite minorité des gens qui pratiquent la course à pied pour un amateur ça demande quand même une sacrée organisation et des sacrifices dans la vie perso ça se fait pas comme ça du bon matériel aussi quand même, parce que c'est vrai qu'aujourd'hui le matériel fait beaucoup dans la performance et d'ailleurs je pense que c'est la raison pour laquelle les gens veulent faire de plus en plus long c'est parce que le matériel permet aussi de le faire avant quand tu faisais un semi déjà avec les anciennes générations de chaussures tu marchais plus pendant une semaine quoi.

Maintenant, tu fais un SMI, une semaine après, tu peux faire un marathon, il n'y a pas de problème.

Donc ça change beaucoup de choses.

Charlotte, sur un Ironman, si un amateur veut faire moins de 10 heures ?

Ça demande quoi comme organisation dans la vie ?

Moins de 10 heures, déjà ça dépend sur quel Ironman, c'est pareil.

Nice, Ambrun ou les Sables, c'est peut-être pas la même chose.

Mais oui, c'est pareil.

Et puis le triathlon, il y a trois disciplines.

Donc ça demande des volumes, je pense, d'au moins 15 heures par semaine, de manière régulière.

Est-ce qu'il sait nager déjà ?

Oui, c'est clair, je veux dire ça.

Mais encore une fois, c'est individualisé, ça dépend des possibilités de la personne, de son parcours, de ses capacités.

Mais c'est sûr qu'à un moment donné, Enfin...

À part les gens très talentueux, mais il n'y a pas de secret non plus.

Pour faire moins de 3 heures un marathon, moins de 10 heures sur un Ironman, il faut quand même consacrer du temps à l'entraînement.

La question se pose de dire finisher.

Finisher d'un marathon, finisher d'un Ironman, tu peux dire, bon, là, il faut un minima tendeur.

Mais là, on est sur de la performance quand même.

La performance, c'est trop individuel pour pouvoir répondre.

Alors, j'ai trouvé un petit post sur Facebook de la structure Running Addict que je trouve assez pertinent et ça va nous permettre d'aller vers le sujet de la récupération.

Je vais vous le lire et puis vous réagissez ensuite.

Je pense avoir compris ce qui sépare vraiment un coureur amateur d'un coureur professionnel.

Ce n'est pas le volume d'entraînement.

Je connais beaucoup d'amateurs qui consacrent plus de 12 heures par semaine à leur sport.

Ce n'est pas la rémunération.

En dehors de quelques stars de la discipline, la course à pied est un sport avec très peu de moyens.

Ce n'est pas le matériel.

La course est un des rares sports où un débutant peut s'équiper exactement de la même manière qu'un champion olympique.

La vraie différence, c'est que l'amateur a mille autres sollicitations dans sa journée.

les 50 mails qu'il attend dans sa boîte de réception, la réunion du lendemain à préparer, etc.

Ce qui est pointé ici, c'est l'influence de la charge mentale des activités quotidiennes sur les performances sportives.

Félix, ça te parle puisque tu as été, avant d'être pro, amateur.

Moi, je suis persuadé que ça se fait essentiellement sur la récupération, effectivement, parce que faire le même ratio de kilométrage et faire la sieste entre les deux entraînements, comme tu disais, Comme tu fais le week-end et que tu ne peux pas faire la semaine, tu sens tout de suite la différence sur le deuxième entraînement de base.

Et tu as assimilé mieux aussi tout le travail que tu as fait.

Tu as le temps d'aller chez le kiné, te faire masser, aller à la cryothérapie, tous les petits à côté, faire les bottes 45 minutes le soir.

Tout est tourné autour de l'optimisation du sport.

Tout est optimisé et c'est ça qui fait la différence forcément.

Tu le dis d'ailleurs, j'ai vu une citation de toi dans un article, tu dis être pro c'est plein de petits trucs, tu te professionnalises dans...

tout, que ce soit dans l'alimentation, le sommeil, la récupération, les soins, les entraînements.

Ce n'est pas juste la professionnalisation des séances.

C'est toute la vie, en fait.

C'est plus détail, comme on dit.

Je pense que même, toi, aller en entraînement, tu vois, ce n'est pas comme un amateur où, bam, il a une heure, il lasse ses chaussures, il ne parait rien.

Toi, en fait, aller en entraînement, tu y vas, tu fais tes échauffements à sec, ta mobilisation avant de te lancer sur l'activité.

Trois heures avant, voilà.

T'as ta petite routine que tu mets en place aussi.

Ouais, je pense que tu prends le temps.

Moi, j'en ai déjà vu dans le hall de la piscine qui avaient déjà leur bonnet sur la tête avec des lunettes.

Sur le vélo.

À la minute.

Toi, tu ressens, Marine, en tant qu'amateur, sportif amateur, ce poids de la charge mentale, de toutes les autres choses que t'as à faire à côté ?

Je dirais, le maître mot, c'est vraiment charge mentale.

Ou même quand tu es à l'entraînement, quand tu ne déconnes pas, quand tu dis, il faut que je me dépêche parce que là, j'ai ça.

Et quand tu es à l'entraînement et que tu penses à, comme tu dis, le mail auquel tu as parlé plus tôt, mince, là, le coaching, je vais le changer de truc, je n'ai pas machin et tout.

Ça, je trouve que c'est fatigant.

Et je trouve que ce qui est dur, c'est quand tu fais des séances qui sont difficiles, pas autant que les tiennes, mais pour moi, qui sont difficiles, où tu vas chercher et tout.

je trouve que la récupération mentale et t'importes enfin je sais pas comment dire musculaire c'est hyper important mais moi j'ai l'impression je sais pas comment exprimer ça mais même après une grosse course etc t'as besoin de recharger aussi le fait de de t'être sorti des tripes enfin moi c'est un truc tu peux peut-être que physiquement tu peux pas recommencer juste après de te mettre dans le mal mais mentalement t'as pas envie de retourner bosser bah et en fait je trouve que c'est hyper important de récupérer et des fois t'as du mal à récupérer et pour moi c'est la chose la plus importante et les gens, ils pensent pas à ça.

C'est hyper important de...

Bah oui, en fait, quand tu me posais la question est-ce que j'étais prête pour ce week-end, pour l'instant je suis tellement pas dedans.

Alors ce week-end tu fais l'Ironman de Nice, on le précise, et tu vas tout déchirer.

Hugo ?

Moi j'irais même plus loin par rapport à ce que tu dis, c'est la liaison entre vous deux en fait au final.

C'est que le fait d'avoir une charge mentale, ça des fois empêche de pouvoir dormir.

Même si t'as la fenêtre temporelle de pouvoir dormir, dans ta tête ça tourne tellement qu'en fait, bon bah, impossible de s'endormir.

Et c'est le soir où tu finis par perdre des heures de sommeil.

Et même en début d'après, tu es tellement là, stressé ou à penser, à organiser tout un tas de choses que la récupération n'est pas forcément effective.

Là où tu es peut-être un peu plus libéré.

Après, à contrario, je dirais aussi que quand tu es dans une spirale négative, que tu ne fais pas de performance et que tu n'as que ça, ça peut être compliqué.

Ça peut devenir compliqué à des moments.

C'est ce que j'allais dire, il y a aussi une charge mentale pour les sportifs pros, évidemment, qui est différente mais qui existe.

Quand tu travailles à côté, tu peux te recentrer sur autre chose, essayer de passer à autre chose.

C'est vrai que des fois, quand tu es tout seul chez toi, que tu as loupé tes compètes, que tu es dans une mauvaise spirale, que tu es blessé, c'est compliqué aussi.

Là, tu es déprimé en fait.

Selon l'INSEP...

Tu as une petite dépression quand même, c'est un peu...

Je te donne juste le chiffre que donne l'INSEP, parce que c'est intéressant.

Selon l'INSEP, 15% des sportifs professionnels interrogés.

ont déjà montré dans leur parcours des signes élevés d'anxiété ou de dépression.

Donc ça concerne quand même beaucoup, beaucoup de sportifs et de sportives.

Ça t'est arrivé, Félix ?

Ça ne m'est pas arrivé, mais c'est vrai que deux fois par an, on a un questionnaire que la FED nous envoie et il y a des petits signes qui peuvent, via ce questionnaire, les interpeller et faire en sorte qu'après, ils peuvent nous mettre en relation avec un psychologue, par exemple, si on a besoin d'extérioriser ou de parler de certaines choses.

Et ils nous proposent de le faire.

Et ça, je trouve ça plutôt bien.

Marine, le meilleur conseil que tu peux donner aux sportifs amateurs qui nous écoutent et qui veulent réussir à performer sans sacrifier le reste de leur vie ?

Ne regardez pas ce qui se fait sur les réseaux sociaux.

Super intéressant.

Pourquoi ?

Encore une fois, c'est à dézoomer.

Et moi, la première, je suis mal placée pour en parler.

De plus en plus, je partage un peu des choses quand ça ne marche pas, etc.

Je partage tout.

Moi, je n'ai pas de filtre, encore une fois, comme je disais.

Moi, si je ne m'entraîne pas, ce n'est pas la fin du monde.

Moi, ça ne va pas changer ma vie, contrairement à toi.

Toi, c'est important.

Et comme tu dis, si ça ne marche pas, c'est compliqué pour toi.

Moi, j'ai autre chose à côté.

Et moi, ça ne change pas ma vie.

Je n'ai pas cet objectif de temps.

J'en ai des persos, mais ce n'est pas...

Moi, je dis vraiment, attention à ce que vous voyez sur les réseaux sociaux.

Dézoomez, attention.

On a l'impression que quand on commence à suivre des gens, tout le monde court, tout le monde fait des marathons.

Vous en avez déjà parlé dans un autre podcast, que maintenant, tout le monde fait des Ironman, tout le monde fait des marathons, tout le monde fait des records.

Et c'est rare maintenant de voir quelqu'un qui dit j'ai abandonné, j'ai pas réussi, je devais prendre le départ, j'ai pas pris le départ.

Et en fait, vraiment, il faut rationaliser ça.

Là, on est tous autour de la course à pied, mais sortir dans la rue, je ne suis pas sûre que dans la rue, il y a des gens qui courent plus de 10 bornes, on n'a pas trop l'impression que ça en fait.

Et donc, je pense que c'est tester un peu ce que vous avez envie de faire, prenez le temps aussi, renseignez-vous, faites ce qui vous convient à vous et pas ce qui est stylé à faire ou ce qui est trop bien de faire.

Faites vraiment ce que vous voulez.

Moi, combien de fois j'ai filmé les trois premiers Ironman, je n'avais même pas de compteur, pas de montre, je n'avais pas de trifonction, mais j'ai très bien réussi.

C'était quand même une expérience de dingue.

Bien sûr, voilà, c'est ça.

Félix, le meilleur conseil que tu peux donner aux sportifs et aux sportives amateurs qui nous écoutent ?

C'est un peu pareil, c'est surtout prendre du plaisir avant tout.

Se fixer des objectifs, ça peut être des rêves aussi.

Faire un marathon, ça peut être un rêve, mais après, pas toujours essayer d'aller plus loin.

Ça peut s'arrêter au marathon, en fait.

Essayer de faire mieux, tout simplement, si ça motive la personne.

Mais même sur d'autres sports, tu peux passer du marathon au tennis, du tennis au paddle, peu importe.

Tant que tu prends du plaisir et que tu te dépenses, je pense que c'est important pour la santé mentale.

Et finalement, c'est l'objectif numéro un, j'ai envie de dire.

On arrive au moment de l'interview tapis, qui est un moment important dans Safe Pace.

Est-ce que vous connaissez le concept, Marine et Félix ?

Oui ?

Oui, moi je l'ai déjà vu, en plus j'ai une bonne excuse Ah voilà, oui parce que on s'était dit que ça serait marrant de voir Marine faire l'interview tapis, mais il se trouve que Marine a l'Ironman de Nice dans quelques jours donc elle ne veut pas se blesser, donc elle a passé le ballon à l'athlète professionnel qui lui peut se blesser, c'est pas grave En plus c'est pas du tout comme si sa carrière en dépendait L'athlète pro, moi je fume, je bois Donc Félix, c'est toi qui a été désigné pour faire l'interview tapis aujourd'hui ...

Le concept, c'est simple.

Tu vas courir sur un tapis qui est juste là.

Je vais te poser des questions.

Et à chaque mauvaise réponse, la vitesse va augmenter.

On va voir jusqu'où tu tiens.

Donc, je te laisse aller t'échauffer.

On se retrouve dans quelques instants.

Je suis plus inquiet pour le tapis que pour Félix.

Allez, c'est l'heure de l'interview tapis.

Ça va Félix ?

T'es échauffé ?

C'est bon, on est en train.

On part à combien ?

Alors, on part à 12 là, Tami.

12 kilomètres.

Ton allure footing, c'est quoi ?

14.

14, ok, très bien, voilà, ça remet les choses en place.

Eh ben c'est parti, à chaque mauvaise réponse, la vitesse va augmenter, on va voir jusqu'à où tu tiens.

Première question, en quelle année Pierre de Coubertin a-t-il introduit le marathon aux Jeux Olympiques ?

76 ?

Non, c'était en 1896, 1896, lors des premiers JO de l'ère moderne à Athènes.

Allez, on augmente, on passe à 13 km heure.

Vrai ou faux, plus de la moitié des participants au Marathon de Paris 2025 ont fait leur premier marathon.

Vrai !

Vrai !

Exactement, 51% d'entre eux.

Bravo !

Soit 27 000 coureurs étaient des primo-marathoniens.

Question suivante.

ABB Bikila a remporté le marathon lors des JO de Rome en 1960.

Pourquoi sa course est-elle célèbre ?

Il était pieds nus.

Bonne réponse !

Il a couru pieds nus.

A l'époque, il avait battu le record du monde en courant le marathon en 2h15m16s.

Pieds nus.

Pieds nus.

Ça c'est quand même hallucinant.

Lors des Jeux Olympiques suivants en 1964, il avait des chaussures cette fois-ci.

Du même équipementier que ton sponsor, parce que c'était des chaussures ASICS.

Tu devrais courir le marathon pieds nus ?

Déjà, un 10 000 mètres pieds nus, je pense que j'aurais du mal à leur un marathon.

Sachant que les Jeux, en général, c'est en été.

Le sol doit être bien chaud en plus.

Allez, on continue.

Qui est le dernier Français à avoir remporté le marathon de Paris ?

Benoît Zed.

Benoît Zed.

Benoît Zircheski en 2003.

En quelle année ?

J'allais te demander en quelle année ?

Je dirais 2003 ou 2004.

C'est 2002, mais je te l'accorde.

Écoute, ça commence bien, franchement, t'es bon.

Quand elle était plus jeune, Marine, le Leu, ici présente, a pratiqué la natation synchronisée.

Quel était le résultat de la France au JO de Paris en natation synchronisée ?

Je vais dire sur le podium, au pire.

Quatrième.

Quatrième place, médaille en chocolat.

Allez, on augmente.

On passe à 14 km heure.

On est donc à ton allure footing, donc t'en as encore un peu sous l'aile.

En quelle année a eu lieu le tout premier triathlon Ironman de l'histoire ?

Ça ne doit pas être si vieux que ça je pense.

À deux ans près.

Je ne sais pas, je dirais 2010.

1978.

Ah oui ?

C'est le triathlète américain Gordon Haller qui a remporté à cette édition 11h46.

On monte, on passe à 15 km heure.

Il est toujours en fréquence.

On a l'impression qu'il marche.

On a l'impression qu'il marche, effectivement.

C'est des carbones ça.

En 1998, c'est tenu à Mexico le plus long ultra triathlon de l'histoire.

Quelle était sa longueur totale ?

Je passe en borne.

844 km de course à pied, 76 km de natation, 3600 km de vélo.

C'est 20 fois les distances de l'Ironman.

Ta saga préférée, c'est Le Seigneur des Anneaux.

Oui, c'est vrai.

Combien de temps faut-il pour regarder la trilogie en version longue ?

Pas loin de 12 heures, je pense.

C'est une bonne réponse.

12h04, exactement.

Oh la vache !

Parce qu'il l'a déjà fait, c'est pour ça.

On voit le connaisseur.

T'es plutôt Frodon-Sacquet ou...

non ?

Je suis plutôt Aragorn.

Aragorn ?

Ouais.

Ouais, ouais, j'adore Aragorn.

Moi je suis plutôt le nain, la Gimli.

Ouais, Gimli, pas mal.

Bon, on pourrait en parler longtemps, mais t'es à 15 km heure, donc on va continuer.

Quelle est la distance cumulée d'un Ironman ?

Je te laisse calculer.

C'est 180 du coup, c'est ça ?

La distance cumulée d'un Ironman.

180 en vélo, 42 en course à pied.

Ça fait 222, et ça doit être 3,8.

donc 225,8 226 km 3,8 km de natation, 180,2 de vélo et 42,195 de course à pied.

On t'accorde, t'étais quasiment sur le bon résultat Allez Félix !

Quel est le record du monde de l'Enduroman ?

Le triathlon que Marine a fait de l'extrême qui consiste à partir de Grande-Bretagne pour arriver à Paris C'est pas 20 heures ?

49h23 par le belge Julien Denayer en 2023.

C'était quoi ton temps Marine ?

68 heures.

68 heures.

Il ne me rend pas compte en natation qu'on ne me rend pas compte aussi.

On augmente, on passe à 18 km heure.

Déjà l'épreuve en humaine, à 18 quand même.

Il commence à transpirer un petit peu.

Quel était le temps de Florent Manodou sur le 50 mètres nage libre JO de Paris qui lui a permis de décrocher la médaille de bronze ?

Je ne sais pas, dans les 20 secondes peut-être, je ne sais pas.

Je veux le temps précis mais en secondes.

19.

21 secondes 56 centièmes.

On augmente.

Quelle course Rachid El Mourabiti a-t-il remporté pour la 11ème fois depuis 2011 en avril 2025 ?

Marathon des Sables.

Bonne réponse, Marathon des Sables, Legendario Maroc.

Il a parcouru les six étapes de 250 km et 3000 de D+, en 20h55.

Et il a 43 ans, donc chapeau.

Qui a gagné le marathon des sables chez les femmes sur cette même édition ?

Je pourrais pas te dire.

La française Marilyn Nakache.

Deuxième victoire au marathon des sables, quatrième au scratch.

Un temps énorme de 23h57 et 20 secondes.

Quatrième et plus.

Ouais, quatrième au scratch.

On passe à 20 km heure, Félix.

Ça commence à être difficile ou pas ?

Un peu ouais.

Un peu ?

Bon très bien.

À la prochaine mauvaise réponse, je rajoute un peu d'inclinaison juste...

Il a l'impression d'être un lys là déjà.

Ah ah ah !

Dans quel état des USA se déroule la Badwater 135 ?

Est-ce que tu sais ce que c'est la Badwater 135 ?

Non.

C'est un ultra marathon de 217 km sur 48...

qui traverse trois chaînes montagneuses dans la vallée de la mort sous des températures qui dépassent parfois les 50 degrés.

Dans quel état américain, je t'ai donné un indice dans les dansées, dans quel état américain se déroule la Badwater 135 ?

Arizona ?

Californie !

Allez, je mets un peu d'inclinaison, 3% d'inclinaison ça va te faire du bien aux gambettes.

Qui a remporté la maxi race chez les femmes le 31 mai 2025 à Annecy ?

Je sais pas.

Ça devient dur les questions, c'est normal.

Magali Mellon, 25ème au scratch, et elle a remporté la course féminine.

On passe à 21 km heure.

Ça fait moins de bruit quand tu cours vite.

Et de 3% hein !

Attends, enlève la pente, enlève la pente.

Elle n'aura pas la référence avec les hauts.

Quelle donnée physiologique très utilisée par les sportifs de haut niveau a été découverte en 1922 par le prix Nobel de médecine Archibald Hill ?

Une donnée très utilisée chez les sportifs de haut niveau.

La VO2max ?

Bonne réponse, la VO2max.

Allez, allez Félix, c'est bien !

La distance du marathon que nous connaissons aujourd'hui est de 42,195 km.

Ça n'a pas toujours été le cas.

Par le passé, elle était de 40 km.

Pourquoi la distance a évolué ?

Parce que c'était à Londres, entre le palais de Windsor et je sais plus quoi.

Ouais, bon, comme t'es à 21 km heure et 3%, je te l'accorde.

La distance originale du marathon, c'était 40 km.

Et en 1908...

Lors des JO de Londres, le roi Edward VII exige que la course se termine au pied de la loge royale où il est présent.

Ça oblige à allonger la longueur de l'épreuve de 2,195 km.

Et c'est pour ça qu'on est aujourd'hui à 42,195.

Tu commences à en chier un peu là, t'en as marre de mes explications.

Allez, je te revaisse un peu la pente.

Je te reviens la pente à 1%.

Quelle est la part de la population française qui pratique une activité physique au moins une fois par semaine ?

Personne sur 5 ?

Non, sur 10 ?

Non, beaucoup plus, 58% des plus de 15 ans font du sport une fois par semaine au moins, selon l'INJEP en 2024.

On passe à 22 km heure, Oscar Swan est le plus vieux médaillé olympique de l'histoire.

A quel âge a-t-il été sacré ?

75 !

72 ans !

72 ans, au JO à Anvers en Belgique, il a remporté l'argent à 72 ans en tiers sportif.

On passe à 23 km heure.

Allez, allez, vas-y !

Si tu arrives à passer au-dessus, tu bats le record de Léo Berger.

Je sais pas, je sais pas.

A quel âge Loïse Boisson est arrivée en demi-finale de Roland Garros cette année ?

22 ans, c'est une bonne réponse.

Quelle joueuse de tennis a remporté l'Open d'Australie à 35 ans ?

Justine Hénin ?

Serena Williams !

Serena Williams, c'est une bonne réponse !

A 57 ans, Pascal Piche a parcouru 10 477 km en vélo d'appartement.

Combien de jours a-t-il roulé ?

Une semaine.

23 jours !

Bonne réponse, on passe à 24 km heure !

Tu peux arrêter à tout moment !

Qu'est-ce que l'ostéoporose ?

Un espace des os ?

Des os qui se dégradent, je sais pas !

Une maladie du squelette, c'est une bonne réponse !

Les sportifs de haut niveau ont une espérance de vie supérieure de 3,9 années au reste des femmes !

Bravo !

24 km heure avec quand même 1 à 3% de pente Ah ouais avec la pente Ah tu m'as tué là Non mais c'est toi qui m'as tué J'arrivais au bout des questions Le bout, tu dis la pente quoi On a dû sortir des questions complètement improbables Qu'on appelle les questions face terminale Pour venir à bout de Félix Bourg Qui a validé le palier à 24 km heure Avec 1 à 3% d'inclinaison en fonction des moments C'est le record de safe pace tout simplement mesdames et messieurs Le record de safe pace Bravo Félix !

Alors écoute, on va devoir rappeler Léo Berger pour lui dire que le record de 23 kmh a été battu et en plus avec de l'inclinaison, 3% pendant quelques questions.

Je me suis dit si je lui mets pas de pente, le mec il va nous bloquer le tapis quoi.

Je prends une chambre d'hôtel ici alors pour ce soir.

T'es monté à combien en pulse là tu penses ?

Je pense autour de 202, 203 à mon avis.

Ah oui quand même.

Je sais qu'il y a pas longtemps j'ai fait un exercice un peu comme ça et j'étais monté je crois à 205.

Ah tu montes encore si haut ?

Ouais Ouais, chapeau Après je pense à force de le travailler quand même souvent Non mais c'est vrai ça va Parce que nous on fait des séances vraiment lactiques tu vois Donc surtout en côte, quand tu fais des côtes très rapides C'est là que ça monte le plus Bah justement c'est pour ça que du fait que tu m'aies mis de la pente A mon avis je suis monté encore plus haut C'est facile de réfléchir aux réponses quand on est à 24 km heure ?

justement ça passe plus vite je trouve Marine pas de regrets ?

non pas du tout de toute façon moi j'aurais pas été très loin de toute façon moi je suis fainéante merci en tout cas à tous les deux d'être venus dans Safe Pace c'était passionnant on a appris plein de trucs merci Marine Leleu merci Félix Bourg on vous retrouve tous les deux évidemment sur les réseaux sociaux pour suivre vos aventures merci l'équipe et puis moi je vous dis à très bientôt dans un prochain épisode de Safe Pace bye bye Safe Pace, le podcast des sports d'endurance, présenté par Hugo Clément.

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